De son vrai nom Sanne Putseys, dite Selah Sue, est autrice-compositrice et interprète flamande. Son premier album au titre éponyme, sorti en 2011, l’a propulsée sur le devant de la scène. Elle a travaillé avec Guizmo, Nekfeu, et Prince. Son titre Raggamuffin est classé dans les pépites, les incontournables. Après sept ans d’absence discographique, Selah Sue est de retour avec un 3ème album.
En phase avec son époque, la jeune chanteuse belge est capable de tout : du R’n’B très américain comme de la ballade cotonneuse, du rap européen à la soul éternelle, et même un peu de bossa nova dans All Day All Night. Enregistré à la maison et produit par Matt Parad, Persona, aligne les titres comme autant de singles potentiels. Premier paru, Pills fait le bilan de quatorze années à gober quotidiennement des antidépresseurs et appelle à la danse. TOBi et Benjamin Epps ont prêté leur concours à Hurray , Mick Jenkins l’accompagne sur Celebrate, et – événement – son compatriote Damso, duettiste avec elle sur Wanted You to Know, avec balancement trap et humeur noire. Selah Sue en tournée dans toute la France : le 1er octobre à l’Opéra Comédie de Montpellier dans le cadre des internationales de la guitare 2022.
2. LA VRAIE VIE DE BUCK JOHN de Jean-Louis Murat (Scarlett, 2021)
Même si Jean-Louis Murat pose tel un chanteur de blues avec sa guitare dobro sur la pochette de La vraie vie de Buck John et en dépit du fait que le titre du disque évoque un célèbre cowboy héros de Bandes Dessinées, ce n’est pas un album de Folk/Blues. En effet, comme sur ses deux derniers disques, Jean-Louis Bergheaud utilise ici moult synthétiseurs et sons typés « années 80/90 ». Mais à la différence de ces derniers qui semblaient aller un peu nulle part, la dernière livraison du parolier auvergnat permet de constater un retour en forme, avec douze titres entre deux et trois minutes chacun, précis et directs, très concis, légers, souvent animés par un groove funky et truffés de petits gimmicks accrocheurs qui pourraient en faire des tubes. Dans cette catégorie très recherchée, on pense à l’enlevé et drôle Traverser la France, à la percutante pop synthético soul de Battlefield, à la catchy et bluesy Nana (Je Vois Ton Ombre) ou encore au hit sexy avec guitare rock ‘n roll Ma Babe.
Un album par an, c’est le rythme tenu depuis des années par l’increvable auvergnat. Un disque donc enregistré avec toutes les contraintes du confinement, pour un artiste jamais rassasié… Mais que Jean-Louis Murat soit encore là, ragaillardi après la pandémie, reste indubitablement une très bonne chose. Cet album s’accompagne également d’un retour sur les routes, avec un passage notamment par Paris, et la province, dont Montpellier le 22 septembre dans le cadre des Internationales de la Guitare.
1. Littérature adulte : LA FUREUR DES HOMMES par Charles O. Locke
C’est en 2012 que les éditions Actes Sud et le réalisateur Bertrand Tavernier entament leur collaboration sur la collection « L’ouest, le vrai » dans le but de faire découvrir aux lecteurs français les romans à l’origine des plus fameux westerns. La fureur des hommes est l’avant-dernier né de cette collection. Initialement publié aux États-Unis en 1957, il n’avait jamais été traduit en France malgré une adaptation cinématographique en 1958 par Henry Hathaway (voir l’excellente postface de Monsieur Tavernier à ce propos).
Le roman met en scène une chasse à l’homme, celle du jeune Tot Lohman, coupable malgré lui d’avoir tué l’un des fils Boyd. Même si Lohman est un garçon droit dans ses bottes, qu’il était en position de légitime défense, le reste du clan veut lui faire la peau. Les Boyd sont de riches propriétaires texans. Ils s’imaginent avoir droit de vie et de mort sur le quidam. Ils traqueront Lohman jusqu’au bout. Mais Lohman le leur rendra bien. Car malgré son éducation lettrée, il manie la carabine comme personne.
Le livre décrit un monde dur et violent qui pousse les hommes aux limites de la folie. Un monde en tout point aride, à l’image du désert que le héros traverse totalement démuni, manquant y trouver la mort. Cette aridité, on la retrouve aussi dans la narration dépouillée de Lohman, sobre bonhomme qui ne manque pas de maladresse quand il s’agit d’exprimer ses sentiments. Les épreuves qu’il connaît lui inspireront des réflexions sur le sens de la vie, sur l’injustice, sur la domination des faibles par les forts, lesquelles donnent au roman une puissance littéraire dépassant le seul western.
Vous voulez plus de romans westerns ?
Lisez donc les deux tomes de la série Lonesome dove, qui vous feront vivre le quotidien des cow-boys comme si vous y étiez.
À découvrir au rayon littérature adulte !
2. Thématique Elisabeth Ier : HAMNET par Maggie O'Farrell
Si le titre du roman de Maggie O’Farrell vous rappelle une célèbre pièce de Shakespeare, il n’y a là rien d’étonnant. Car Hamnet, le petit garçon dont il est question dans ce livre, n’est autre que le fils de Shakespeare. Ou plutôt du « précepteur », du « fils du gantier », du « jeune homme » comme le célèbre dramaturge est dénommé tout au long des 350 pages que compte l’ouvrage. Jamais Shakespeare n’est appelé par son nom. Il restera anonyme du début à la fin. Pourquoi ce choix ? Peut-être pour signifier qu’ici on va s’intéresser davantage à l’inconnu qu’à la célébrité. D’ailleurs, l’histoire pourrait n’avoir aucun lien avec Shakespeare. Elle pourrait être celle de n’importe quelle famille anglaise du 16e siècle, tant les thèmes qui y sont abordés sont ceux du commun.
Au fond, il est moins question de Shakespeare dans ce livre, que d’Agnes, sa flamboyante épouse un peu sorcière sur les bords, de leur histoire d’amour controversée, de leurs difficiles rapports à la famille, de leurs enfants et de la perte.
Car Hamnet est la chronique d’une mort annoncée. Le garçonnet va mourir. C’est établi d’entrée de jeu, sur la base d’un document historique. La seule extrapolation que se permet Maggie O’Farrell est la cause du décès : elle choisit la peste, comme un écho à notre actualité sanitaire teintée d’épidémie. Mais elle arrive si bien à nous entraîner dans ses va-et-vient temporels, à détourner notre attention en usant de poésie, que l’on finit par perdre de vue l’issue fatale et même, à en être surpris. La narration au présent, qui fait la part belle aux accumulations pour amplifier l’effet tragique, est absolument superbe.
Une œuvre en état de grâce.
Vous voulez plus de fictions sur Shakespeare ?
Regardez donc le film Shakespeare in love, une irrésistible comédie sentimentale en costumes avec Joseph Fiennes, Gwyneth Paltrow, Geoffrey Rush...
À découvrir au rayon cinéma !
3. Roman 7-10 ans : LES HÉRITIERS DE BRISAINE, TOME 1 par David Bry
Auteur de science-fiction pour adultes, David Bry n’hésite pas à mettre en scène des héros atypiques. Handicap, homosexualité : son œuvre prend des airs de manifeste pour la différence.
Dans le premier tome des Héritiers de Brisaine, sa nouvelle série jeunesse, cette caractéristique est beaucoup moins appuyée. Même si les brimades que le fils du seigneur fait subir aux indigents évoque la lutte des classes, même s’il existe un Ordre de Chevaliers aux allures de despote religieux, l’argument du livre reste une aventure fantasy tout ce qu’il y a de plus classique.
Au village de Trois-Dragons, les créatures magiques ont disparu suite à la guerre entre la Dame du Soleil et le Roi de la Nuit. Depuis, toute forme de magie est prohibée. Il n’y a que la vieille guérisseuse Brisaine pour oser encore en parler. Elle fait le bonheur des trois petits héros, Aliénor, Enguerrand et Grégoire, en leur racontant ce qu’elle sait à ce sujet. Jusqu’au jour où Aliénor disparaît dans la forêt attenante de Bois d’Ombres. Enguerrand et Grégoire vont devoir s’y enfoncer pour secourir la fillette, quitte à réveiller les vieilles malédictions…
On pense à Narnia, à Merlin l’Enchanteur et à tant d’autres encore. Le tout sublimé par les magnifiques illustrations de Noëmie Chevalier, au noir et blanc délicieusement gothique.
Les jeunes lecteurs y trouveront largement leur compte. Dès 9 ans.
4. Roman ado : OLYMPE DE ROQUEDOR par Jean-Philippe Arrou-Vignod et François Place
La France possède un trésor sous-estimé : ses auteurs jeunesse. Biberonnés aux feuilletonistes du 19e siècle, ils renouent avec la longue tradition du roman d’aventures qui a fait rayonner le pays bien au-delà de ses frontières.
Après Timothée de Fombelle, Jean-Claude Mourlevat ou Yann Fastier, c’est au tour de Jean-Philippe Arrou-Vignod et François Place de nous livrer une pépite littéraire, écrite à quatre mains.
Olympe de Roquedor, c’est un peu comme si Les trois mousquetaires d’Alexandre Dumas avaient rencontré La vouivre de Marcel Aymé. Le pays d’Azeillan, où se déroule le roman, évoque la campagne d’un 17e siècle fantasmé : ses routes poussiéreuses, ses orages soudains, ses sous-bois parfumés, ses croquants superstitieux, ses brigands de grands chemins… rien ne manque pour rendre l’aventure vivante.
Sans parler des dialogues ! Ils sont si fins, si croustillants, si naturels, qu’on rentre d’emblée dans l’histoire. À eux seuls, ils permettent de saisir toute l’originalité des personnages : Olympe, l’héroïne éprise d’indépendance fuyant un mariage forcé ; Foulques , petit nobliau arrogant écrasé par la figure paternelle ; Décembre, irrésistible mélange entre Don Quichotte, Cyrano de Bergerac et Jack Sparrow ; Oost, grand blond dégingandé, un peu stupide, qui fera un improbable allié…
En résumé : 300 pages de pur plaisir, qui laissent quelques questions sans réponse, nous permettant d’espérer une suite prochaine. Dès 12 ans.
Lizzo est nue sur la couverture de son album. Elle est sublime et elle a raison de le montrer, de le crier haut et fort.
De formation classique (flûte traversière), elle excelle assez tôt dans le rap et signe en 2016 un contrat chez Atlantic Records. Et justement, vocalement, on retrouve chez elle du Aretha Franklin et du Otis Redding (Jerome) et même du Kid de Minneapolis (CryBaby) toujours avec cette énergie, cette fougue et cette confiance qui lui sont propres.
Elle est femme, noire et ronde. Elle a la rage et beaucoup de choses à dire. Patience… elle est en passe de devenir une véritable icône R’n’b.
Vous les aimez ?Vous ne le leur dites pas assez ?C’est le moment ou jamais !
À l’occasion de la Fête des Mères, et de l’exposition de poésie qui y est consacrée, nous vous proposons cette gentillette playlist sur le thème des mamans.
Gentillette mais pas trop quand même. Parce qu’on y trouve autant de sucre que d’acide, d’allégro que de lamento, pour témoigner de toute la complexité du rapport à la mère.
Vous le constaterez par vous-mêmes : il n’y a que des vieilleries dans cette playlist. Mais ce sont des vieilleries qui ont au moins l’avantage d’êtres présentes à 85% dans nos rayons !
Pour lancer la playlist, cliquez sur la vidéo ci-dessus. Pour connaître les détails des morceaux présentés, jetez un coup d’œil ci-dessous.
01
“Maman la plus belle du monde”
Luis Mariano
Tiré de l’album 20 chansons d’or, 2006
02
“Mother”
John Lennon
Tiré de l’album John Lennon / Plastic Ono Band, 1970
03
“Si maman si”
France Gall
Tiré de l’album Dancing Disco, 1977
04
“Mother”
Pink Floyd
Tiré de l’album The wall, 1979
05
“Maman”
Dorothée
Tiré de l’album Maman, 1986
06
“Mother’s day”
Fulanito
Tiré de l’album El padrino, 1999
07
“Les roses blanches”
Berthe Sylva
Tiré de l’album Anthologie de la chanson française enregistrée 1930-1940, 2007
08
“Mother”
The Police
Tiré de l’album Synchronicity, 1983
09
“La mamma”
Charles Aznavour
Tiré de l’album La mamma, 1995
10
“Mother”
Era
Tiré de l’album Era, 1996
11
“La maman des poissons”
Boby Lapointe
Tiré de l’album L’intégrale, 1998
12
“Mother and child reunion”
Paul Simon
Tiré de l’album Paul Simon, 1972
13
“Allô ! Maman, bobo”
Alain Souchon
Tiré de l’album Jamais content, 1977
Dix ans sans nouvelles ! Qui attendait encore quelque chose de Damon Gough, ce garçon mal dessiné et mal dégrossi, gros nounours à bonnet qui nous avait offert quelques beaux albums studios mais aussi la bande originale du film Pour un garçon ?
Personne ou presque. Et pourtant, voici un album implacable qui le remet en selle après séparation et galères : une suite infernale de 14 titres sans le moindre moment pour souffler. De la pop qui tue, des mélodies plus fines qu’à l’habitude, des arrangements du même acabit… Un BDB (Badly Drawn Boy) sur-vitaminé qui a placé sa barre bien haut, et dont on apprécie le passage de la désinvolture à l’évidence.
Nous défions quiconque de rester insensible au joyau parmi les gemmes, le swinguant « Tony Wilson said », démonstration parfaite d’un couplet et d’un refrain divins, dissociés sur la même base rythmique et harmonique.
Étonnamment situé entre le défunt Elliott Smith et Keane, un album concept, inusable, impeccable.
À part la pochette au recto naïf et immonde, un retour parmi les vivants.
Dans un article du 31 mars, le magazine Beaux-Arts attirait l’attention de ses lecteurs sur une future exposition de l’Institut du monde arabe consacrée aux Divas orientales.
Une nouvelle qui tombe à point nommé puisque la Médiathèque de Lattes propose actuellement une grande thématique sur l’Orient.
De là à la playlist spéciale, il n’y avait qu’un pas à franchir. Voici donc notre sélection de 15 Divas orientales, entre recommandations de Beaux-Arts magazine, classiques incontournables et favorites de votre équipe de bibliothécaires.
La majorité des titres présentés est disponible dans nos rayons au secteur Musique.
Pour lancer la playlist, cliquez sur la vidéo ci-dessus.
Pour connaître les détails des morceaux, c’est là-dessous que ça se passe :
01
“Salma ya salama”
Dalida
Tiré de l’album Dalida, 2000
02
“Kelmti horra”
Emel Mathlouthi
Tiré de l’album Kelmti horra, 2012
03
“Ya laure hobbek”
Fairuz
Tiré de l’album Immortal songs, 1993
04
“Ghir enta”
Soaud Massi
Tiré de l’album Deb, 2003
05
“Batwanes beek”
Warda
Tiré de l’album Arabian masters, 1999
06
“Habib galbi”
A-wa
Tiré de l’album Habib galbi, 2016
07
“Ya touyour”
Asmahan
Tiré de l’album Double best, 2013
08
“Dertli”
Azam Ali & Niyaz
Tiré de l’album Sumud, 2012
09
“Temma”
Oum
Tiré de l’album Daba, 2019
10
“Deniz yildizi”
Sezen Aksu
Tiré de l’album Deniz yildizi, 2008
11
“Avec le temps (version arabe)”
Sapho
Tiré de l’album Ferré flamenco, 2006
12
“Hal”
Yasmine Hamdan
Extrait du film Only lovers left alive, 2014
13
“Beautiful tango”
Hindi Zahra
Tiré de l’album Handmade, 2009
14
“Bahlam”
Natacha Atlas
Tiré de l’album Gedida, 1999
15
“Alf leila we leila (short version)”
Oum Kalsoum
1969
Décédé en 1997, à l’âge de 58 ans, Fela Anikulapo Kuti est encore considéré aujourd’hui comme l’un des artistes africains ayant la plus forte influence musicale et politique.
À la fin des années 60, pendant que le Zaïre se réveille au panafricanisme avec le guitariste Franco et sa rumba, le Nigéria, lui, voit l’émergence de Fela Kuti, un dandy venant d’une famille nigériane très aisée. Ce dernier cherche un son innovant alliant les musiques populaires de son pays, le jazz et le funk qu’il découvre pendant ses études à Londres et plusieurs voyages à Los Angeles.
À l’époque, c’est bientôt la fin du highlife, musique populaire des années 30 d’origine ghanéenne, et du juju, musique de transe dérivée elle-même des percussions yoruba qui ont fait danser une bonne partie de l’Afrique de l’ouest.
Fela finit par trouver le son. Il sera tribal, rythmé et enivrant.
Cette musique sera indignée et furieuse comme son peuple. Elle s’appellera l’Afrobeat.
À Los Angeles, sa fréquentation du milieu Black Power et des Blacks Panthers lui a insufflé une conscience politique jusqu’alors inhibée.
Dès les années 70 et « le retour aux sources » voulu par plusieurs dirigeants africains, Fela y voit une nouvelle source d’inspiration (rejet du passé des colonies, critique des pouvoirs en place choyés par les occidentaux).
L’Afrobeat devient alors la bande son de la lutte contre la dictature militaire corrompue par les pétrodollars, la bande son du refus du renoncement à se battre (No Agreement , 1977).
Avec Gentlemen en 1973 et Confusion en 1975, Fela signe deux albums symboliques et accessibles pour découvrir une des plus amples et engagées discographies du 20ème siècle.
Ce visage de porcelaine, ces boucles rousses et ces grands yeux bleus vous disent quelque chose ? Vous avez la sensation de les avoir déjà vus quelque part, mais où ?
Si on vous dit série anglaise en costumes, Cornouailles, fin 18ème siècle, vous penserez peut-être à Poldark, et vous aurez raison !
Car Eleanor Tomlinson n’est autre que la radieuse Demelza de cette série en 5 saisons diffusées sur Netflix et Chérie 25.
Un conseil : si vous ne connaissez pas ce programme, dépêchez-vous de combler vos lacunes, car il vaut le détour.
En revanche, si vous êtes un fan inconsidéré, vous ne pouvez pas passer à côté de l’album Tales from home.
D’une part parce qu’il vous permettra de réentendre la jolie voix d’Eleanor, qui en est l’interprète, et qui a déjà poussé la chansonnette dans quelques épisodes de Poldark.
D’autre part, parce que derrière ce projet, on retrouve Anne Dudley. Laquelle Anne Dudley, membre fondateur du cultissime groupe Art of Noise, reconvertie dans la bande originale de films, n’est ni plus ni moins que la compositrice de Poldark. C’est elle qui a convaincu Eleanor d’enregistrer l’album après l’avoir entendu chanter sur les plateaux de tournage.
Paru en 2018, Tales of home propose donc 12 morceaux mêlant reprises et traditionnels, le tout réorchestré par Anne Dudley à la sauce folklo-romantique qui ne dépaysera pas les aficionados de Poldark. Le but de l’album, comme le confie Eleanor dans le livret du CD, étant d’évoquer les après-midis d’automne à chanter avec ses proches autour du piano familial.
Pari réussi. C’est tout à fait ce qui vient à l’esprit en écoutant l’album : cocooning et lumière orangée crépusculaire ! Quant à la famille, elle est bien présente, puisque Eleanor a convaincu son jeune frère de chanter avec elle sur le titre « The spinning wheel » que nous vous proposons en extrait, ci-dessous :
Et s’il vous faut une dose supplémentaire de Poldark, essayez-donc la saga littéraire à l’origine de la série, publiée dès 1945 par l’auteur britannique Winston Graham :
… comme le gros bonhomme en rouge, nous sommes encore dans les temps pour vous aider à passer un bon réveillon (mais si, c’est possible).
Voici donc notre playlist de Noël, à servir entre la dinde (vegan) et les marrons (chauds).
Vous y trouverez uniquement des ingrédients anglo-saxons. Nous essaierons d’être plus francophones l’an prochain (ceci n’est pas une promesse).
Le Canadien Gonzales est notamment mis à l’honneur avec deux titres au piano. Le dernier album du gaillard bourru est l’un de nos coups de cœur de cette fin d’année.
Vous verrez aussi que nous avons privilégié les voix féminines et les ambiances ouatées, aériennes, contemplatives pour ce moment délicieux où le cosmos se remet en place, implacable, attirant à nouveau notre minuscule vaisseau vers l’été et la lumière.
Comme d’habitude, vous pouvez retrouver la majorité des titres à la Médiathèque : ils sont soit déjà dans notre fonds, soit en chemin.
Mais quittons-nous sur un autre mythe. Après la séparation des Vous-Savez-Qui, Lennon & McCartney n’avaient plus grand-chose en commun, hormis leur catalogue inégalé, indestructible et impérissable. Quel lien ténu mais indéfectible pouvait encore relier ces deux frères séparés dans les 70’s ?
Ni le concert pour le Bangladesh, ni la sauce custard, ni même Presley : c’est bien l’esprit de Noël, mais si, qui les poussa à écrire ces deux… merveilles, pour rêver d’une paix sur terre aux hommes de bonne volonté.
Ne les détrompons pas et éloignons-nous doucement, sur la pointe des pieds…
Chhhhhhhhut…
01
“Last Christmas”
Chilly Gonzales
Tiré de l’album A Very Chilly Christmas, 2020
02
“Jingle Bell Rock”
Bobby Helms
Tiré de l’album Jingle Bell Rock, 1970
03
“Chrismastide”
Tori Amos
Tiré de l’album Dream theory in Malaya, 2020
04
“Happy Xmas (War is Over)”
John Lennon
Single, 1971
05
“Good King Wenceslas”
Loreena McKennitt
Tiré de l’album A Winter Garden, 1995
06
“Gabriel’s message”
Sting
Tiré de l’album IIf on a Winter’s Night, 2009
07
“All I Want for Christmas is You”
Chilly Gonzales
Tiré de l’album A Very Chilly Christmas, 2020
08
“Wonderful Christmastime”
Paul McCartney
Single, 1979
09
“Santa Claus is Coming to Town”
Frank Sinatra, Seal
Single, 2017
10
“Have Yourself a Merry Little Christmas”
Tori Amos
Single, 1998
11
“Jesus Christ the Apple Tree”
Jane Sibery
Tiré de l’album Shushan the Palace : Hymns of Earth, 2003
12
“Oiche Chiuin (Silent Night)”
Enya
Tiré de l’album And Winter Came…, 2008
Une petite liste de musicals pour se remonter le moral, ça vous dit ?
Mais pourquoi employer le mot anglais musicals ? Parce que c’est plus court que le terme « comédies musicales en film » qui conviendrait. Ces films sont pour la plupart des adaptations de spectacles joués d’abord sur Broadway (ou à Londres, oui il n’y a QUE des anglo-saxons dans cette liste) depuis le passage au film parlant (c’est d’ailleurs le sujet de Chantons sous la pluie). Laissez-vous porter par les images et les voix : parfois les danseurs chantent (Astaire, Jackson, Garland), parfois non (Kerr, Hepburn), mais en tout cas tous dansent ! Ou jouent de la batterie en même temps. Mais vous verrez que même les personnages animés doivent parfois auditionner. Remakes, adaptations de Shakespeare, hommages, reflets d’autres œuvres, contes et légendes, voici l’ADN du monde des musicals, si tendrement surannés mais récemment remis au goût du jour par le film La La Land et la série Smash, entre autres.
Assez parlé. Chantons. Dansons. Décollons !
01
“Somewhere over the rainbow”
Judy Garland
Tiré de Le magicien d’Oz, 1939
02
“Let’s be bad”
Megan Hilty et la troupe
Tiré de Smash, 2013
03
“That’s entertainment”
Fred Astaire, Jack Buchanan, Oscar Levant, Nanette Fabray
Tiré de Tous en scène, 1953
04
“Les auditions”
La troupe
Tiré de Tous en scène (Sing), 2016
05
“Heather on the hill”
Cyd Charisse, Gene Kelly
Tiré de Brigadoon, 1954
06
“Another day of sun”
La troupe
Tiré de La la land, 2016
07
“Somewhere”
Julie Andrews
Tiré de West Side Story, 1961
08
“Make’ em laugh”
Donald O’Connor
Tiré de Chantons sous la pluie, 1952
09
“Shall we dance”
Yul Brynner, Deborah Kerr
Tiré de Le roi et moi, 1956
10
“I could have danced all night”
Audrey Hepburn
Tiré de My fair lady, 1964
11
“This is Halloween”
La troupe
Tiré de L’étrange Noël de Monsieur Jack, 1993
12
“Drum solo”
Fred Astaire
Tiré de Demoiselle en détresse, 1937
13
“I never met a wolf who didn’t like to howl”
Megan Hilty et la troupe
Tiré de Smash, 2013
14
“Ease down the road”
Michael Jackson, Diana Ross
Tiré de The Wiz, 1978
À la demande d’un adhérent qui restera anonyme, voici une playlist de musiques inclassables. Pourquoi un tel nom barbare ? Parce qu’à la Médiathèque nous mettons tout dans des cases, parfois en poussant un peu et qu’il faut bien qu’un artiste soit rangé en jazz ou en chanson.
Et parfois ça ne rentre pas. Où mettre ce Jon Hassell qui mêle musique ethnique et trompette jazz ? Ce Naked City entre musique surf et hardcore bruitiste ?
Par moments c’est le côté musique improvisée qui l’emporte, comme chez Sonic Youth, coutumiers du fait. Ou au contraire le côté très écrit d’un Chassol qui harmonise (c’est-à-dire qu’il transforme les sons en mélodies et harmonies) tout ce qui bouge. Enfin ce Hugues Le Bars recyclant le fameux discours de Malraux (« Entre ici, Jean Moulin… ») sur une rythmique guerrière de bruits de bottes qui fait froid dans le dos. Comme quoi expérimenter ne rime pas toujours avec s’amuser…
Bref, tous ces gens traçant leur chemin dans un entre-deux (ou trois ou quatre ou… plus) cohabitent dans notre boite Inclassables, la fameuse cote 450 de notre classement, faute de mieux.
Que cela ne vous empêche pas d’en profiter…
Pour lancer la playlist, cliquez sur la vidéo juste au-dessus.
Pour avoir plus d’infos sur les morceaux présentés, c’est en-dessous que ça se passe :
01
“L’arrivée des”
Noël Akchoté
Tiré de l’album Adult guitar, 2004
02
“Malraux”
Hugues Le Bars
Tiré de l’album J’en ai marre, 1991
03
“Courage”
Jon Hassell
Tiré de l’album Dream theory in Malaya, 1981
04
“Batman”
Naked City
Tiré de l’album Naked City, 1990
Mais pourquoi n’y a-t-il plus de playlists des écoutes musicales sur le site de la Médiathèque ?!
Tout simplement parce qu’il n’y a plus d’écoutes musicales à la Médiathèque en ce moment. La faute aux vieux os du chef qui l’ont obligé à s’absenter pour un temps tout à fait défini. Et comme les écoutes musicales, ce sont les bébés du chef, eh bien plus d’écoutes en attendant son retour !
Ce n’est pas pour autant que la musique doit s’arrêter (The show must go on comme disait le regretté Freddie…). Alors le reste de l’équipe s’est mobilisé pour vous proposer une sélection de sons nouveaux, de coups de cœur… bref de ce qui passe en ce moment sur les platines de la Médiathèque. D’où le titre de la rubrique.
Bien sûr, l’ensemble des disques est empruntable aux conditions habituelles. Donc si vous repérez quelque chose qui vous plait, n’hésitez pas à venir nous le réclamer !
Décidément voici une rentrée pleine de surprises, bonnes et inattendues : le dernier Costello est une merveille.
Pour certains, c’est le retour à la forme du groupe et des compositions de 1979. Souvenez-vous, ce qu’on appelait alors la « new wave » ou le « post punk » et qui n’était dans son cas « que » de la pop. Mais pas seulement. On a affaire ici à la quintessence-même de cette dernière : mélodies, arrangements, voix, textes… et le miraculeux assemblage du tout, qui fait que la sauce prend !
Tantôt on dirait un Joe Jackson vintage, tantôt un Motown des familles. Ici, ce sont les trompe l’oeil d’un Bacharach (qui coécrit et participe à trois titres), là, la distance du vaudeville victorien sorti tout droit d’un Divine Comedy. Et partout l’intelligence, l’évidence d’un McCartney !
C’est parce qu’il aime tout ça et qu’il le fait naturellement que Costello a réussi à transcender les genres et les influences.
Aucun rebut dans cet opus… à un bémol près sur le EP bonus, un titre chanté en Français approximatif…
Look now n’en reste pas moins un bijou de complexité, de finesse et d’efficacité.
Or donc, voici le héros revenu, cinq ans après New et sa poignée de titres lâchée en obole. Et Sisyphe repart en promo gaiement pour cet opus qui divisera. D’un côté que dire d’un type qui a forgé les tables de la Loi ? Il se répète, tout ici pourrait se retrouver sur ses cinq premiers disques, hormis certains sons et quelques cordes à la Björk.
Alors Papi Paul bégaye ? Non car de l’autre côté on a affaire à un album divers mais dense où tout est bon (rare chez lui : Ram, Band & Chaos, pas plus).
Et sa voix morte ? En puissance il pousse toujours le bougre (« Caesar rock », magnifique lien entre « Smile Away » et Talking Heads) mais en douceur, on souffre ensemble. Sinon le long morceau anti Trump à tiroirs tient plus que la route, bien supérieur à ce qu’il a pu livrer ailleurs (« Morse Moose »…), idem pour le medley final.
Astuces, maîtrise, pêche, finesse, MÉLODIES. Le carton est plein et le choc tel qu’on peut presque parler d’aboutissement. N’importe qui (Lemon Twigs ?) aurait écrit le moindre de ces titres, on hurlerait au génie… En tout cas, une paye qu’on n’avait pas écouté un nouveau Macca dix fois d’affilée en deux jours. Impressionnant !
Titre « I don’t know » extrait de l’album
FICHE TECHNIQUE :
Titre : Egypt station
Artiste : Paul McCartney
Label : Capitol Records
Année de publication : 2018
Cote : 2 MCC
FICHE TECHNIQUE :
Titre : Painted ruins
Artiste : Grizzly Bear
Éditions : RCA, 2017
Genre : Rock
Cote : 2 GRI 20
Cela fait déjà treize ans que Grizzly Bear nous enchante les oreilles à coups de titres impressionnistes teintés de mélodie volontiers baroques. PaintedRuinsne déroge pas à la règle. Enregistrée entre deux concerts d’une tournée gigantesque, cette cinquième galette ne livre pas ses secrets à la première écoute. Il faut du temps pour apprivoiser l’ours californien. Onze titres. Des mélodies toujours aussi évaporées, une plume qui s’obscurcit et se fait beaucoup plus intimiste.