On a vibré pour UNE HISTOIRE DES ABEILLES de Maja Lunde

« Pour vivre en harmonie avec la nature, nous devions nous libérer des pulsions propres à notre espèce. Or l’éducation avait un rôle à jouer dans cette prise de conscience. »

Trois héros malgré eux : William, chercheur dépressif ; George, apiculteur aux manières « d’espèce disparue » ; Tao, pollinisatrice d’arbres fruitiers.
Trois époques : 1851 pour le passé ; 2007 pour le présent ; 2098 pour le futur.
Trois nations : l’Angleterre victorienne ; les États-Unis agricoles ; la Chine post-apocalyptique.
Un drame universel qui les implique tous : l’inéluctable disparition des abeilles. Celle qui entraînera la raréfaction dramatique des ressources alimentaires. Celle qui causera la chute des civilisations.
Voilà ce que nous propose Maja Lunde dans sa passionnante Histoire des abeilles, habile mélange d’écofiction, de roman d’anticipation et de chronique familiale.

Que l’on soit ou non sensible à l’écologie, on est immédiatement embarqué dans ce récit où les voix des trois héros alternent d’un chapitre à l’autre. Des héros auxquels on s’attache d’emblée, parce qu’ils sont aussi humains, caractériels et imparfaits qu’on puisse l’être. Et parce que la famille est au centre de leurs préoccupations autant que le drame écologique qui s’insinue dans leur quotidien. Famille et cataclysme sont liés. L’un et l’autre forment chacun une moitié de l’héritage.

De la même façon, que l’on apprécie ou non la science-fiction, on adhère facilement à l’histoire. Parce que la science-fiction employée ici est légère. Et surtout parce qu’elle sert à décrire un futur plausible, conforme à celui que nous promettent les scientifiques étudiant la dégradation de l’environnement. Mais avec une lueur d’espoir en conclusion, où même ce que l’on croyait raté trouve sa raison d’être. Car nous avons tous notre rôle à jouer dans cette affaire.

Pour les amateurs de science-fiction, signalons tout de même que l’œuvre de Lunde possède un je-ne-sais-quoi du Cloud Atlas* de David Mitchell, porté à l’écran par les Wachowski en 2012. Dans l’installation progressive d’une catastrophe planétaire. Dans l’interpénétration des époques, des destins et de leur aboutissement.

*disponible dans votre médiathèque au rayon Cinéma

FICHE TECHNIQUE :
Titre : Une histoire des abeilles
Auteur : Maja Lunde
Pays : Norvège
1ère année de publication : 2015
Éditeur : Pocket

Cote : SF. LUN

 

Tout chaud !

 

La Médiathèque de Lattes vous embarque dans une toute nouvelle aventure en partenariat avec l’association « Lattes en transition » et la Maison de la Nature : découvrez les arbres remarquables locaux !
Première étape de notre voyage : le cyprès du tramway, en cliquant sur l’image ci-contre !

 

Vous pouvez également accéder à cette nouvelle ressource documentaire via la rubrique CONSERVATION & ARCHIVES du menu.

 

Retour sur les écoutes musicales du 20 avril 2019 (Audiofil 077)

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Houlà, houlà, chaud devant…

L’Audiofil 77ème du nom a eu lieu il y a moins d’un mois. Toujours pas de thématique mais du lourd dans les esgourdes : la musique du jeu vidéo Ibb & Obb qui a mis tout le monde d’accord, tout comme le britannissime Edward Elgar que tous ont trouvé mélodique et suave.

En revanche, le tout aussi doux, ample et visuel Aaron Copland n’a pas fait l’unanimité. Certains ont été horripilés, d’autres engourdis par son magnifique Letter from home. Étranges, ces humains…

Flûte médiévale, pop kiwi, chanson hybride haïtienne et vocal minimaliste apprécié aussi avec les yeux (Meredith Monk et son Dolmen music) ont complété le tableau sonore. Le tout à retrouver dans la playlist habituelle en attendant la session 078 du 18 mai.

De haut en bas : Ibb & Obb, Elgar, Monk, Copland.

for your ears only, comme dirait James !

 

Thématique « Auteurs suisses – 34ème Comédie du Livre » – mai 2019

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La littérature suisse est à l’honneur !

À l’occasion de la 34ème COMÉDIE DU LIVRE, la Médiathèque de Lattes vous propose une sélection de  romans d’auteurs suisses que vous pourrez rencontrer à Montpellier.

 

Acquisitions littérature en gros caractères – avril 2019

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Mise en rayon d’une première vague de nouveautés en gros caractères, soit une quinzaine d’ouvrages au total.

MAIS ATTENTION : on a bien dit première vague ! Car il y en a facilement trois fois plus en préparation dans les bureaux  de la Médiathèque !

Le reste des livres sera dévoilé au fil de l’année, si vous êtes sages…

 

Acquisitions littérature bilingue – printemps 2019

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D’une pierre, deux coups : avec cette dizaine de nouveaux ouvrages en édition bilingue, la Médiathèque enrichit à la fois son rayon « Langues étrangères », et sa collection d’auteurs classiques.

Et à ceux qui trouveraient qu’une dizaine c’est peu, qu’avec ça, pas de quoi améliorer son anglais, l’équipe de la Médiathèque propose un petit détour par son rayon « Magazines » avec Vocable anglais et Vocable espagnol en parution bimensuelle. Elle est pas belle la vie ?

 

Acquisitions DVD – avril 2019

Retrouvez la liste complète des derniers achats en cliquant ici.

Une furieuse envie de partir vous Chatouille ? Vous vous verriez bien piquer une tête dans Le grand bain ? Renouer avec votre moi Sauvage,  goûter aux vertiges de l’Amour (plus ou moins) flou, traîner en terrasse jusqu’aux Heures sombres… En un mot PRO-FI-TER, enfin En liberté (ce petit coin de paradis que vous avez réussi à dégoter est une Zone blanche )… Pas de panique, no Problemos ! Tout cela n’est rien que de très normal : c’est le joli mois de mai qui fredonne doucement à votre oreille sa Chanson d’amour : « Let the sun Shine, let the sun shining… »

(Vous l’aurez deviné, des titres de films tirés de notre liste de nouveautés se cachent dans ce texte 😉 )

Acquisitions documentaires adultes – printemps 2019

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Côté documentaires, c’est beaucoup moins riche que les romans, mais non moins variés. Et une fois de plus, c’est à vous qu’on a pensé pour notre sélection : à votre santé d’abord (Le guide des antidouleurs, Vital !, Tout sur l’endométriose) ; à votre épanouissement ensuite (À nous la liberté, TIPI, Celle qui a dit Fuck) ; à votre estomac toujours (Mes recettes Healthy, Je cuisine pour bébé et pour toute ma famille) ; à votre protection cybernétique enfin (Manuel de survie sur Internet, Fake news).

Nous vous laissons découvrir le reste par vous-mêmes…

Et puis il y a ce qui n’apparaît pas dans cet article : les guides touristiques que nous avons commencé de renouveler en prévision de vos futures vacances ! Ceux-là nous les mettons directement en rayon pour remplacer petit à petit les versions obsolètes !

Acquisitions littérature adulte – printemps 2019

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Avez-vous remarqué comment les prix en euros tombent rarement sur des chiffres ronds ? Il n’est pas rare de se retrouver avec des quatre-vingt-dix-neuf centimes après la virgule. C’est un peu ce qui se passe avec ce nouvel arrivage de nouveautés : 79 romans, pour ne pas dire 80 !

Alors c’est vrai, sur le lot, il y a beaucoup de romans policiers ! Qu’avancer pour notre défense sinon que c’est ce qui plaît à la grande majorité de nos adhérents ? Et comme nous, nous aimons faire plaisir à nos adhérents, ben y a pas photo !

Ceci dit, il n’y a pas que du roman policier dans les nouveautés. Pour preuve : de la « grande » littérature plébiscitée par les magazines (À la ligne, Le sport des rois, Le paradoxe du bonheur, L’empreinte…) ; des auteurs « stars » (Houellebecq, Schmitt, Foenkinos, de Vigan…) ; d’autres plus « légers » (Giordano, Bivald, Tal Men, Borelli…) ; de l’Histoire (Le pirate de l’indien, La goûteuse d’Hitler, Femme qui court…) ; des valeurs sûres (Tracy Chevalier, Arlette Cousture) ; « un peu » de science-fiction pour les amateurs du genre (Le Fou et l’assassin, Olangar, Téméraire)… bref de la diversité quoi qu’on en pense !

 

Tout chaud !

 

Le dernier numéro de la revue gratuite Zin’o’script, consacré au péché d’orgueil, est disponible !

Retrouvez-le en version papier dans votre Médiathèque, ou en version numérique en cliquant sur l’image ci-contre.

 

Vous pouvez également accéder à l’ensemble des numéros de la revue via la rubrique CONSERVATION & ARCHIVES du menu.

 

Retour sur les écoutes musicales du 23 mars 2019 (Audiofil 076)

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De haut en bas : Greenwood, Coates, Khalifé, Kidjo, Bibb

Eh bien, que s’est-il passé durant l’Audiofil 076 ?
Du bizarre (John & Yoko en 1969, ça dépote toujours !), de l’inclassable (Oliver Coates, violoncelliste ami et collaborateur de Jonny Greenwood… mais si ! un cinquième de Radiohead, habitué des bandes-originales de film et de musique contemporaine), de l’inracontable (Rami Khalifé, je tente, entre Gonzales et Orient, Sakamoto et Liban).

Du doux dingue aussi (Annegarn, toujours), de l’hommage inversé (Kidjo reprenant un Talking Heads afrocentré…) du bluesman anti Trump (Eric Bibb).
Et bien sûr une bonne dose de jazz et de classique, le tout à retrouver dans la désormais habituelle playlist…

… Mais pas de raton laveur… !?

 

Chroniques BD : on a lu pour vous…

1. Une terrifiante aventure de Mickey Mouse : Horrifikland (cote : BD MIC / rayon jeunesse)

Glénat publie un nouvel album dans sa collection « Disney by Glénat » en collaboration avec le géant américain. Le neuvième depuis la parution en 2016 de Une mystérieuse mélodie. On y retrouve Lewis Trondheim au scénario, un habitué de la collection (trois albums sur neuf à son actif). Rien à redire au niveau de l’histoire. Trondheim respecte le cahier des charges d’une version luxueuse de Mickey Parade. Il s’amuse à accentuer les traits de caractère des trois héros : Mickey est un peu trop sûr de lui, Dingo stupidement drôle et Donald froussard à l’excès au lieu d’être colérique. C’est qu’il fallait bien un poltron dans la bande pour rendre comique l’exploration du parc d’attractions Horrifikland, dans laquelle les trois amis se sont embarqués. La mise en image est assurée par Alexis Nesme qui livre des cases magnifiques : couleurs chatoyantes, patine délicieusement vintage, et  décors biscornus dignes d’un Tim Burton. Pour petits et grands !

Extrait à découvrir sur le site de l’éditeur


2. LE PRINCE ET LA COUTURIÈRE (COTE : BD WAN / RAYON ADOS)

Féminin, masculin, non-binaire… ces derniers temps, il est de bon ton de remettre le genre en question. Le prince et la couturière de la dessinatrice américaine Jen Wang surfe gentiment sur cette vague transgressive. Gentiment parce que l’approche n’est pas scandaleuse, qu’elle reste très grand public, et qu’elle n’est pas sexuellement orientée. On s’explique : dans une fin dix-neuvième idéalisée, le prince Sébastien de Belgique séjourne à Paris. Un grand bal est organisé pour que le jeune monarque choisisse sa future épouse. La nouvelle met en émoi toutes les demoiselles à marier. Ça c’est la version officielle. Parce qu’en coulisse, le prince reluque les robes des donzelles. Oui, vous avez bien lu : le prince Sébastien aime les robes. Il se travestit et court les nuits parisiennes en compagnie de sa nouvelle couturière, la dévouée Francès. Une amitié solide unit ces deux-là. Voire plus si affinité. Jusqu’au jour où le talent de Francès ne peut plus se contenter du secret…
Des héros attachants, une histoire tendre malgré une fin invraisemblablement tolérante pour l’époque décrite, le tout servi par un graphisme agréable qui n’est pas sans rappeler la patte Disney des années 60-70. Primé au festival d’Angoulême 2019.


3. Le dieu vagabond (cote : BD DOR / rayon adultes)

Que d’influences dans cette bande-dessinée de l’italien Fabrizio Dori ! Un véritable voyage visuel à travers l’histoire de l’art. Les cases magnifiquement travaillées sont autant de tableaux où se mêlent céramiques grecques, estampes japonaises, préraphaélisme, paysages « van-goghiens », fantastique « blakien », silhouettes « klimtiennes » et tant d’autres choses. La formation aux Beaux-Arts de l’auteur est palpable. Côté scénario, on est encore dans l’évocation des grands anciens : on pense à Nijinski dans l’Après-midi d’un faune, aux épopées antiques, à Dante, à John Milton… mais pas de façon grandiloquente. Plutôt avec malice et loufoquerie. Et un peu de nostalgie aussi. La nostalgie d’un âge d’or oublié, d’un monde païen où l’on communiait avec l’univers et avec le sacré. Eustis, le héros, n’est pas qu’un dieu maudit. Il n’est pas qu’un clochard céleste faisant l’apologie de la marginalité. Il représente cette part à la fois sauvage et divine que nous portons tous en nous. Une part qui ne trouve plus sa place dans ce monde désormais aveugle à la magie de la vie…

 

Coup de ♥ littérature adulte : Fabcaro sort de sa bulle !

Et oui nous parlons bien du même auteur, Fabrice Caro alias Fabcaro, celui qui nous a fait rire dans la bande-dessinée Zai Zai Zai, unanimement plébiscitée. L’auteur de BD signe cette fois son deuxième roman Le discours, publié aux éditions Gallimard dans la collection Sygne.
Très agréable à lire, il nous plonge dans un interminable repas de famille. Le récit à la première personne d’un huis clos familial, mêlant mélancolie et comédie, au cœur des tribulations intérieures d’un « quadra » en quête d’espoir.

Cet antihéros, Adrien, fête ses quarante ans chez ses parents en présence de sa sœur Sophie et de son futur beau-frère Ludovic. Entre gratin dauphinois et échanges sans intérêts, Adrien se livre alors à un réel combat intérieur pour survivre à ce déjeuner familial anxiogène. Et le coup de grâce est donné dès le début du repas, lorsque justement Ludovic, le beau-frère,  exprime une requête auprès d’Adrien, qui va prendre des proportions démesurées : « Tu sais, ça ferait très plaisir à ta sœur si tu faisais un petit discours le jour de la cérémonie. » 
Plutôt introverti et mal dans sa peau, il n’en fallait pas moins pour anéantir ce quarantenaire. Parler en public devant un parterre d’invités aux têtes inconnues, pendant la cérémonie de mariage de sa sœur, c’est plus qu’il ne peut supporter ! Et puis comment lui demander ça à lui, aujourd’hui, alors qu’il vient de se séparer de Sonia ? Comment vanter l’amour et l’engagement alors qu’il navigue lui-même dans les flots d’une récente rupture ?

C’est avec un style simple, direct, sans fioritures, que Fabrice Caro fait passer de belles émotions où se mêle une bonne dose d’humour. Il manie à merveille le running gag et l’art de la chute. Il sait aussi soudainement partir en vrille dans l’absurde. Au passage, il raille la mièvrerie contemporaine, type « la vie est un vélo rouge sans petites roues », les petites lâchetés amoureuses au temps du SMS, et les convives insupportables qui vous parlent du permafrost pendant des heures.

En un mot comme en mille, c’est bien la première fois qu’on aurait aimé qu’un discours de mariage soit plus long ! Le discours est en quelque sorte un panaché de tous nos petits travers relationnels, de notre incapacité à communiquer nos failles, un roman qui raconte l’Humain et où l’on rit du début à la fin en s’apercevant que, finalement, c’est peut-être bien de nous dont on rit le plus…

Référence :
Le discours, de Fabrice CARO, éditions Gallimard (2018)
Cote : R. CAR