FICHE TECHNIQUE :
Titre : Magda
Auteur : Mazarine Pingeot
Pays : France
1ère année de publication : 2018
Cote : R. PIN
Dans cette histoire librement inspirée d’une affaire judiciaire réelle (affaire de Tarnac), l’auteur aborde la question de la transmission, du secret et des origines, les notions de conviction politique.
C’est aussi une réflexion sur ce que c’est d’être engagé aujourd’hui.
FICHE TECHNIQUE :
Titre : Le restaurant de l’amour retrouvé
Auteur : Ito Ogawa
Pays : Japon
1ère année de publication : 2008
Cote : R. OGA
« Un repas, c’est parce que quelqu’un d’autre le prépare pour vous avec amour qu’il nourrit l’âme et le corps. »
Un soir après le travail, Rinco trouve son appartement vidé par son prétendu fiancé. Elle en reste sans voix. Littéralement. Le fiancé ne lui a rien laissé, hormis la jarre léguée par sa grand-mère. Une jarre « magique » contenant une saumure vieille d’un siècle où il suffit de « glisser les légumes pour qu’ils se réjouissent ». Totalement démunie, Rinco retourne instinctivement chez sa mère Ruriko, qui vit à la campagne. Les retrouvailles en disent long sur la relation qui unit les deux femmes : Ruriko manque tuer sa fille, qu’elle prend pour un cambrioleur.
Rinco ne se formalise pas de cet accueil. Plutôt que sa mère, elle est heureuse de retrouver la nature et les montagnes, les « confidentes » de son enfance. Très vite lui vient l’idée d’ouvrir un restaurant dans ce coin reculé du monde. Avec ses petits moyens, son amour immense pour la cuisine et pour les gens, Rinco souhaite redonner à ses futurs clients le goût de vivre.
Véritable enchantement des sens, Le restaurant de l’amour retrouvé est une ode à la nature autant qu’à la gastronomie. Souvent les deux se mélangent. C’est ainsi qu’au fil des pages le paysage hivernal devient une montagne de blanc en neige, le coucher de soleil un pot de miel ou de marmelade. C’est une apologie des choses simples et authentiques. Un bol d’optimisme et de légèreté à l’image de son héroïne, toujours enthousiaste, toujours émerveillée. Sauf dans les rapports qu’elle entretient avec sa mère, beaucoup plus complexes qu’il n’y paraît. Mais là encore, l’amour n’est jamais totalement perdu…
FICHE TECHNIQUE :
Titre : Fantômes d’hiver
Auteur : Kate Mosse
Pays : Grande-Bretagne
1ère année de publication : 2009
Cote : R. MOS
« Les morts laissent une ombre derrière eux, l’espace où ils vécurent résonne encore de leur écho. »
Kate Mosse fait partie de ces Anglais épris de culture française, qui sont là pour nous rappeler « l’inquiétante étrangeté » de nos régions et de notre histoire millénaire. Amoureuse du Languedoc, elle a mis en scène la cité de Carcassonne dans son best-seller international Labyrinthe.
Avec Fantômes d’hiver, Kate Mosse nous entraîne cette fois-ci en Ariège pendant l’entre-deux-guerres. Nous y suivons Frederic « Freddie » Watson, jeune Anglais dépressif ne se remettant pas de la mort de son frère tombé au combat. Freddie a entamé un voyage curatif dans le sud de la France. Sa voiture accidentée lors d’une tempête, il est contraint de se réfugier dans le village perdu de Néans, où il participe à une fête médiévale plus vraie que nature. Il y fait la connaissance de Fabrissa, mystérieuse jeune femme à laquelle il s’attache inexplicablement. Celle-ci disparaît le lendemain-même de la fête, et lorsque Freddie interroge les villageois à son sujet, personne ne semble la connaître.
Comme Fabrissa le lui a demandé avant leur séparation, Freddie va tenter de la « retrouver ». En même temps, il exhumera l’un des drames oubliés du village.
Rédigé à la manière d’une longue nouvelle fantastique, Fantômes d’hiver s’inspire notamment des écrits d’Algernon Blackwood qui, au début du 20ème siècle, faisait déjà de la France sauvage le théâtre de phénomènes paranormaux.
Mais le livre ne se résume pas qu’à cela. Le fantastique n’est qu’un prétexte pour évoquer des sujets plus concrets : le catharisme, le poids des morts, et les persécutions qui se répètent inlassablement d’une époque à une autre, jusque dans l’humiliante obligation de porter la marque jaune.
FICHE TECHNIQUE :
Titre : Painted ruins
Artiste : Grizzly Bear
Éditions : RCA, 2017
Genre : Rock
Cote : 2 GRI 20
Cela fait déjà treize ans que Grizzly Bear nous enchante les oreilles à coups de titres impressionnistes teintés de mélodie volontiers baroques. PaintedRuinsne déroge pas à la règle. Enregistrée entre deux concerts d’une tournée gigantesque, cette cinquième galette ne livre pas ses secrets à la première écoute. Il faut du temps pour apprivoiser l’ours californien. Onze titres. Des mélodies toujours aussi évaporées, une plume qui s’obscurcit et se fait beaucoup plus intimiste.
« L’épopée tragi-comique de héros qui ne se résignent pas. Quelque part dans le vaste capharnaüm des mondes possibles, il en existe un où, plus qu’ailleurs, on reste profondément outré par l’idée de la vieillesse et de son issue tragique : la mort. Mais a-t-on la possibilité d’y échapper ? Ailleurs peut-être pas, mais dans ce monde-là, il est permis de le penser. C’est en tout cas la théorie du vieux professeur Aristide Breloquinte, qui occupe son temps à étudier les caprices du temps à bord du Laps, son navire laboratoire. C’est aussi l’avis de la belle Manie Ganza, qui semble convaincue que le temps, c’est de l’argent, et même des espèces sonnantes et trébuchantes. Chimère ! Diront certains. Non-sens diront les autres. Et puisqu’on parle de non-sens, signalons tout de même ce fait étrange : depuis quelques temps déjà, on a perdu le pôle nord. Ça n’a probablement rien à voir… Ou alors, c’est tout l’inverse. »
Lupano le scénariste et Andréae l’illustrateur ont inventé un univers flamboyant et baroque, dans lequel ils nous font voyager. Leur monde alternatif est le croisement improbable d’un univers de cirque ambulant et d’un conte pour adultes. Rendez-vous de tous les possibles, Andreae et Lupano inventent une « fantaisie » aux accents dramatiques.
FICHE TECHNIQUE :
Titre : Au bureau des objets trouvés
Auteur : Junko Shibuya
Année publication : 2016
Cote : A. SHI
Monsieur Chien travaille au bureau des objets trouvés.
L’occasion pour lui et pour nous de faire connaissance avec un tas d’animaux et d’apprendre que les apparences sont parfois trompeuses…
À chaque page, l’enfant tente de deviner quel est l’animal qui a perdu son ou ses accessoires.
Un livre à partager, qui suscite l’intérêt des jeunes lecteurs par ses répétitions et devinettes.
Non, Food Coop n’est pas un énième documentaire sur le bio, les circuits courts, les petits producteurs, les hippies, les hipsters, les bobos. Ce n’est même pas un film sur une « belle-aventure-humaine » (bien que ça en soit une !).
Caméra au poing, Tom Boothe nous entraîne au cœur de la coopérative alimentaire de Park Slope. Fondé en 1973, ce super-marché compte pas moins de 16 000 membres. Une énorme ruche, donc. Car il ne faut pas se fier aux apparences : si l’idée ressemble sur le papier à une douce utopie (chaque membre donne 3h de son temps pour avoir le droit de faire ses courses), sa mise en œuvre demande une organisation qui n’a rien à envier aux mille-feuilles administratifs les plus savoureux (ici la recette est garantie 100 % locale !). Au fil des échanges avec les « associés-patrons-employés-clients », on y aborde des questions aussi diverses que l’état des supérettes de quartier, la dramatique absence de qualité et de variété de l’offre alimentaire aux États-Unis (à faire pâlir un français !) ou encore la gentrification du quartier.
Finalement, Food Coop serait plutôt une peinture sociologique toute en finesse…
RéférenceFood Coop, de Tom Boothe (2017)
Cote : 338.1 BOO
FICHE TECHNIQUE :
Titre : Les derniers jours de l’émerveillement
Auteur : Graham Moore
Pays : États-Unis
1ère année de publication : 2016
Cote : RH. MOO
« Un filament porté à incandescence le révélait à lui-même tel qu’il ne se serait jamais imaginé. »
Englués dans notre confort moderne, nous n’avons plus conscience de ce qui se cache derrière les petits gestes du quotidien. Par exemple : allumer la lumière. Qu’y a-t-il de plus anodin et de plus insignifiant ? Nous avons oublié que pour en arriver là des cerveaux brillants, des juristes plus ou moins bien intentionnés et des financiers souvent cupides se sont livrés une âpre bataille.
C’est cette bataille que Graham Moore, jeune scénariste hollywoodien auréolé d’un Oscar, se propose de nous raconter dans Les derniers jours de l’émerveillement.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, son livre n’est pas un documentaire. C’est un roman, dans la plus pure tradition. Son héros, Paul Cravath, n’est autre que l’avocat de Georges Westinghouse, rival de Thomas Edison dans la « Guerre des courants électriques ». Une guerre qui eut pour cadre le New-York de la fin du dix-neuvième siècle, et qui, comme toutes les guerres, ne se fit pas sans victimes. On pense notamment à la scène d’ouverture, ou encore à celle de la chaise électrique, horribles, l’une comme l’autre. Et pourtant tout ce qu’il y a de plus authentiques.
L’ambitieux Paul mène une enquête juridique passionnante, pleine de rebondissements, d’échecs et de déconvenues jusqu’au coup de théâtre final. Grâce à lui et à sa méconnaissance scientifique, on rentre progressivement dans l’univers des inventeurs, sans jamais être noyé sous le jargon technique. Les explications sont simples, claires et justement dosées. Les chapitres courts facilitent la lecture et donnent envie d’aller toujours plus loin. Autour du jeune avocat gravitent quantité de personnages historiques hauts en couleur. Mention spéciale à Nikola Tesla, irrésistible savant fou au phrasé si particulier. Ainsi qu’à la jeune et jolie Agnes Huntington qui apporte quasiment à elle seule la touche féminine dans cette aventure essentiellement virile. Jeune et jolie, certes, mais pas potiche pour autant !
Eh oui, nous en sommes biens conscients : seulement 20 documentaires contre une cinquantaine de romans en ce début de printemps 2018 !
Il faut dire que les trois derniers mois ont été chargés en sorties littéraires très attendues. Alors, voilà, priorité a été donnée à la fiction.
Mais ne soyons tout de même pas négatifs : il y a déjà de quoi faire avec ces 20 documentaires-ci, entre guides de voyage, hommage à la défunte Françoise Héritier, ouvrages de marketing très demandés par nos étudiants, vie pratique et vie intérieure, etc., etc.
Et puis ce n’est qu’un début… car la suite arrive bientôt !
Mais ça, c’est une autre histoire !
Rien n’arrête l’équipe de la Médiathèque, ni le froid, ni la pluie, ni la neige ! Malgré les récentes intempéries, elle n’a pas défailli un instant, toujours prête à accueillir ses fidèles adhérents !
Et malgré les intempéries, encore, elle a travaillé dur pour livrer dans les délais cette nouvelle vague de plus de 50 romans, tout beaux, tout chauds, chouchous des médias ou pépites méconnues. Si ça c’est pas du service !
Et allez ! Comme il n’y a pas eu que du mauvais dans les dernières chutes de neige, une petite photo du patio aux bambous, tout de blanc recouvert ! Magique !
Fleurs d’éloquence, Oratio, Démosthène, La parole de Socrate… Autrefois confidentiels (ils étaient surtout l’apanage des étudiants en droit), les concours d’éloquence connaissent ces dernières années un véritable retour en grâce. Car le langage, c’est le pouvoir. Parler, c’est dialoguer, haranguer, dénoncer, exprimer… Bref, c’est être au monde.
Fort de cette conviction, Stéphane de Freitas, le réalisateur du film, a fondé Eloquentia, une association d’art oratoire. La particularité de son concours ? Il s’adresse aux étudiants de l’université Paris 8, située en Seine-Saint-Denis. Son documentaire nous entraîne au sein d’une session de formation avec la promotion 2015…
Il n’y a aucun doute : Stéphane de Freitas maîtrise à merveille l’art de raconter. On rit, on s’émeut, on s’interroge… Il joue aussi habilement avec les contrastes : la grande aventure collective côtoie les portraits intimistes, le réquisitoire fusionne avec le quatrain, la truculence de Maître Bertrand Périer nous transporte tout autant que la poésie du slameur Loubaki… Le montage est fluide, le propos coule et on se laisse littéralement happer !
Un documentaire rafraîchissant et résolument optimiste !
Référence
A voix haute : la force de la parole, de Stéphane de Freitas (2017)
Cote : 808.51 FRE
FICHE TECHNIQUE :
Titre : Les délices de Tokyo
Auteur : Durian Sukegawa
Pays : Japon
1ère année de publication : 2013
Cote : R. SUK
« Dans la vie aussi, il y a des changements de saison. »
Le dorayaki est une pâtisserie japonaise constituée de deux pancakes fourrés à la confiture de haricots rouges. Avant janvier 2016, qui, dans l’Hexagone, connaissait cette sucrerie aux saveurs inhabituelles ?
Sans doute peu de monde en dehors des amateurs de culture nipponne.
Puis vint le film de Naomi Kawase, Les délices de Tokyo, qui contribua largement à populariser le dorayaki. Le film permit aussi au public français de découvrir le livre de Durian Sukegawa dont il est une adaptation.
Ce livre s’ouvre sur la rencontre de Sentarô, ancien détenu en perdition, avec Tokue, sympathique grand-mère aux doigts tordus. Malgré son grand âge, Tokue insiste pour travailler avec Sentarô dans la boutique de dorayakis qu’il dirige tant bien que mal. Telle une bonne fée tombée du ciel, elle lui apprend à confectionner une confiture de haricots rouges digne de ce nom. Les dorayakis gagnent en qualité et la boutique en clientèle.
Mais un jour les clients ne viennent plus. Des rumeurs circulent à propos de Tokue. Ses doigts tordus cacheraient un secret inavouable…
Qu’on se le dise, Les délices de Tokyo ne parle pas que de pâtisserie. Ce n’est pas une success-story américaine où tout réussit aux héros. Sentarô et Tokue sont des naufragés de la vie qui cherchent à garder la tête hors de l’eau. À l’image du style épuré de l’auteur, leur relation froide et gênée devient, au fil des pages, plus humaine, plus poétique et philosophique. Il faut bien ça pour donner du sens à sa vie, quand elle a été broyée par une société pleine de tabous.
Comme souvent dans les œuvres japonaises, des humains brisés sont réunis par le destin et forment une improbable famille. C’est grâce à cette famille que l’espoir peut renaître, sous le patronage de l’éternel cerisier, dont les métamorphoses saisonnières évoquent le rythme bienveillant de la Nature.
Également disponible dans votre médiathèque, au rayon Cinéma : Titre : Les délices de Tokyo (le film) Réalisatrice : Naomi Kawase Acteurs : Masatoshi Nagase, Kirin Kiki, Kyara Ushida… Date de sortie en France : 27 janvier 2016