Littérature anglaise : La forêt ivre de Gerald Durrell
Célèbre naturaliste et défenseur des animaux, Gerald Durrell a vécu de 1925 à 1995. Ses ouvrages autobiographiques, telle la truculente Trilogie de Corfou narrant une partie de son enfance dans l’île grecque, ont fait son succès. Dans La forêt ivre, Durrell relate un autre épisode de sa vie : un voyage entrepris avec sa première épouse Jackie en Amérique du Sud. C’était dans les années 1950. Durrell devait capturer des animaux sauvages pour le compte de grands zoos anglais. Si un tel trafic est désormais largement condamné, il ne reflète pas moins les pratiques d’une époque. Par ailleurs, Durrell est si attaché à ses animaux, il les observe si amoureusement au point de les humaniser, qu’on lui pardonne volontiers. Avec un indéniable talent de conteur et un humour plein d’autodérision, il nous régale d’épisodes variés à la rencontre de la faune paraguayenne et argentine, mais aussi de la population locale. Dépaysement garanti !
Les enfants des saules de Charlotte Bousquet Melvin, Imaya et Jade sont tous les trois des élèves de l’école alternative « Au blé en herbe ». Ils vivent dans un agréable village de campagne. Mais depuis quelques temps, des évènements étranges se produisent. Des animaux sont blessés, voire tués, les récoltes ne donnent plus rien. Quand Théo et Morgane viennent s’ajouter au groupe des trois autres, une connexion entre eux se créée, leur permettant d’accomplir des prodiges. Ensemble, ils vont essayer de venir en aide aux animaux et à la nature contre le mal qui les gagne. Mais malgré leurs incroyables pouvoirs, Melvin et ses amis restent avant tout des enfants, avec les problèmes liés à leur âge. Ce qui ne leur facilitera pas la tâche… À partir de 9 ans.
C’est l’histoire de deux types : Caleb et Harry. Le premier est paysan, marqué par la forte personnalité de sa mère qui l’a nourri de superstitions et de méfiance vis-à-vis de son prochain. Elle a fait de Caleb un marginal vivant reclus dans les limites de son exploitation quand elle vient à décéder. Le deuxième type est un auteur ayant rencontré le succès avec son premier roman. Il est en panne d’inspiration pour le suivant. Il se retire à la campagne, dans une bicoque sinistre, avec l’espoir de retrouver le goût d’écrire. Son voisin est insaisissable. Il se faufile chez lui en son absence pour l’espionner. Ce n’est autre que le premier type, Caleb, le paysan reclus…
L’île au manoir d’Estelle Faye
Estelle Faye s’est taillé une réputation dans la littérature de genre pour adultes. Avec cette histoire de fantômes, elle s’adresse maintenant au jeune public. Nous y suivons Adam et ses deux amis Gaël et Adelis, sur une île perdue au milieu de l’Atlantique. À la nuit venue, Adam voit sur la plage une jeune fille du nom de Sélène. Elle implore son aide…
De son vrai nom Sanne Putseys, dite Selah Sue, est autrice-compositrice et interprète flamande. Son premier album au titre éponyme, sorti en 2011, l’a propulsée sur le devant de la scène. Elle a travaillé avec Guizmo, Nekfeu, et Prince. Son titre Raggamuffin est classé dans les pépites, les incontournables. Après sept ans d’absence discographique, Selah Sue est de retour avec un 3ème album.
En phase avec son époque, la jeune chanteuse belge est capable de tout : du R’n’B très américain comme de la ballade cotonneuse, du rap européen à la soul éternelle, et même un peu de bossa nova dans All Day All Night. Enregistré à la maison et produit par Matt Parad, Persona, aligne les titres comme autant de singles potentiels. Premier paru, Pills fait le bilan de quatorze années à gober quotidiennement des antidépresseurs et appelle à la danse. TOBi et Benjamin Epps ont prêté leur concours à Hurray , Mick Jenkins l’accompagne sur Celebrate, et – événement – son compatriote Damso, duettiste avec elle sur Wanted You to Know, avec balancement trap et humeur noire. Selah Sue en tournée dans toute la France : le 1er octobre à l’Opéra Comédie de Montpellier dans le cadre des internationales de la guitare 2022.
2. LA VRAIE VIE DE BUCK JOHN de Jean-Louis Murat (Scarlett, 2021)
Même si Jean-Louis Murat pose tel un chanteur de blues avec sa guitare dobro sur la pochette de La vraie vie de Buck John et en dépit du fait que le titre du disque évoque un célèbre cowboy héros de Bandes Dessinées, ce n’est pas un album de Folk/Blues. En effet, comme sur ses deux derniers disques, Jean-Louis Bergheaud utilise ici moult synthétiseurs et sons typés « années 80/90 ». Mais à la différence de ces derniers qui semblaient aller un peu nulle part, la dernière livraison du parolier auvergnat permet de constater un retour en forme, avec douze titres entre deux et trois minutes chacun, précis et directs, très concis, légers, souvent animés par un groove funky et truffés de petits gimmicks accrocheurs qui pourraient en faire des tubes. Dans cette catégorie très recherchée, on pense à l’enlevé et drôle Traverser la France, à la percutante pop synthético soul de Battlefield, à la catchy et bluesy Nana (Je Vois Ton Ombre) ou encore au hit sexy avec guitare rock ‘n roll Ma Babe.
Un album par an, c’est le rythme tenu depuis des années par l’increvable auvergnat. Un disque donc enregistré avec toutes les contraintes du confinement, pour un artiste jamais rassasié… Mais que Jean-Louis Murat soit encore là, ragaillardi après la pandémie, reste indubitablement une très bonne chose. Cet album s’accompagne également d’un retour sur les routes, avec un passage notamment par Paris, et la province, dont Montpellier le 22 septembre dans le cadre des Internationales de la Guitare.
Roukiata Ouédraogo est une humoriste originaire du Burkina Faso qui s’illustre en France depuis quelques années. Dans ce roman autobiographique, elle raconte comment, en 2019, elle fut la marraine de la Journée Internationale de la Francophonie. L’événement raviva en elle de vieux souvenirs de famille. Ceux de sa mère qui, à la suite de l’emprisonnement injustifié de son mari, dut subvenir seule aux besoins de ses sept enfants. Le combat de cette Mère Courage offre au lecteur une excellente immersion dans le quotidien des Burkinabés.
Ouédraogo évoque la fierté maladive des hommes, l’endurance héroïque des femmes. La débrouillardise, le système de transport chaotique, l’hypocrisie administrative… des réalités de terrain qui ne sont pas que du folklore et avec lesquelles il faut composer.
La simplicité du style n’empêche pas quelques belles réflexions sur la condition humaine, les différences culturelles ou l’excision, question chère à l’autrice. Un beau moment de lecture.
Ce livre fera l'objet d'un cercle de lecture animé par l'association Teriya Solidarité le samedi 05 novembre à 10h00.
Venez en discuter avec nous!
Il fallait de l’audace pour reprendre l’écriture des enquêtes du fabuleux Hercule Poirot. Pour autant, Sophie Hannah n’a pas à rougir de sa prestation. Elle a relevé le défi avec brio. Chapitre après chapitre, on a plaisir à retrouver sa version du détective belge, aux petites cellules grises si perspicaces. Autant dire qu’il n’a pas pris une ride. Toujours aussi maniaque. Toujours aussi rigoureux. Rien ne lui échappe. Pas même le plus insignifiant détail.
Tout commence dans un restaurant de Londres, avec une mystérieuse Mademoiselle Jennie. Elle a peur pour sa vie. Elle vient de parler à Poirot et s’enfuit. Plus tard, ce sont trois victimes qui seront retrouvées dans trois chambres d’un grand hôtel londonien. Il n’en faudra pas plus à notre cher détective pour s’atteler à la résolution de ces crimes. Dans cette affaire, il sera aidé du jeune inspecteur de police Edward Catchpol.
Une enquête bien ficelée avec le grand final traditionnel réunissant tous les suspects.
Vous voulez plus d'Hercule Poirot revisité ?
Regardez donc le film Le crime de l'Orient Express, version 2018, de et avec Kenneth Branagh.
À emprunter au secteur cinéma !
Tout part de Grégoire Coblence, ébéniste de son état. En réparant un étui à violoncelle, il découvre une partition apparemment ancienne. Plusieurs personnages vont être mis dans la confidence, directement ou indirectement. Très vite, on soupçonne la partition d’être une sonate inédite du claveciniste Scarlatti. Une telle découverte ferait l’effet d’une véritable bombe dans le milieu de la musique. Mais on n’est pas à l’abri d’une supercherie. Quand la partition est volée, tout le monde s’affole. Il faut la retrouver à tout prix, être le premier à percer son mystère…
Roman choral aux allures de thriller artistique, 555, du nombre des sonates de Scarlatti, vous happe dès les premières lignes. Sa construction polyphonique, ses chapitres courts, ses personnages attachants autant que son intrigue teintée d’histoire de la musique, tout y est passionnant du début jusqu’à la fin. Un pur chef d’œuvre à ne manquer sous aucun prétexte!
Vous voulez plus de fiction sur l'art ?
Lisez donc La femme périphérique de Sophie Pointurier, mystère se déroulant dans le Berlin artistique des années 90.
À résoudre au secteur adulte!
Voici un petit livre bien singulier. D’emblée, le narrateur nous fait entrer dans son intimité. Ses premières phrases reprennent le titre « Ici, ça va ». Comme si nous étions un proche lui demandant des nouvelles de sa récente installation à la campagne. Les chapitres très brefs s’enchaînent. Le narrateur y décrit ses journées, les travaux qui l’occupent, les saisons qui défilent, sur le ton de la confidence. Petit à petit se dessine l’histoire d’un homme ayant entamé une triple reconstruction : la sienne, celle de la maison familiale, ainsi que du lien avec la nature. On devine un drame refoulé depuis l’enfance. On admire le soutien de l’épouse aimante. Tout est suggéré avec pudeur et délicatesse.
En fin d’ouvrage, Thomas Vinau dévoile l’intention derrière son roman. Les mots qu’il emploie sont exactement ceux auxquels on pense en parvenant au terme de l’histoire. Preuve que l’objectif de l’auteur est atteint haut la main, en à peine 130 pages.
Vous voulez plus de mise au vert ?
Lisez donc Par la force des arbres d'Édouard Cortès, ou l'histoire vraie d'un homme réfugié au sommet d'un arbre, façon Baron Perché.
À découvrir au rayon adulte!
Il y a d’abord deux femmes : Kamar la Syrienne et Acia l’Italienne. La première fuit son pays avec sa fille. Elle vit le drame de tous les migrants : la guerre, les passeurs, les camps d’internement. La seconde se retrouve totalement démunie après une énième galère. Un livre de cuisine, trouvé par hasard sur un banc, la pousse à se rendre dans un village perdu d’Ombrie.
C’est là qu’entre en scène la troisième larronne : la vieille Nebbe, propriétaire d’une auberge sur le déclin. Ensemble, ces trois femmes vont reprendre goût à la vie, par le biais de la cuisine…
Roman tant social que feel-good , Le pays aux longs nuages s’avère puissant dans son évocation des migrants, un peu plus mélodramatique quand il s’agit d’Acia et ses innombrables malheurs. Il n’en demeure pas moins un livre savoureux avec son énumération de plats typiques et ses paysages de campagne italienne.
Vous voulez plus de romans gourmands ?
Lisez donc Le fermier qui parlait aux carottes et aux étoiles de Julia Mattera, pour saliver de plaisir avec la cuisine alsacienne.
À déguster au rayon adulte!
Il y a ce cinéma qui nous effraie, ce cinéma qui repousse, qui choque comme un coup de poing dans les convenances artistiques, politiques et sociales.
Get Out (2017) fait partie de ce genre de films qu’on nomme cinéma de genre, réunissant le fantastique, le thriller, l’épouvante…Néanmoins, il ne faut pas réduire le genre à une sorte de ghetto dans lequel on catégoriserait les films pour les initiés.
Évidemment, les films d’horreur ne sont pas du goût de tout le monde et pourtant…bien des spectateurs réfutant l’horreur et ses différentes faces, par la peur d’être dérangé, passent bien souvent à côté de grandes œuvres qu’ils ou elles pourraient apprécier. Get Out pourrait en être.
Avec Get Out, Jordan Peele, acteur, scénariste et réalisateur, nous fait voyager dans un cauchemar paranoïaque aux couleurs glaciales et d’un réalisme puissant sur fond de racisme.
Dans son manque de subtilité parfois très (trop) gras, le cinéaste y développe malgré tout des scènes véritablement jouissives et n’hésite aucunement à mélanger les genres, rééquilibrant les séquences malsaines avec une touche d’humour que l’on doit à ses premières expériences dans la comédie et le duo qu’il forma avec Keegan-Michael Key dans la série Key And Peele (2012) et le film Keanu (2016).
Le long-métrage ne serait rien sans son brillant casting avec dans le rôle du photographe Chris Washington, Daniel Kaluuya, oscarisé meilleur acteur dans un second rôle. (Black Panther, Judas And The Black Messiah). Mais aussi Allison Williams (Girls, Horizon Line), Catherine Keener (Dans La Peau De John Malkovich), Bradley Withford (The Handmaid’s Tale, Tick TickBoom…), Caleb Landry Jones (3 Billboards, Finch), Betty Gabriel (Unfriended :Dark Web, American Nightmare 3 Elections) et Lakeith Stanfield (Uncut Gems, Judas And The Black Messiah).
Si ce long-métrage donne des sueurs froides, c’est aussi grâce à son compositeur, Michael Abels jouant ici d’un gospel tordu.
Avec Get Out, Jordan Peele bouleverse les codes horrifiques et remporte l’oscar du meilleur scénario. Sa filmographie s’étendra par la suite avec l’intriguant Us (2019), conte paranoïaque où une famille afro-américaine est confrontée à leur propre double avec dans le rôle principal une Lupita Nyong’o au sommet de sa forme.
Il hérite du rôle de showrunner pour la série The Twilight Zone (2019) sur OBS, tout droit tiré de l’univers de la série des années 60, à l’origine présentée par Rod Serling.
Enfin, son dernier long-métrage Nope, un nouveau délire aride à la sauce OVNI sort ce 10 août 2022 au cinéma avec une nouvelle fois Daniel Kaluuya aux côtés de Keke Palmer (Alice, Queens) et Steven Yun, oscarisé meilleur acteur en 2021 (MINARI, Okja).
Bien au-delà du côté « high-concept » de son cinéma (film axé sur l’accroche à l’univers et l’idée plus que sur les protagonistes), terme avec lequel bien trop de critiques vulgarisent sa filmographie, Jordan Peele ouvre des perspectives, questionnant sans cesse l’idée d’obsession, de représentation, qu’elle soit dans ses personnages ou dans la manière de les filmer… Jordan Peele brise le 4ème mur (il n’y a qu’à lire les titres), s’amuse avec le public pour mieux l’inclure dans une expérience qui le met face à l’inconfort, mais un inconfort qu’il pourra apprécier.
1. Rayon 7-11 ans : LES SORTILÈGES DE ZORA de Judith Peignen et Ariane Delrieu
Zora est une jeune sorcière intrépide, voire colérique. Elle est confiée à sa grand-mère, contre sa volonté, car ses parents veulent la protéger de tueurs de sorciers. Zora se retrouve obligée de fréquenter un collège de non-sorciers, lesquels ignorent totalement l’existence de la magie. Sa grand-mère l’a même privée de ses pouvoirs pour mieux passer incognito. Ce qui n’est pas du tout du goût de Zora! Comment va-t-elle survivre dans ce monde sans magie, dont elle ne connaît rien ni personne?
Pour le savoir, il suffit de se plonger dans le premier tome de cette merveilleuse bande-dessinée qui ravira nos jeunes lecteurs. À partir de 9 ans.
2. Rayon 12-16 ans : WYND de James Tynion IV et Michael Dialynas
Tubeville est la dernière forteresse du royaume. Là-bas, les hommes ordinaires ont peur des non-humains. Ces derniers n’ont que deux options : se cacher ou fuir vers Norport, seule ville où Feys et Vampyres peuvent vivre sans avoir peur du terrible écorché qui les pourchasse sans relâche.
Wynd est un garçon aux oreilles pointues qui se cache dans le bar de Yolly depuis sa petite enfance. De son côté, Yorik, prince héritier de Tubeville, ne comprend pas les lois empêchant créatures magiques et humains de se mélanger. Il est pourtant contraint de les appliquer pour accomplir son devoir.
La fuite va réunir Wynd et Yorik, ainsi que d’autres compagnons. Ensemble, parviendront-ils à changer les mentalités?
Une action bien menée, sans temps mort, avec de l’humour, et un mystère qui titille notre curiosité : mais qui est vraiment Wynd, lui qui n’arrête pas de se découvrir des particularités? Son histoire est un plaidoyer pour la différence. À partir de 12 ans.
3. Rayon adulte : VISA TRANSIT de Nicolas de Crécy
Été 86 : Deux jeunes de 20 ans, l’auteur et son cousin, récupèrent une Citroën Visa en fin de vie et décident de pousser vers l’est tant qu’elle roulera. Destination la Turquie pour nos deux zozos, dans un road trip autobiographique les ramenant évidemment à eux-mêmes dans ce trajet entre les blocs Est et Ouest toujours bien réels.
Crécy nous avait habitués à une BD baroque, foisonnant de détails dans des mondes parallèles assez délirants. Tout cela est bien présent ici, en version plus rude et plus lâchée, dans une Europe qui a bien changé en 35 ans (vraiment?). En bonus s’intercale abruptement un flash forward surréaliste d’un festival artistique en Biélorussie, sans oublier les interventions de la Vierge et du fantôme d’Henri Michaux.
Le tout, sur près de 400 pages, est captivant de bout en bout.
Mais atteindront-ils Ankara?
1. Littérature anglaise : UN JARDIN DE MENSONGES de Susan Fletcher
Nous avions absolument adoré Un bûcher sous la neige évoquant la persécution des sorcières. Susan Fletcher nous revient avec ce roman tout aussi envoûtant.
Clara Waterfield perd sa mère en 1914. Elle n’a que 20 ans et souffre de la maladie des os de verre. Infirme et peu sociable, elle se réfugie dans les jardins de Kew où elle développe une passion salvatrice pour la botanique. Celle-ci lui permet de décrocher un poste dans la campagne anglaise, au manoir de Shadowbrook. Son nouveau propriétaire, l’insaisissable Mr. Fox, souhaite y aménager une serre tropicale…
Héroïne fragile, personnages énigmatiques, aristocrates dépravés et autres apparitions fantomatiques : tous les ingrédients du roman gothique sont réunis dans ce livre qui plaira tant aux amateurs de maisons hantées que de jardins luxuriants. Ou quand mystère et botanique se marient pour notre plus grand plaisir de lecteur!
Vous voulez plus de reconstruction par les fleurs?
Lisez donc Les fleurs sauvages de Holly Ringland, roman d'apprentissage mêlant condition féminine et botanique au milieu du bush australien.
À emprunter au rayon adulte!
2. Littérature française : DES HOMMES COULEUR DE CIEL d'Anaïs Llobet
Alissa est tchétchène. Réfugiée aux Pays-Bas, elle est un modèle d’intégration. Pour y parvenir, elle a pris soin de cacher ses origines. Car les siens n’ont pas bonne réputation. Désormais, Alissa enseigne le russe dans un lycée de La Haye. Jusqu’à ce qu’un horrible attentat n’y soit perpétré. Alors Alissa est rattrapée par son histoire. On suspecte deux de ses élèves d’être les auteurs de l’attentat. Les frères Kirem et Oumar Akhmaïev. Eux aussi sont tchétchènes…
Anaïs Llobet s’est servie de son expérience de journaliste en Russie et en Tchétchénie pour écrire ce roman qui y gagne en authenticité. Actuel et puissant, il aborde l’exil, le terrorisme mais aussi la persécution des homosexuels. Entrer dans la tête d’Alissa et de son élève Oumar nous permet de mieux saisir l’écartèlement entre identité culturelle et désir d’épanouissement que les immigrés peuvent ressentir.
Vous voulez plus de fratries confrontées au terrorisme?
Lisez donc le livre de Mahir Guven, Grand frère, qui a reçu le prix Goncourt du Premier Roman en 2018.
À découvrir au rayon adulte!
3. Littérature japonaise : TANT QUE LE CAFÉ EST ENCORE CHAUD de Toshikazu Kawaguchi
Il arrive souvent que les auteurs japonais intègrent une pointe de fantastique dans leurs écrits. Elle n’est que prétexte pour mieux vivre la réalité. Ici, c’est l’établissement du Funiculi Funicula qui introduit cette note fantastique. Une légende urbaine prétend qu’on y boit un café permettant de voyager dans le temps. Pour ça il faut respecter un protocole très strict. Notamment voler son siège à une cliente fantôme.
Quatre femmes vont tenter l’expérience : Fumiko, la working girl larguée par son fiancé ; Madame Kotake, dont le mari est atteint d’Alzheimer ; Mademoiselle Hiraï, en conflit avec sa famille ; Kei, la propriétaire des lieux…
Frais et gentillet, ce roman feel good offre un large éventail d’émotions. L’humour bizarroïde, typiquement japonais, y cohabite avec de beaux moments d’humanité, quand les quatre héroïnes font face à leurs drames intimes.
Vous voulez plus de tranches de vies dans les cafés?
Lisez donc le dernier livre de Jean-Philippe Blondel, Café sans filtre, qui croque les habitués du Tom's, le temps d'une journée.
Bientôt disponible au rayon adulte!
4. Littérature française : LE DIT DU MISTRAL d'Olivier Mak-Bouchard
Tout commence avec le bon Dieu, au septième jour de la création. Il réunit les quatre éléments avec une idée en tête : se créer un petit bout de paradis. Et voilà qu’apparaît le Luberon !
Cette simple introduction donne le ton de l’ensemble du livre : pittoresque, truculent, mystique, vernaculaire… et par dessus tout, provençal! Oh que oui! Que ça sent bon la Provence dans ces 350 pages! Mais une Provence sauvage, mystérieuse, un brin païenne sur les bords.
Nous l’explorons à travers les yeux du narrateur, qui, à la suite d’un orage, se lance dans d’audacieuses fouilles avec son charismatique voisin : Monsieur Sécaillat…
Tranche de vie contemporaine, légendes locales, conte fantastique et thriller archéologique : un savoureux mélange de genres, qui est aussi une véritable déclaration d’amour au pays de Daudet, de Giono et de Bosco.
Incontournable pour tout sudiste qui se respecte. Exotique et dépaysant pour les autres.
Vous voulez plus de Provence?
Lisez donc la Trilogie de Pan de Jean Giono, classiques intemporels qui subliment le rapport de l'homme à la nature.
À (re)découvrir au rayon adulte!
5. Littérature anglaise : L'INOUBLIABLE VOYAGE DE MISS BENSON de Rachel Joyce
On ne peut pas dire que Margery Benson ait une vie amusante. Vieille fille proche de la cinquantaine, asociale et disgracieuse, elle a survécu à toute sa famille. Délaissant sa passion pour les scarabées, elle s’est enfermée dans une vie morne d’enseignante en arts ménagers. Nous sommes en Angleterre, juste après la deuxième guerre mondiale. Une énième humiliation de ses élèves pousse Margery à prendre sa vie en mains. Elle décide de plaquer Londres pour la Nouvelle-Calédonie, sur les traces du légendaire scarabée d’or. Pour ça, il lui faut une assistante. La fatalité lui envoie Enid Pretty, fofolle peroxydée, à la limite de l’illettrisme…
Aventures au bout du monde, situations cocasses et amitié féminine : voilà ce que nous propose ce roman gentiment féministe qui raconte l’épanouissement de son héroïne, non par le biais d’une énième histoire d’amour, mais grâce à son courage et ses aspirations profondes.
Vous voulez plus de scarabée d'or?
Lisez donc la nouvelle d'Edgar Allan Poe, simplement intitulée Le scarabée d'or, mêlant fantastique et chasse au trésor.
À (re)découvrir au rayon adulte!
Bess est sortie dans la tempête avec le petit Thomas. Elle l’a perdu là, en plein blizzard, au beau milieu de l’Alaska. Mais qu’est-ce qui lui a pris à cette écervelée ? Benedict est obligé de partir à leur recherche. Il entraîne avec lui Cole. Eux connaissent les dangers de la région. Des hommes, des vrais. Pendant les quelques heures que vont durer les recherches, chacun va prendre la parole, livrer ses pensées, son histoire a priori indépendante des autres. Mais qui finit par les rejoindre, pour en arriver là, au moment de ce drame, partie émergée de l’iceberg…
Roman polyphonique construit comme un thriller, Blizzard est d’une redoutable efficacité. Les chapitres courts s’enchaînent à une allure vertigineuse. Les protagonistes sont extrêmement convaincants.
Un livre au propos très noir, par contraste avec la blancheur de ses paysages.
Une autrice à suivre de très près.
Vous voulez plus de neige et de glace ?
Lisez donc De pierre et d'os de Bénédicte Cournut. Un roman mêlé de poésie, à la suite d'une jeune inuit piégée sur la banquise.
À emprunter au rayon adulte !
2. Littérature française : SEULE EN SA DEMEURE de Cécile Coulon
Dans ce que l’on imagine être la fin d’un dix-neuvième siècle rural, la jeune Aimée Deville devient l’épouse de Candre Marchère, héritier d’un grand domaine forestier. Candre est-il un homme à part ? Ou bien un monstre fanatique ? Aimée hésite entre ces deux visions de son mari. À cause de sa personnalité insaisissable. À cause d’une première épouse morte trop tôt, et du fils de la gouvernante, sauvageon mutique…
Le dernier livre de Cécile Coulon lorgne à la fois du côté du roman gothique, du roman psychologique et de terroir. Condition féminine, secrets de famille, obsession de la procréation : on y survole plusieurs sujets sans jamais vraiment s’appesantir. Reste une ambiance floue, teintée de légers mystères que l’on a envie de percer malgré tout.
Vous voulez plus de jeunes mariées dans des maisons glauques ?
Lisez donc Rebecca, le classique indémodable de Daphné du Maurier, qui inspira Hitchcock en 1947 et plus récemment, Netflix.
À retrouver au rayon adulte !
3. Littérature fantastique : DEMAIN de Damian Dibben
Le narrateur de ce roman tant fantastique qu’historique est un chien. Mais pas n’importe quel chien. Un chien rendu immortel par l’alchimiste qui lui sert de maître. Ensemble, ils ont fréquenté les plus grandes cours royales européennes du 17e siècle, ainsi que l’absurdité des champs de bataille. Jusqu’à ce que le maître ne disparaisse et que le chien ne se retrouve seul à l’attendre pendant plus de cent ans…
À la lecture de cet ouvrage insolite, bien écrit et forcément ponctué de nombreuses réflexions sur l’éphémérité de la vie, on pense au Orlando de Virginia Woolf, aux Chroniques des Vampires d’Anne Rice ou même à La belle et le clochard de Disney. Une façon originale d’évoquer le lien puissant qui unit l’homme à l’animal domestique.
Vous voulez plus d'immortels ?
Lisez donc La traversée des temps, monumentale série conçue par Eric-Emmanuel Schmitt et retraçant toute l'histoire de l'humanité au travers du personnage de Noam.
À explorer au rayon adulte !
4. Littérature française : NUMÉRO DEUX de David Foenkinos
Fans de la saga Harry Potter, nous ne pouvions pas passer à côté du dernier roman de Foenkinos. L’auteur y invente le calvaire psychologique de Martin Hill, jeune franco-anglais imaginaire qui échoue à décrocher le rôle d’Harry Potter au cinéma. À la dernière minute, les producteurs lui préfèrent un certain Daniel Radcliffe…
Même si le livre verse trop facilement dans le mélodrame, que son style hésite souvent entre documentaire et fiction, il faut au moins lui reconnaître deux atouts. Voire trois. Et d’un, il fourmille d’anecdotes sur les coulisses de la saga phénomène. Et de deux, on le referme en étant persuadé que Martin Hill existe réellement. Et de trois, malgré quelques grosses ficelles, son questionnement sur les notions d’échec et de réussite n’est pas dénué d’intérêt.
5. Littérature américaine : LA RIVIÈRE de Peter Heller
Wynn et Jack sont deux amis. Ce qui les réunit c’est l’amour de la nature sauvage, la pêche, les randonnées, le canoé. Mais aussi la littérature. À la fin de l’été, ils partent en expédition sur la rivière Maskwa, loin de la civilisation. Un projet qu’ils mûrissent depuis longtemps. Et qui aurait dû se révéler idyllique. Si un gigantesque feu de forêt ne s’était pas déclaré. Si les deux gars ne s’étaient pas retrouvés mêlés à une dispute de couple…
Rugueux, descriptif, volontiers contemplatif, le roman de Peter Heller oscille entre récit de voyage, thriller et survie. L’homme y est aussi sauvage que la nature. L’imminence des catastrophes ne l’empêche pas de se livrer à ses turpitudes. Elle révèle les personnalités. Comme si l’incendie qui faisait rage dans cette forêt canadienne n’était qu’une métaphore de l’enfer moral humain.
Vous voulez plus de descentes en canoé qui virent au cauchemar ?Regardez donc Délivrance, le grand classique de la survie en eaux troubles par John Boorman. Avec Burt Reynolds et John Voight.
À (re)découvrir au rayon adulte !
1. Littérature française : N'ENTRE PAS DANS MON ÂME AVEC TES CHAUSSURES de Paola Pigani
On croyait que tout avait été dit sur la seconde guerre mondiale. Paola Pigani nous prouve le contraire dans ce livre qui tient autant du témoignage que du roman. Il y est question du camp d’internement des Alliers où les membres de la communauté tsigane furent enfermés d’octobre 1940 à mai 1946.
C’est au travers des yeux d’Alba et de sa famille que nous vivons cette longue descente aux enfers. Sédentarisation forcée et confiscation des biens équivalent à la destruction de l’identité tsigane. Sans parler des conditions de vie au camp qui se dégradent au fil des ans.
Un sujet grave servi par l’écriture magnifique de Pigani, pleine de poésie et d’humanité.
Vous voulez plus d'histoire tsigane ?
Regardez donc Django, le film d'Etienne Comar consacré à Django Reinhardt. Avec Reda Kateb dans le rôle titre.
À emprunter au rayon cinéma !
2. Littérature étrangère : UNE SOUPE À LA GRENADE de Marsha Mehran
Les sœurs Aminpour ont dû fuir la révolution iranienne de 1979. Elles atterrissent quelques années plus tard dans un coin perdu d’Irlande.
Leur atout pour s’y intégrer ? La cuisine traditionnelle de leur pays, mise à l’honneur au Babylon Café que les sœurs s’apprêtent à ouvrir. Ce qui n’est pas du goût de tous les autochtones.
Gastronomie, satire sociale et choc des cultures sont au menu de cet appétissant roman feel good à la sauce persane. Avec en prime les recettes de tous les plats à reproduire chez soi. Celles que nous avons retenues ? Le remède contre la migraine et le Fesenjoon (poulet aux noix et à la grenade). Bon appétit !
Vous voulez plus de révolution iranienne ?
Lisez donc Quand s'illumine le prunier sauvage de Shokoofeh Azar, où se mêlent magie des croyances et violence des événements.
À découvrir au rayon adulte !
3. Roman historique : LES GRACIÉES de Kiran Millwood Hargrave
17ème siècle norvégien, dans le petit port de pêche de Vardo. Tous les hommes meurent en mer lors d’une tempête aux allures surnaturelles. Les femmes sont obligées de s’organiser pour survivre seules. Jusqu’à ce que le gouverneur envoie son nouveau délégué, un arriviste fanatique, bien décidé à ramener la population locale dans le droit chemin, à coups de bûchers et d’accusations de sorcellerie.
Inspiré de faits réels, ce roman sombre et angoissant aborde la condition féminine, mais aussi celle du peuple sami à l’ère de la domination du mâle chrétien. On tremble pour ses héroïnes, Maren la villageoise, Ursa, la jeune épouse du délégué. Leur improbable amitié est la seule source de lumière dans ce monde obscurantiste.
4. Roman d'aventures : DENT DE DINOSAURE de Michael Crichton
Nous avions adoré le livre de Tracy Chevalier, Prodigieuses Créatures, qui parle de femmes anglaises et de fossiles. Voici son pendant par Michael Crichton où il est question d’hommes américains et… de fossiles !
Comme dans le roman de Chevalier, on y suit un duo d’authentiques chercheurs, Othniel Marsh et Edward Cope, qui se livrèrent une véritable « guerre des os » au 19ème siècle. Coincé entre ces deux géants aux dents longues, un jeune et innocent héros tentera de survivre à l’expédition paléontologique de l’été 1875.
Tous les ingrédients du western sont réunis dans ce roman d’apprentissage palpitant. L’histoire des États-Unis y est abordée de façon subtile, notamment les guerres indiennes. On ne s’ennuie pas une seconde !
Vous voulez plus de dinosaures au far-west ?
Lisez donc Dry Bones de Craig Johnson, un roman qui mêle gros lézard, enquête policière et western.
À retrouver au rayon adulte !
2% de la population mondiale se sont volatilisés sans que l’on sache ce qu’il s’est exactement passé.
C’est l’idée de départ de la série américaine The Leftovers, inspirée d’un roman de Tom Perrotta sous le titre Les disparus de Mapleton (disponible au catalogue de la médiathèque).
En juin 2017, elle se clôturait après une troisième saison émouvante.
Après une première saison forte mais éprouvante, dont la scène d’ouverture magistrale donne le ton de la série, The Leftovers s’intéresse aux destins de « ceux qui restent », les « laissés-pour-compte » qui cherchent un moyen de subsister.
Nous avons beaucoup hésité au départ, arrêtant même la série en cours du fait d’un rythme lent et de son propos difficile. Mais déjà The Leftovers avait posé son empreinte. La musique ô combien sublime de Max Richter, les trouvailles scénaristiques, l’humanité et la densité des personnages nous avaient profondément touchés.
Chaque épisode a son lot de surprises et d’émotions intenses.
On pardonnera donc au scénariste de Lost (ouille !) ses errements métaphysiques vite remplacés par une proximité fusionnelle qui se crée dès les premiers instants entre la fiction et notre réalité. On pardonnera aussi le mélo constant qui se joue sous nos yeux car il a évidemment un goût de vérité.
Après le générique de fin du dernier épisode, s’ensuit une période de vide, de manque. On repense souvent à The Leftovers car rares sont les chefs-d’œuvre sur petit écran qui vous marquent, qui laissent des traces et vous plongent dans une profonde réflexion.
Au premier abord, cette œuvre peut paraître présomptueuse mais le sujet est bien trop grave pour cela. Elle pose les questions sincères de la condition humaine, du deuil, de l’acceptation, de la solitude et de l’absurdité de l’existence pour finir en un message d’espoir et d’amour qui s’offre à celui qui voit la série dans son ensemble.
Scénariste cultissime de la série fantastique Doctor Who, grand défenseur de la cause LGBT avec d’autres créations telles Queer as Folk ou It’s a sin, Russell T. Davis mixe ces deux tendances dans Years and years, mais pas que.
Mini-série de 6 épisodes diffusée en 2019, l’œuvre est une projection sur les 15 années à venir, afin d’imaginer l’évolution du monde occidental à court terme.
Le tour de force de la série, c’est de rendre cet exercice d’anticipation extrêmement crédible. Déjà par les thèmes abordés, en résonnance avec l’actualité brûlante : écroulement du système bancaire, invasion de l’Ukraine, transhumanisme, montée des idéologies populistes, condition des migrants, crise sanitaire. Mais aussi par la proximité qui s’installe d’emblée avec la famille Lyons, au travers de qui nous vivons ces événements.
Les Lyons, ce sont 2 frères et 2 sœurs, leur grand-mère, leurs enfants, leurs conjoints, leurs amants, leurs engagements, leurs angoisses, leurs espoirs. C’est aussi un condensé de toute la mixité que compte notre société.
Servie par la fine fleur des acteurs britanniques (Emma Thompson, Russell Tovey, Rory Kinnear, Anne Reid…), cette troublante série, mélange de chronique familiale et de science-fiction légère, s’avèrerait presque prophétique, trois ans à peine après sa sortie.
C’est terriblement effrayant tant cela paraît vrai… mais aussi terriblement prenant. À ne surtout pas manquer !
1. Rayon 7-11 ans : MALENFER de Cassandra O'Donnell
Prenez un frère et une sœur, Gabriel et Zoé, vivant aux abords d’une forêt maudite qu’ils doivent sauver de la malédiction. Ajoutez-y une prophétie, des parents perdus on ne sait où, un sorcier prétendument venu aider nos héros, et vous n’aurez plus qu’une idée en tête : dévorer tous les tomes que compte la série (7 à ce jour) pour savoir comment Gabriel, Zoé, leurs trois meilleurs amis et leur dragon des ténèbres vont se tirer de cette affaire !
Pour les amoureux d’univers magiques, peuplés de créatures fantastiques.
À partir de 9 ans.
2. Rayon 7-11 ans : L'HERBORISTE DE HOTEFORAIS de Nathalie Somers
On était habitué à voir des animaux fantastiques partout. Pour changer, Nathalie Somers propose de nous intéresser aux plantes fantastiques, dans ce court et très sympathique roman se déroulant dans le monde magique de la trilogie Roslend. Nous y suivons le jeune Ywen à la recherche de sa mère disparue, fameuse herboriste enlevée par les hommes du duc d’Hoteforais. Le périple d’Ywen sera l’occasion de découvrir tout un tas de plantes aux incroyables vertus, depuis la rarissime fleur d’evi jusqu’aux planantes feuilles de coptère. De quoi sensibiliser à l’écologie, de façon ludique, les jeunes lecteurs.
Les illustrations efficaces de Juliette Laude permettent une plus grande immersion dans cet univers qui emprunte aussi bien aux codes de l’heroic fantasy qu’aux trouvailles astucieuses du Dernier maître de l’air.
À partir de 9 ans.
Vous voulez plus de plantes magiques ?
Lisez donc le manga de Shin'ya Komatsu Un été à Tsurumaki, où un petit garçon dérègle l'horloge magique de la nature, le temps d'un été.
À emprunter au rayon manga jeunesse !
3. Rayon DVD : LA VIDÉOTHÈQUE DE PIERRE LAPIN inspirée des œuvres de Beatrix Potter
Beatrix Potter (aucun lien de parenté avec Harry) n’est ni plus ni moins que l’une des plus grandes illustratrices jeunesse de tous les temps. Ecrivaine, botaniste, mycologue, c’était une véritable touche-à-tout. On lui doit pas moins de 23 contes qui lui apportèrent une gloire éternelle. Parmi ses personnages les plus célèbres, on compte les facétieux Pierre et Jeannot Lapin.
Plusieurs de ses contes furent adaptés en dessins animés dans les années 1990. Même si ces adaptations commencent à dater, leur côté désuet apporte une touche vintage qui se marie parfaitement bien avec l’univers de Potter. Les bêtises de tous ces petits lapins, chatons et canards sauront encore ravir les enfants d’aujourd’hui, tout comme les magnifiques dessins, fidèles au style original de la grande illustratrice anglaise.
À partir de 5 ans.
Vous voulez plus de Beatrix Potter ?
Regardez donc le film de Will Gluck, Pierre Lapin, version récente du célèbre conte, avec des images de synthèse et pour toute la famille.
À découvrir au rayon cinéma jeunesse !
Quel genre de retraité ferait un enfant des eighties ? C’est ce que Laurent Lagarde nous propose d’imaginer dans son roman Troisième jeunesse, en nous projetant une trentaine d’années en avant aux côtés de son héros Alexandre Delcourt, pensionnaire acariâtre d’une maison de retraite de luxe.
Rien ni personne ne trouve grâce aux yeux d’Alexandre. Sauf peut-être Flora et Stanislas, deux autres résidents avec qui il pratiquera respectivement le voyage imaginaire et le cerf-volant. Ou encore la séduisante Natacha et son fils Victor, gamin à part rencontré à l’occasion d’une sortie scolaire.
Avec le style d’un orfèvre et un humour pimenté au vitriol, Laurent Lagarde offre de beaux moments de réflexion sur ce que nous faisons de nos vies, sur la façon d’aborder le grand âge et le besoin de s’y réinventer encore.
Tout ça sur une bande son signée George Michael et Alain Souchon…
Dans son roman La robe du Lutetia, Laure Boutault nous raconte, quant à elle, une belle histoire d’amour pendant l’occupation allemande, dans un village reculé des Cévennes. À la mort de leur grand-mère Lisette, deux sœurs découvrent une robe gardée sous clé qu’elles ne connaissaient pas. Intriguées, elles vont mener une enquête, remonter ainsi le temps jusqu’à découvrir des secrets inavoués qui bouleverseront tout le village. Un livre qui nous fait vivre des moments forts et qui retranscrit l’attachement de deux petites filles devenues adultes à leur grand-mère.
2. Littérature française : L’AMI ARMÉNIEN d’Andréï Makine
Vous est-il déjà arrivé de croiser des gens qui donnent l’impression de ne pas appartenir à ce monde ? Des êtres lunaires, avec une vision si singulière de l’existence, qu’ils la traversent sans vraiment se prendre au jeu, en bouleversant vos certitudes au passage.
C’est ce genre de rencontre qu’évoque Andreï Makine dans L’ami arménien. Plus qu’un roman, il s’agit là de souvenirs, d’impressions remontant à l’adolescence de l’auteur. Des souvenirs qui prennent place dans la Sibérie soviétique des années 1970. Et qui ont pour point commun Vardan, jeune arménien de quatorze ans, dont Makine s’est fait un ami. Vardan souffre d’une maladie congénitale. Peut-être est-ce elle qui lui a donné la précocité d’un sage. Ou bien est-ce le poids de ses origines. Car à travers Vardan, c’est la condition de tout le peuple arménien que Makine va découvrir. Les maltraitances infligées par le régime soviétique, les douloureux stigmates du génocide. Mais aussi la chaleur de ce peuple, la dignité qu’il conserve malgré le dénuement, son hospitalité. La communauté arménienne sera comme une bulle de réconfort pour l’enfant Makine, alors orphelin livré à l’inhumanité des institutions.
D’abord tendre, quand il s’agit de raconter l’amitié adolescente, la figure presque prophétique de Vardan, le livre devient de plus en plus dur et amer face à la rudesse de la vie, l’injustice faite aux peuples.
Un petit ouvrage authentique, plein d’humanité, de réflexions et de drames.
Impossible d’oublier Vardan après une telle lecture.
3. Littérature étrangère : LA SIRÈNE, LE MARCHAND ET LA COURTISANE d’Imogen Hermes Gowar
La sirène, le marchand et la courtisane… mais que se cache-t-il derrière ce titre à rallonge digne des Mille et une nuits ? Roman historique ? Conte fantastique ? Romance ? Comédie de mœurs ?
Un peu tout ça à la fois. Et en même temps, une description résolument moderne de la condition féminine dans l’Angleterre du 18ème siècle. Les femmes n’y pouvaient endosser que trois rôles : celui de la bonne épouse, de la vieille fille ou de la prostituée.
Angelica Neal appartient à la dernière catégorie. Courtisane en vue, elle vient d’essuyer un revers de fortune suite au décès de son noble « protecteur ». Quel choix lui reste-t-il ? Retourner dans la très respectable maison de son ancienne maquerelle, Mrs Chappell ? Trouver un autre noble protecteur qui, si elle s’y prend bien, fera d’elle une comtesse par l’absolution du mariage, comme son amie Bel Fortescue ?
À moins qu’une dernière possibilité ne s’offre à elle. Le veuf et bedonnant Monsieur Hancock ne ferait-il pas un bon parti ? Certes, il est marchand et beaucoup trop honnête. Mais il vient de faire fortune en exposant une horrible petite chose qu’il affirme être une sirène. En outre, il ne semble pas insensible aux charmes voluptueux d’Angelica…
Avec la maestria des plus grands auteurs classiques et une narration au présent très efficace, Imogen Hermes Gowar nous entraîne dans un tourbillon de mondanités et de sordidités qui suffit à ressusciter toute une époque. Au-dessus de ce temps perdu flotte la figure énigmatique de la sirène. Mais sirène y a-t-il vraiment ? N’est-elle pas qu’une allégorie de la femme libre et séductrice ? Un catalyseur de toutes les frustrations et de tous les désirs ?
Un livre brillant, mélange entre la série Harlots et La lune et le roi soleil de Vonda McIntyre, par une autrice à suivre de très près.
Vous voulez plus de sirène ?
Lisez donc Une sirène à Paris de Mathias Malzieu. Un roman poétique et délicat où l'amour et l'imaginaire se combinent au suspense.
À découvrir au rayon adulte !
1. Littérature adulte : LA FUREUR DES HOMMES par Charles O. Locke
C’est en 2012 que les éditions Actes Sud et le réalisateur Bertrand Tavernier entament leur collaboration sur la collection « L’ouest, le vrai » dans le but de faire découvrir aux lecteurs français les romans à l’origine des plus fameux westerns. La fureur des hommes est l’avant-dernier né de cette collection. Initialement publié aux États-Unis en 1957, il n’avait jamais été traduit en France malgré une adaptation cinématographique en 1958 par Henry Hathaway (voir l’excellente postface de Monsieur Tavernier à ce propos).
Le roman met en scène une chasse à l’homme, celle du jeune Tot Lohman, coupable malgré lui d’avoir tué l’un des fils Boyd. Même si Lohman est un garçon droit dans ses bottes, qu’il était en position de légitime défense, le reste du clan veut lui faire la peau. Les Boyd sont de riches propriétaires texans. Ils s’imaginent avoir droit de vie et de mort sur le quidam. Ils traqueront Lohman jusqu’au bout. Mais Lohman le leur rendra bien. Car malgré son éducation lettrée, il manie la carabine comme personne.
Le livre décrit un monde dur et violent qui pousse les hommes aux limites de la folie. Un monde en tout point aride, à l’image du désert que le héros traverse totalement démuni, manquant y trouver la mort. Cette aridité, on la retrouve aussi dans la narration dépouillée de Lohman, sobre bonhomme qui ne manque pas de maladresse quand il s’agit d’exprimer ses sentiments. Les épreuves qu’il connaît lui inspireront des réflexions sur le sens de la vie, sur l’injustice, sur la domination des faibles par les forts, lesquelles donnent au roman une puissance littéraire dépassant le seul western.
Vous voulez plus de romans westerns ?
Lisez donc les deux tomes de la série Lonesome dove, qui vous feront vivre le quotidien des cow-boys comme si vous y étiez.
À découvrir au rayon littérature adulte !
2. Thématique Elisabeth Ier : HAMNET par Maggie O'Farrell
Si le titre du roman de Maggie O’Farrell vous rappelle une célèbre pièce de Shakespeare, il n’y a là rien d’étonnant. Car Hamnet, le petit garçon dont il est question dans ce livre, n’est autre que le fils de Shakespeare. Ou plutôt du « précepteur », du « fils du gantier », du « jeune homme » comme le célèbre dramaturge est dénommé tout au long des 350 pages que compte l’ouvrage. Jamais Shakespeare n’est appelé par son nom. Il restera anonyme du début à la fin. Pourquoi ce choix ? Peut-être pour signifier qu’ici on va s’intéresser davantage à l’inconnu qu’à la célébrité. D’ailleurs, l’histoire pourrait n’avoir aucun lien avec Shakespeare. Elle pourrait être celle de n’importe quelle famille anglaise du 16e siècle, tant les thèmes qui y sont abordés sont ceux du commun.
Au fond, il est moins question de Shakespeare dans ce livre, que d’Agnes, sa flamboyante épouse un peu sorcière sur les bords, de leur histoire d’amour controversée, de leurs difficiles rapports à la famille, de leurs enfants et de la perte.
Car Hamnet est la chronique d’une mort annoncée. Le garçonnet va mourir. C’est établi d’entrée de jeu, sur la base d’un document historique. La seule extrapolation que se permet Maggie O’Farrell est la cause du décès : elle choisit la peste, comme un écho à notre actualité sanitaire teintée d’épidémie. Mais elle arrive si bien à nous entraîner dans ses va-et-vient temporels, à détourner notre attention en usant de poésie, que l’on finit par perdre de vue l’issue fatale et même, à en être surpris. La narration au présent, qui fait la part belle aux accumulations pour amplifier l’effet tragique, est absolument superbe.
Une œuvre en état de grâce.
Vous voulez plus de fictions sur Shakespeare ?
Regardez donc le film Shakespeare in love, une irrésistible comédie sentimentale en costumes avec Joseph Fiennes, Gwyneth Paltrow, Geoffrey Rush...
À découvrir au rayon cinéma !
3. Roman 7-10 ans : LES HÉRITIERS DE BRISAINE, TOME 1 par David Bry
Auteur de science-fiction pour adultes, David Bry n’hésite pas à mettre en scène des héros atypiques. Handicap, homosexualité : son œuvre prend des airs de manifeste pour la différence.
Dans le premier tome des Héritiers de Brisaine, sa nouvelle série jeunesse, cette caractéristique est beaucoup moins appuyée. Même si les brimades que le fils du seigneur fait subir aux indigents évoque la lutte des classes, même s’il existe un Ordre de Chevaliers aux allures de despote religieux, l’argument du livre reste une aventure fantasy tout ce qu’il y a de plus classique.
Au village de Trois-Dragons, les créatures magiques ont disparu suite à la guerre entre la Dame du Soleil et le Roi de la Nuit. Depuis, toute forme de magie est prohibée. Il n’y a que la vieille guérisseuse Brisaine pour oser encore en parler. Elle fait le bonheur des trois petits héros, Aliénor, Enguerrand et Grégoire, en leur racontant ce qu’elle sait à ce sujet. Jusqu’au jour où Aliénor disparaît dans la forêt attenante de Bois d’Ombres. Enguerrand et Grégoire vont devoir s’y enfoncer pour secourir la fillette, quitte à réveiller les vieilles malédictions…
On pense à Narnia, à Merlin l’Enchanteur et à tant d’autres encore. Le tout sublimé par les magnifiques illustrations de Noëmie Chevalier, au noir et blanc délicieusement gothique.
Les jeunes lecteurs y trouveront largement leur compte. Dès 9 ans.
4. Roman ado : OLYMPE DE ROQUEDOR par Jean-Philippe Arrou-Vignod et François Place
La France possède un trésor sous-estimé : ses auteurs jeunesse. Biberonnés aux feuilletonistes du 19e siècle, ils renouent avec la longue tradition du roman d’aventures qui a fait rayonner le pays bien au-delà de ses frontières.
Après Timothée de Fombelle, Jean-Claude Mourlevat ou Yann Fastier, c’est au tour de Jean-Philippe Arrou-Vignod et François Place de nous livrer une pépite littéraire, écrite à quatre mains.
Olympe de Roquedor, c’est un peu comme si Les trois mousquetaires d’Alexandre Dumas avaient rencontré La vouivre de Marcel Aymé. Le pays d’Azeillan, où se déroule le roman, évoque la campagne d’un 17e siècle fantasmé : ses routes poussiéreuses, ses orages soudains, ses sous-bois parfumés, ses croquants superstitieux, ses brigands de grands chemins… rien ne manque pour rendre l’aventure vivante.
Sans parler des dialogues ! Ils sont si fins, si croustillants, si naturels, qu’on rentre d’emblée dans l’histoire. À eux seuls, ils permettent de saisir toute l’originalité des personnages : Olympe, l’héroïne éprise d’indépendance fuyant un mariage forcé ; Foulques , petit nobliau arrogant écrasé par la figure paternelle ; Décembre, irrésistible mélange entre Don Quichotte, Cyrano de Bergerac et Jack Sparrow ; Oost, grand blond dégingandé, un peu stupide, qui fera un improbable allié…
En résumé : 300 pages de pur plaisir, qui laissent quelques questions sans réponse, nous permettant d’espérer une suite prochaine. Dès 12 ans.
Lizzo est nue sur la couverture de son album. Elle est sublime et elle a raison de le montrer, de le crier haut et fort.
De formation classique (flûte traversière), elle excelle assez tôt dans le rap et signe en 2016 un contrat chez Atlantic Records. Et justement, vocalement, on retrouve chez elle du Aretha Franklin et du Otis Redding (Jerome) et même du Kid de Minneapolis (CryBaby) toujours avec cette énergie, cette fougue et cette confiance qui lui sont propres.
Elle est femme, noire et ronde. Elle a la rage et beaucoup de choses à dire. Patience… elle est en passe de devenir une véritable icône R’n’b.