Oui, vous avez bien lu ! 95 : c’est le nombre de nouveaux romans que la Médiathèque met à votre disposition en cette fin de mois de janvier !
Ça valait la peine d’attendre, non ? De venir toutes les semaines vérifier les portants, et se désoler de n’y trouver que les vieilleries de novembre ?
Et donc, que retenir de ces 95 ouvrages ?
Outre une déferlante de polars, qui ravira les fans du genre et nous attirera encore les foudres de ses détracteurs, les prix littéraires sont à l’honneur.
Un rapide état des lieux permettra de mieux s’en rendre compte :
Prix Goncourt : Leurs enfants après eux
Prix Médicis : Idiotie (voir les documentaires)
Prix Femina : Le lambeau
Prix Interallié : L’hiver du mécontentement
Prix de l’Académie Française : L’été des quatre rois
Goncourt des lycéens : Frère d’âme (voir les vieilleries de novembre)
Prix Renaudot : Le sillon
Bravo la Médiathèque : un presque carton plein ! Sauf pour le prix Renaudot… la faute à un oubli !
Mais promis : on se rattrapera lors des prochains achats !
Pour ce nouvel arrivage de documentaires, votre équipe de bibliothécaires a donné la part belle aux suggestions d’achats.
Car, oui, à la Médiathèque de Lattes, vous avez la possibilité de faire des suggestions d’achats. Des cahiers sont mis à votre disposition à chaque banque d’enregistrement, pour ce faire. N’hésitez donc pas à y noter les ouvrages que vous souhaiteriez trouver dans nos rayons.
Ceci dit, n’oubliez pas qu’il ne s’agit QUE de suggestions : si les ouvrages sont pertinents, que leur contenu est accessible au plus grand nombre, que leur prix est raisonnable, et surtout s’ils sont disponibles chez notre fournisseur, vous avez de grandes chances d’être exaucés ! (Miracle !)
Par ailleurs, ne soyez pas pressés : il peut bien s’écouler 2 ou 3 mois avant que les ouvrages suggérés ne se retrouvent en rayon. La faute aux délais d’achat, de livraison, de catalogage, d’équipement, de référencement…
C’est qu’il est long le chemin du livre jusqu’à vos menottes impatientes !
Le magazine Première est de retour dans votre Médiathèque, en remplacement du magazine Les cahiers du cinéma !
Tous les mois, retrouvez toute l’actualité du cinéma français et américain, des interviews, des reportages, l’agenda des sorties et les cahiers critiques de la rédaction au rayon Musique-Cinéma de votre Médiathèque !
Début de l'abonnement :
numéro 493 du mois de février 2019 avec Brie Larson dans Captain Marvel en couverture
Pour finir l’année, nous avons abordé une sélection sans thématique précise, allant du jazz le plus récent (Yazz Ahmed ou Maisha) au retour miraculeux du vétéran folk de Woodstock (David Crosby). Une petite écoute comparative du « Clair de lune » de Debussy en version piano ou adaptée pour orchestre a divisé l’équipe, chacun y trouvant sa préférence personnelle.
Classique et contemporain, chanson haïtienne ou française, le voyage s’est attardé sur trois piliers de la new wave et non des moindres : les Nits, groupe batave culte, Joe Jackson, à tort oublié aujourd’hui, et l’immense Elvis Costello avec son magnifique dernier album.
Les mémoires seront testées, les avis changeants aussi, cette soirée ne s’adressant pas qu’aux fidèles ! Vous êtes tous invités à venir, ne serait-ce qu’une demi-heure, découvrir des musiques tous azimuts, tous styles, toutes époques…
Réchauffons nos tympans en cette froide nuit d’hiver, les estomacs et les cœurs suivront !
Décidément voici une rentrée pleine de surprises, bonnes et inattendues : le dernier Costello est une merveille.
Pour certains, c’est le retour à la forme du groupe et des compositions de 1979. Souvenez-vous, ce qu’on appelait alors la « new wave » ou le « post punk » et qui n’était dans son cas « que » de la pop. Mais pas seulement. On a affaire ici à la quintessence-même de cette dernière : mélodies, arrangements, voix, textes… et le miraculeux assemblage du tout, qui fait que la sauce prend !
Tantôt on dirait un Joe Jackson vintage, tantôt un Motown des familles. Ici, ce sont les trompe l’oeil d’un Bacharach (qui coécrit et participe à trois titres), là, la distance du vaudeville victorien sorti tout droit d’un Divine Comedy. Et partout l’intelligence, l’évidence d’un McCartney !
C’est parce qu’il aime tout ça et qu’il le fait naturellement que Costello a réussi à transcender les genres et les influences.
Aucun rebut dans cet opus… à un bémol près sur le EP bonus, un titre chanté en Français approximatif…
Look now n’en reste pas moins un bijou de complexité, de finesse et d’efficacité.
Nous suivons les pas de Lucien, jeune collégien, qui vient d’arriver à l’internat du Lycée Leconte De Lisle à Saint-Denis de la Réunion. Il va rapidement se lier avec Charles, le narrateur de cette histoire. Chroniques d’une amitié créole…
La bande dessinée est découpée en plusieurs chapitres, très judicieux, et se lit ainsi plus facilement. C’est le quotidien de l’île qui est décrit dans cet album, durant la seconde guerre mondiale, à travers le regard de deux jeunes garçons qui rêvent d’aventures, de lointains horizons et de coups d’éclats ! L’histoire mêle agréablement le quotidien de l’île et de ses habitants, la vie des deux jeunes garçons, l’adolescence, les premiers émois amoureux, la littérature, les opinions politiques et la guerre.
Des rencontres, sur les bancs du lycée, Raymond Barre, les frères Paul et Jacques Vergès, des coups de gueules, des amours rythment cette bande dessinée agréable à découvrir. Le dessin est rond, simple et pourtant dynamique et doux. Une couleur dominante est choisie pour chacun des chapitres, apportant un petit plus à cette belle histoire.
Présente sur nos tables lors de la thématique « Uchronie », La Trilogie du Subtil Changement nous entraîne, après le Blitz et après-guerre, dans une Grande Bretagne qui a réussi à arracher une paix « convenable » à Hitler (un autre « Peace in our time »).
Le fil conducteur des trois tomes réside dans l’inspecteur Carmichael de Scotland Yard qui, renoncement après renoncement, va se retrouver à trahir ce qu’il a de plus cher et se retrouver à la tête du Guet, sorte de Gestapo britannique. Nous le suivons en trois points clé : la mise en place du gouvernement qui va muscler le pouvoir, la venue d’Hitler à une représentation d’Hamlet et enfin la commémoration des vingt ans de la paix et la banalisation des actes antisémites.
Voir le pays parangon de la démocratie basculer imperceptiblement, mois après mois, loi après loi, dans le fascisme le plus infect est pour le moins troublant et l’on s’attache dès le premier instant à ce flic torturé entre son devoir et son besoin de liberté. La narration, parfaite, nous propose dans chaque volume un point de vue féminin en alternance, symétrique à celui du héros, qui nous happe dans une spirale infernale.
Au final, c’est toujours une déchirure de quitter le monde imaginé par Walton, romancière galloise à qui l’on doit également le sublime Morwenna.
Un bijou.
Références : La Trilogie du Subtil Changement, Jo Walton, éditions Folio SFTome 1 : Le cercle de Farthing
1ère année de publication : 2006Cote : SF. WAL 1Tome 2 : Hamlet au paradis
1ère année de publication : 2007Cote : SF. WAL 2Tome 3 : Une demi-couronne
1ère année de publication : 2008Cote : SF. WAL 3
Lors des dernières écoutes musicales, Véronique, une autre de nos fidèles participantes, s’est attelée à la présentation d’un point technique : le contretemps. Sa démonstration, illustrée par nombre d’exemples, fut limpide. Certains ont encore mal au mollet à force de taper la mesure et de chercher les temps forts et faibles !
Un point technique facile et complexe à la fois, mais que Véronique a su maîtriser comme une cheffe. Et sans bâton, qui plus est !
Oyez, oyez la playlist, braves gens, pour mieux vous en rendre compte !
Les quatre dernières années (2014-2018) ont été le théâtre de diverses commémorations, à l’occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale.
Ces commémorations se terminant avec le 11 novembre 2018, date de l’Armistice, la Médiathèque de Lattes propose à ses adhérents une large sélection d’ouvrages sur le thème de la Grande Guerre, dont les romans et documentaires adultes présentés dans cet article.
Lors de l’Audiofil 071, un autre de nos fidèles participants a joué les animateurs d’un jour : Michel. Ce dernier nous a concocté une mini-thématique sur le thème « Génie ou folie ? »… chez les musiciens, of course !
Les vies sur le fil de quatre artistes de jazz ont été abordées. Et non des moindres : Charlie Parker, Thelonious Monk, Chet Baker et Charlie Mingus.
Côté chanson française, Brigitte Fontaine était l(‘in)digne représentante de la folie autoproclamée.
Le tout évidemment appuyé d’extraits musicaux qui n’ont pas manqué de faire réagir l’assistance.
La prochaine fois, n’oubliez pas que les écoutes musicales auront lieu exceptionnellement l’après-midi (à partir de 13h30) pour cause de Métropole en Jeux le matin…
Que d’activités pour un seul et même jour, nous direz-vous.
Mais quel jour au fait ?
Le samedi 24 novembre, bien entendu !
On ne sait pas vous, mais nous, à la Médiathèque, on n’a envie que d’une chose en ce moment : de cocooning. À cause de ce temps gris et maussade, bien sûr.
Et quoi de mieux, pour faire du cocooning, qu’un bon roman ?
Un plaid moelleux et un thé chaud accompagné de biscuits aux épices, peut-être ?
Alors, pour le thé et les biscuits, on ne peut pas grand-chose pour vous. En revanche, pour les bons romans, on a de quoi vous satisfaire ! En voici plus de soixante, tout beaux, tout neufs, à déguster pendant vos après-midi de détente !
Parmi eux, vous retrouverez une première vague d’ouvrages appartenant à la rentrée littéraire 2018.
Notamment le Frère d’âme de David Diop, en lice pour pas moins de quatre prix littéraires, dont le Goncours et le Renaudot.
« Il s’était fait à l’idée d’un Vango en creux, un peu terne, sans la moindre aspérité et, tout à coup, il avait l’impression de poursuivre un caméléon globe-trotter qui lui tirait une langue multicolore. »
Dans un article du mois de septembre, le magazine Lire met en lumière les nouvelles pratiques de lecture des familles françaises. Ces pratiques permettent un véritable décloisonnement des genres. Parents et enfants n’hésitent pas à échanger leurs livres cultes. Les auteurs fétiches des uns deviennent ceux des autres. Ou quand la littérature permet une réconciliation des générations…
L’écrivain Timothée de Fombelle illustre parfaitement ce phénomène. D’abord édité comme un ouvrage jeunesse, son diptyque Vango a ensuite paru au format poche sans discrimination d’âge.
Mais qui est Vango exactement ? C’est ce que le héros qui se cache sous ce sobriquet va tenter de découvrir. Mystérieux, farouche, insaisissable, Vango cherche à lever le voile sur ses origines. Pendant près de deux fois quatre-cent pages, cette énigme va tenir le lecteur en haleine. Mais pas que !
L’épopée de Vango, c’est aussi celle du monde d’entre-deux-guerres. C’est la montée du nazisme en Allemagne, la Russie de Staline, les Amériques avec leurs gangsters et le fantôme de la prohibition.
C’est aussi des lieux qui font rêver : les îles éoliennes où Vango a échoué avec sa nourrice lorsqu’il était enfant, le monastère caché d’Arkudah, le zeppelin du commandant Eckener ou le domaine écossais d’Everland. On y croise une multitude de personnages secondaires, le plus souvent loufoques et attachants. Pour chacun, l’auteur a imaginé une ligne de vie complexe qui va croiser de près ou de loin celle de Vango et s’en voir perturbée.
Avec cette œuvre qui ne laisse pas une minute de répit, Timothée de Fombelle se révèle le digne héritier de Dumas, Verne ou Leroux. Il mêle astucieusement Histoire, aventure, voyage et humour dans une langue raffinée et néanmoins moderne.
À consommer sans modération, de zéro à quatre-vingt-dix-neuf ans !
Références : Vango, Timothée de Fombelle, éditions FolioTome 1 : Entre ciel et terre
1ère année de publication : 2010Cote : R. FOM 1
Tome 2 : Un prince sans royaume
1ère année de publication : 2011Cote : R. FOM 2
Or donc, voici le héros revenu, cinq ans après New et sa poignée de titres lâchée en obole. Et Sisyphe repart en promo gaiement pour cet opus qui divisera. D’un côté que dire d’un type qui a forgé les tables de la Loi ? Il se répète, tout ici pourrait se retrouver sur ses cinq premiers disques, hormis certains sons et quelques cordes à la Björk.
Alors Papi Paul bégaye ? Non car de l’autre côté on a affaire à un album divers mais dense où tout est bon (rare chez lui : Ram, Band & Chaos, pas plus).
Et sa voix morte ? En puissance il pousse toujours le bougre (« Caesar rock », magnifique lien entre « Smile Away » et Talking Heads) mais en douceur, on souffre ensemble. Sinon le long morceau anti Trump à tiroirs tient plus que la route, bien supérieur à ce qu’il a pu livrer ailleurs (« Morse Moose »…), idem pour le medley final.
Astuces, maîtrise, pêche, finesse, MÉLODIES. Le carton est plein et le choc tel qu’on peut presque parler d’aboutissement. N’importe qui (Lemon Twigs ?) aurait écrit le moindre de ces titres, on hurlerait au génie… En tout cas, une paye qu’on n’avait pas écouté un nouveau Macca dix fois d’affilée en deux jours. Impressionnant !
Titre « I don’t know » extrait de l’album
FICHE TECHNIQUE :
Titre : Egypt station
Artiste : Paul McCartney
Label : Capitol Records
Année de publication : 2018
Cote : 2 MCC
« L’esclavage était une gangrène qui nous menaçait tous, sa logique consistant à redéfinir la nature humaine à sa guise. »
Il y a des livres dont vous appréciez la lecture.
Il y a en d’autres qui vous mettent de véritables claques. Un océan, deux mers, trois continents fait partie de ceux-là. Son style tragique et puissant, la gravité de son sujet, en font un véritable chef-d’œuvre.
On pourrait réduire l’ouvrage de Wilfried N’Sondé à une énième dénonciation de l’esclavage. Ou comment un authentique prêtre congolais du XVIème siècle est envoyé en ambassade auprès du Pape, et découvre l’horreur du commerce humain sur le navire négrier censé le transporter. Son périple ne lui épargnera aucune vicissitude ni aucune désillusion. Réduit à l’impuissance, il fera néanmoins preuve d’une détermination sans faille en ne perdant pas de vue sa mission, dans laquelle il voit le salut du peuple africain.
Mais le thème prédominant de Un océan, deux mers, trois continents est peut-être moins l’esclavage que la violence. Violence d’une époque en particulier et de l’Homme en général. Parce qu’il n’y a pas que les Africains qui souffrent de la situation. Et qu’il n’y a pas que les Européens qui profitent du trafic. N’Sondé n’hésite pas à dénoncer l’implication des premiers comme le calvaire des seconds. Tous sont les maillons d’un système infernal qui broie l’humain et le transforme en instrument, en accessoire ou en objet. Un procédé qu’utilise une autre institution présente dans le livre : l’Inquisition.
Au milieu de tant d’atrocités, N’Sondé nous accorde quelques bouffées d’oxygène. D’abord par le souvenir d’une Afrique lumineuse et syncrétique, image du paradis perdu. Ensuite par l’aventure, car le périple du prêtre Dom Antonio Manuel, né Nsaku Ne Vunda, en reste une. Enfin, par ces fragiles lueurs d’humanité rencontrées au milieu de l’horreur, l’une d’elles portant le nom de Martin…
FICHE TECHNIQUE :
Titre : Un océan, deux mers, trois continents
Auteur : Wilfried N'Sondé
Pays : Congo
1ère année de publication : 2018
Éditeur : Actes Sud
Cote : RH. NSO