A l’occasion de l’anniversaire de l’Atomium de Bruxelles (1958-2018), nous vous proposons de (re)découvrir la BD de style Atome.
A la fin des années 70, toute une nouvelle génération de dessinateurs français, belges et, plus largement, européens, prend ses distances avec les expérimentations underground nées à la fin des années 60. Emergeant au même moment qu’une nouvelle scène musicale post-punk - les néoromantiques et leur new wave - les Ever Meulen, Yves Chaland ou Joost Swarte vont revisiter l’école graphique de leurs aînés, notamment celle de Marcinelle incarnée par Franquin, Tillieux ou Jijé.
Le Hollandais Joost Swarte fut la figure de proue de ce mouvement. Lui qui inventa le terme "ligne claire" pour qualifier la rigueur du dessin d’Hergé et de "l’école de Bruxelles" œuvra à nouveau pour la postérité en qualifiant le "Style Atome" qu’il définissait alors comme "L’Art déco contemporain d’il y a trente ans". Ou le plaisir débridé des lignes, des courbes, des couleurs sur fond d’optimisme et de société de consommation qui avait vu naître sur la planche à dessin d’un Franquin, entre autres, quelques-unes des plus belles cases de l’histoire de la bande dessinée. Mais comme en 1977, les déceptions du Flower Power, la guerre du Vietnam, la crise pétrolière et le nihilisme punk étaient passés par là. Swarte et ses petits camarades allaient mêler nostalgie et ironie aux délires d’un déjà passéiste "space age". L’Atomium est l’ambivalent totem de ce style : à la fois culte du progrès bienheureux et signe des angoissants excès de la science...
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