😻Mangas : les derniers coups de cœur de Nicolas

Ce manga estampillé seinen (comprenez « adultes ») nous offre une histoire pleine de mignonnerie et de légèreté.
On y suit Kanda, homme d’âge mûr, seul et triste, qui découvre la vie avec un chat en mal d’amour dans une succession de scénettes du quotidien. Les propriétaires d’animaux pourront sans doute retrouver, dans cette tranche de vie, des anecdotes déjà vécues avec leurs petits compagnons à poils ou à plumes.
Les dessins sont beaux, et l’évolution de Kanda dans le monde des passionnés des animaux touchante.
Un manga tout en tendresse à mettre entre toutes les pattes !
Public adulte.

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😻Mangas : nos coups de cœur de l’été

A silent voice de Yoshitoki Oima
(série en 7 tomes)

Entre amitiés et drames, ce manga nous plonge dans le quotidien d’Ishida, un écolier qui harcèle Shoko, malentendante essayant de trouver sa place au sein de leur école.
Lorsqu’il ira trop loin, Ishida sera dénoncé et subira à son tour le harcèlement de ses camarades. Ce retournement de situation le changera en profondeur et continuera d’avoir un impact sur sa vie de jeune adulte. Des années plus tard, Ishida décidera de retrouver Shoko pour lui demander pardon.
Au travers de thèmes difficiles, le récit de Yoshitoki Oima nous entraîne dans une histoire riche en émotions, dépeignant la vie de deux adolescents qui finissent par se retrouver.
Une belle tranche de vie à lire.
À partir de 14 ans.

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Les coups de cœur du saisonnier

Pendant les vacances d’été, la Médiathèque emploie des étudiants comme agents saisonniers pour assurer la continuité du service. Brice, le saisonnier du mois de juillet, nous a laissé quelques coups de cœur en guise de souvenirs. Des œuvres, au choix pour le moins bluffant, qui ont marqué son passage parmi nous.
Après ça, qui osera encore parler de l’inculture de la jeunesse ? Pas nous en tout cas :

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Mangas : coups de cœur thématiques…

« Les femmes et le sport »

Dans le cadre de notre table thématique consacrée aux « Femmes dans le sport », en partenariat avec le Service des Sports de la Commune de Lattes, nous avons testé les trois nouvelles séries mangas achetées pour l’occasion.
Qu’en avons-nous pensé ? Verdict tout de suite :

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Les coups de cœur de l’été du secteur BD…

1. Rayon 7-11 ans : LES SORTILÈGES DE ZORA de Judith Peignen et Ariane Delrieu

Zora est une jeune sorcière intrépide, voire colérique. Elle est confiée à sa grand-mère, contre sa volonté, car ses parents veulent la protéger de tueurs de sorciers. Zora se retrouve obligée de fréquenter un collège de non-sorciers, lesquels ignorent totalement l’existence de la magie. Sa grand-mère l’a même privée de ses pouvoirs pour mieux passer incognito. Ce qui n’est pas du tout du goût de Zora! Comment va-t-elle survivre dans ce monde sans magie, dont elle ne connaît rien ni personne?
Pour le savoir, il suffit de se plonger dans le premier tome de cette merveilleuse bande-dessinée qui ravira nos jeunes lecteurs.
À partir de 9 ans.

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2. Rayon 12-16 ans : WYND de James Tynion IV et Michael Dialynas

Tubeville est la dernière forteresse du royaume. Là-bas, les hommes ordinaires ont peur des non-humains. Ces derniers n’ont que deux options : se cacher ou fuir vers Norport, seule ville où Feys et Vampyres peuvent vivre sans avoir peur du terrible écorché qui les pourchasse sans relâche.
Wynd est un garçon aux oreilles pointues qui se cache dans le bar de Yolly depuis sa petite enfance. De son côté, Yorik, prince héritier de Tubeville, ne comprend pas les lois empêchant créatures magiques et humains de se mélanger. Il est pourtant contraint de les appliquer pour accomplir son devoir.
La fuite va réunir Wynd et Yorik, ainsi que d’autres compagnons. Ensemble, parviendront-ils à changer les mentalités?
Une action bien menée, sans temps mort, avec de l’humour, et un mystère qui titille notre curiosité : mais qui est vraiment Wynd, lui qui n’arrête pas de se découvrir des particularités? Son histoire est un plaidoyer pour la différence.
À partir de 12 ans.

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3. Rayon adulte : VISA TRANSIT de Nicolas de Crécy

Été 86 : Deux jeunes de 20 ans, l’auteur et son cousin, récupèrent une Citroën Visa en fin de vie et décident de pousser vers l’est tant qu’elle roulera. Destination la Turquie pour nos deux zozos, dans un road trip autobiographique les ramenant évidemment à eux-mêmes dans ce trajet entre les blocs Est et Ouest toujours bien réels.
Crécy nous avait habitués à une BD baroque, foisonnant de détails dans des mondes parallèles assez délirants. Tout cela est bien présent ici, en version plus rude et plus lâchée, dans une Europe qui a bien changé en 35 ans (vraiment?). En bonus s’intercale abruptement un flash forward surréaliste d’un festival artistique en Biélorussie, sans oublier les interventions de la Vierge et du fantôme d’Henri Michaux.
Le tout, sur près de 400 pages, est captivant de bout en bout.
Mais atteindront-ils Ankara?

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Thématique « Sorcières » : nos coups de cœur…

Vos bibliothécaires adorés vous proposent de découvrir leurs coups de cœur en lien avec la thématique « Sorcières » mise en avant depuis le déconfinement :

1. Littérature adulte : UN BÛCHER SOUS LA NEIGE de Susan Fletcher

1692. Année traumatisante dans l’histoire des sorcières, inévitablement associée au nom de Salem, à l’hystérie collective, aux simulacres de procès, aux exécutions sommaires. Ça c’est pour le Nouveau Monde.
Et dans la vieille Europe ? Pas plus réjouissant ! Le roman Un bûcher sous la neige nous en donne un aperçu. Il nous emmène sur les landes sauvages d’Ecosse, au-delà d’une Angleterre crasse et obscurantiste. En 1692, le village de Glencoe a été le théâtre d’un massacre. Quasiment tout le clan MacDonald y est passé. Mais ces MacDonald, qui sont-ils ? Des querelleurs. Des fauteurs de troubles. Des partisans du roi Jacques II qui a fui en France après l’usurpation de Guillaume d’Orange. Personne ne les regrettera. Personne sauf Corrag la sorcière. Elle a survécu au massacre. Elle est aux fers. On va la pendre. Le révérend Charles Leslie a fait un long voyage pour recueillir son témoignage. Il veut savoir ce qui s’est réellement passé à Glencoe. Il y a des enjeux politiques derrière tout ça. Corrag accepte de lui révéler ce qu’elle sait. Mais d’abord il faudra que le révérend écoute l’histoire de sa vie. L’histoire de sa mère, femme bien trop libre et bien trop indépendante pour l’époque. L’histoire de sa fuite vers l’ouest sur le dos de sa jument grise. L’histoire de sa survie au contact d’une nature rude et magnifique. L’histoire de tous les marginaux qui ont croisé son chemin et en qui elle s’est retrouvée. Enfin l’histoire de ces rustres highlanders qui l’ont accueillie, elle, l’étrangère, elle, la sorcière.
Un bûcher sous la neige est un roman de femmes, de nature, de solitude, de liberté, d’Histoire… un roman émouvant. Corrag est une héroïne attachante par sa fragilité et la simplicité de ses croyances. Son rapport au monde est d’une grande profondeur. Sa volonté d’y trouver sa place, universelle.

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2. Documentaire adulte : SORCIÈRES, LA PUISSANCE INVAINCUE DES FEMMES de Mona Chollet

Une place… à condition de s’y tenir ! C’est le cruel constat qui émerge à la lecture du galvanisant essai de Mona Chollet, Sorcière : la puissance invaincue des femmes. Partant d’un fait historique établi, l’Inquisition, la journaliste en propose une relecture anthropologique inédite. Si l’idée selon laquelle la sorcière peut être considérée comme un symbole des femmes opprimées n’est pas nouvelle – Jules Michelet ayant développé cette thèse dès 1862 dans son livre La sorcière – Mona Chollet prolonge la réflexion pour en livrer une analyse sociologique. De ce travail de déconstruction ressort que les attentes de la société envers les femmes n’ont au fond pas vraiment évolué en deux siècles : maternité, soumission, beauté*. Et gare à celles qui s’écartent de la Sainte Trinité… Mais pourquoi tant de haine ? Par ignorance du féminin, et par peur. Car savoir, c’est pouvoir : les femmes, détentrices d’un savoir inédit, sont donc fabuleusement, dangereusement puissantes… Et La peur de quelque chose est la graine qui mène à la haine des autres, et la haine portée en soi finit par détruire celui qui la nourrit **. En réhabilitant la figure de la sorcière et en la sortant de son statut de victime, Mona Chollet déplace donc le curseur de la force, conférant à la femme toute sa place. Un essai lumineux et éclairant.

* A ce sujet nous vous recommandons la lecture du passionnant essai de l’auteur consacré au sujet, Beauté fatale.

** George Washington Carver, dont la citation passera à la postérité grâce à Maître Yoda dans La menace fantôme (1999)

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3. Littérature jeunesse et cinéma : KIKI LA PETITE SORCIÈRE de Eiko Kadano et Hayao Miyazaki

Louées soient les éditions Ynnis ! Grâce à elles, le public français va enfin découvrir ce grand classique de la littérature jeunesse japonaise : Kiki la petite sorcière ! Série en 6 tomes, inédite en France, nous y suivons Kiki, apprentie sorcière de 13 ans, au moment où elle quitte ses parents. En compagnie de son chat Jiji, l’adolescente enfourche de nuit son balai à la recherche d’une ville où s’installer. C’est la tradition chez les sorcières. Mais choisir sa ville ne fait pas tout. En plus de s’établir, il faut mettre ses talents au service de la population. Or, des talents, Kiki n’en possède pas tant que ça. La seule chose magique qu’elle sait faire, c’est voler ! Heureusement que la boulangère Osono est là pour la guider. Grâce à ses conseils, Kiki trouve la solution : elle fera de la livraison à domicile sur son balai volant ! L’occasion de se faire plein d’amis et de démêler des situations plus farfelues les unes que les autres !
Une vraie friandise à lire, simple, gentille, légère, plus inspirée des classiques jeunesse occidentaux que du folklore japonais, et qui a contribué à créer, au pays du soleil levant, une iconographie de la sorcière toujours actuelle.

Mais on ne saurait parler de Kiki la petite sorcière, sans évoquer l’adaptation cinématographique du maître Miyazaki. Sortie en 1989, soit 4 ans après la parution du livre, elle en respecte l’esprit, surtout l’introduction très fidèle à l’original, tout en revisitant nombres d’épisodes dans la suite du récit.
Une fois de plus, les studios Ghibli livre une oeuvre enchanteresse, visuellement splendide et agréablement mis en musique par l’incontournable Joe Hisaishi. Les décors de la ville, ses maisons fleuries, ses commerces et ses automobiles rétro sont particulièrement soignés et détaillés. On aurait presque envie de prendre un billet pour aller y séjourner !
Pas étonnant qu’Eiko Kadono, initialement opposée aux changements apportés par le célèbre studio de dessins animés, ait finalement été séduite par un tel résultat !

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4. Bande-dessinée : SACRÉES SORCIÈRES de Pénélope Bagieu

Un petit garçon orphelin vit avec sa grand-mère excentrique, fumeuse de cigare. Cette dernière lui révèle un secret : les sorcières existent, elles sont parmi nous et s’en prennent aux enfants… et ce n’est pas une blague !
La dessinatrice Pénélope Bagieu s’attaque au chef d’oeuvre de la littérature jeunesse du Britannique Roald Dahl (1916-1990), Sacrées sorcières. Elle s’inscrit d’abord dans une forme de continuité, en profitant de l’expertise du petit-fils de l’auteur, Luke Kelly. Le fil narratif reste inchangé : l’orphelin, la grand-mère loufoque et attachante, les sorcières qui masquent leur apparence horrifique sous un profil de normalité, le dessein morbide de tuer tous les enfants après les avoir réduits à l’état de souris, etc. L’autrice fait ensuite honneur au livre en créant un ouvrage dense, aux traits vifs, colorés et expressifs. Elle n’édulcore pas non plus les aspects sombres : la mort, omniprésente, que ce soit à travers l’accident des parents, l’action des sorcières ou l’âge de la grand-mère qui préoccupe le petit-garçon. Elle reste fidèle aussi à l’esprit déjanté : la grand-mère trop maquillée, fumeuse compulsive dont les traits traduisent générosité et amour.
Par ailleurs, elle s’affranchit du roman pour faire entrer Sacrées sorcières dans le XXIe siècle. Le petit garçon sans prénom va se faire une amie qui ne figurait pas dans le roman original. L’autrice reste cette artiste résolument féministe, déterminée à faire voler en éclats clichés et stéréotypes à travers ce personnage de petite fille foncièrement bonne, courageuse et autonome. De plus, les dialogues sont adaptés au ton d’aujourd’hui, mais sans effet de modernité abusive. Enfin, Pénélope Bagieu donne une véritable identité visuelle à l’histoire, s’affranchissant habilement des dessins de Quentin Blake, l’illustrateur des romans de Roald Dahl.
Presque 40 ans après sa sortie, Sacrées sorcières s’offre une adaptation flamboyante, qui non seulement ravira les jeunes lecteurs, mais agira aussi comme une madeleine de Proust sur les adultes.

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5. Manga : FLYING WITCH de Chihiro Ishizuka

On parlait du prototype de la sorcière créé par Eiko Kadano dans son oeuvre Kiki la petite sorcière. On en retrouve des traces dans le manga Flying Witch. Son héroïne, Makoto, plus âgée de 2 ans que Kiki, suit le même chemin qu’elle, mais en sens inverse : elle se met au vert pour parfaire son apprentissage de sorcière, et gagner son indépendance.
Avec 7 tomes publiés à ce jour, la série Flying Witch est une véritable ode à l’amitié et à la famille, à la douceur de vivre et à la vie au contact de la nature, aux instants partagés et à la rêverie. Rêverie parce que la magie  que côtoient Makoto et ses proches en a tout l’air. C’est une magie innocente qui colore le quotidien comme une imagination fertile, une vision merveilleuse du monde. Avec elle, les nuages deviennent des baleines volantes, vestiges d’anciennes civilisations, on pourchasse les raies géantes qui se cachent dans les flaques de pluie, les cheveux noirs des demoiselles permettent d’invoquer des corbeaux, les petits garçons font pleuvoir dans la maison quand ils pleurent.
Pas d’intrigue suivie, de lutte contre le mal et de héros prophétiques, juste une succession de tableaux plus créatifs les uns que les autres, histoire de prendre son temps, de déguster la magie de la vie…

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Coup de ♥ BD adulte : CULOTTÉES de Pénélope Bagieu

À l’heure où certain.e.s balancent leur.s porc.s, il est urgent de se repencher sur les destins hors du commun d’une trentaine de femmes d’exception dans cette bande-dessinée de Pénélope Bagieu, qui a été l’un des plus gros succès de ces dernières années.
Même s’il parait ahurissant de voir encore ranger de manière thématique cette « minorité » qui ne compte que la moitié de l’humanité (excusez du peu…), il est toujours bon de rappeler les bâtons et objets divers que les sociétés patriarcales, voire machistes, ont mis (on pourrait garder le présent) dans les roues des femmes.
Si les plus connues croquées par Bagieu vous diront quelque chose (Joséphine Baker, Hedy Lamarr, Betty Davis -mais si, vous savez bien, la femme de Miles-) la plupart sont demeurées invisibles et inconnues du grand public.
Malgré son talent à synthétiser, à fixer l’anecdote, avec le graphisme rapide et efficace qu’on lui connait, Bagieu est condamnée à voir le fond l’emporter infiniment sur la forme dans les deux volumes que compte son œuvre, une publication si nécessaire qu’elle devrait être remboursée par la Sécu…
À lire séance tenante ! Il y a quelques siècles à rattraper…

Extraits à lire sur le site de l’éditeur : tome 1, tome 2

 

Chroniques BD : on a lu pour vous…

1. Une terrifiante aventure de Mickey Mouse : Horrifikland (cote : BD MIC / rayon jeunesse)

Glénat publie un nouvel album dans sa collection « Disney by Glénat » en collaboration avec le géant américain. Le neuvième depuis la parution en 2016 de Une mystérieuse mélodie. On y retrouve Lewis Trondheim au scénario, un habitué de la collection (trois albums sur neuf à son actif). Rien à redire au niveau de l’histoire. Trondheim respecte le cahier des charges d’une version luxueuse de Mickey Parade. Il s’amuse à accentuer les traits de caractère des trois héros : Mickey est un peu trop sûr de lui, Dingo stupidement drôle et Donald froussard à l’excès au lieu d’être colérique. C’est qu’il fallait bien un poltron dans la bande pour rendre comique l’exploration du parc d’attractions Horrifikland, dans laquelle les trois amis se sont embarqués. La mise en image est assurée par Alexis Nesme qui livre des cases magnifiques : couleurs chatoyantes, patine délicieusement vintage, et  décors biscornus dignes d’un Tim Burton. Pour petits et grands !

Extrait à découvrir sur le site de l’éditeur


2. LE PRINCE ET LA COUTURIÈRE (COTE : BD WAN / RAYON ADOS)

Féminin, masculin, non-binaire… ces derniers temps, il est de bon ton de remettre le genre en question. Le prince et la couturière de la dessinatrice américaine Jen Wang surfe gentiment sur cette vague transgressive. Gentiment parce que l’approche n’est pas scandaleuse, qu’elle reste très grand public, et qu’elle n’est pas sexuellement orientée. On s’explique : dans une fin dix-neuvième idéalisée, le prince Sébastien de Belgique séjourne à Paris. Un grand bal est organisé pour que le jeune monarque choisisse sa future épouse. La nouvelle met en émoi toutes les demoiselles à marier. Ça c’est la version officielle. Parce qu’en coulisse, le prince reluque les robes des donzelles. Oui, vous avez bien lu : le prince Sébastien aime les robes. Il se travestit et court les nuits parisiennes en compagnie de sa nouvelle couturière, la dévouée Francès. Une amitié solide unit ces deux-là. Voire plus si affinité. Jusqu’au jour où le talent de Francès ne peut plus se contenter du secret…
Des héros attachants, une histoire tendre malgré une fin invraisemblablement tolérante pour l’époque décrite, le tout servi par un graphisme agréable qui n’est pas sans rappeler la patte Disney des années 60-70. Primé au festival d’Angoulême 2019.


3. Le dieu vagabond (cote : BD DOR / rayon adultes)

Que d’influences dans cette bande-dessinée de l’italien Fabrizio Dori ! Un véritable voyage visuel à travers l’histoire de l’art. Les cases magnifiquement travaillées sont autant de tableaux où se mêlent céramiques grecques, estampes japonaises, préraphaélisme, paysages « van-goghiens », fantastique « blakien », silhouettes « klimtiennes » et tant d’autres choses. La formation aux Beaux-Arts de l’auteur est palpable. Côté scénario, on est encore dans l’évocation des grands anciens : on pense à Nijinski dans l’Après-midi d’un faune, aux épopées antiques, à Dante, à John Milton… mais pas de façon grandiloquente. Plutôt avec malice et loufoquerie. Et un peu de nostalgie aussi. La nostalgie d’un âge d’or oublié, d’un monde païen où l’on communiait avec l’univers et avec le sacré. Eustis, le héros, n’est pas qu’un dieu maudit. Il n’est pas qu’un clochard céleste faisant l’apologie de la marginalité. Il représente cette part à la fois sauvage et divine que nous portons tous en nous. Une part qui ne trouve plus sa place dans ce monde désormais aveugle à la magie de la vie…

 

Coup de ♥ BD : CHRONIQUES DU LÉOPARD, d’Appollo et Téhem

Nous suivons les pas de Lucien, jeune collégien, qui vient d’arriver à l’internat du Lycée Leconte De Lisle à Saint-Denis de la Réunion.  Il va rapidement se lier avec Charles, le narrateur de cette histoire. Chroniques d’une amitié créole…

La bande dessinée est découpée en plusieurs chapitres, très judicieux, et se lit ainsi plus facilement. C’est le quotidien de l’île qui est décrit dans cet album, durant la seconde guerre mondiale, à travers le regard de deux jeunes garçons qui rêvent d’aventures,  de lointains horizons et de coups d’éclats ! L’histoire mêle agréablement le quotidien de l’île et de ses habitants, la vie des deux jeunes garçons, l’adolescence,  les premiers émois amoureux, la littérature, les opinions politiques et la guerre.

Des rencontres, sur les bancs du lycée, Raymond Barre, les frères Paul et Jacques Vergès, des coups de gueules, des amours rythment cette bande dessinée agréable à découvrir. Le dessin est rond, simple et pourtant dynamique et doux. Une couleur dominante est choisie pour chacun des chapitres, apportant un petit plus à cette belle histoire.

Extrait à découvrir sur le site de l’éditeur

Références :
Titre : Chroniques du léopard 
Auteur : scénario d'Appollo et illustrations de Téhem
Editeur : Dargaud
Année de publication : 2018
Cote : BD APP

Coup de ♥ BD : DANS LA COMBI DE THOMAS PESQUET de Marion Montaigne

Le 2 juin dernier, le Français Thomas Pesquet, 38 ans, astronaute, rentrait sur Terre après avoir passé 6 mois dans la station spatiale internationale. La réalisation d’un rêve d’enfant pour ce type hors-norme qui après avoir été sélectionné parmi 8413 candidats, suivit une formation intense pendant 7 ans, entre Cologne, Moscou, Houston et Baïkonour…


Marion Montaigne dresse, dans ce « presque » roman graphique, un portrait très imagé, un rien parodique, intéressant et drôle de l’astronaute Thomas Pesquet. Avec un style très loin du dessin académique, Marion Montaigne contribue pourtant à faire comprendre tous les aspects du quotidien d’un astronaute.

Elle nous invite à suivre les longs préparatifs de son vol, à l’ESA, au CNES,  à la Nasa (USA), à la cité de l’espace et au centre Youri Gagarine en Russie. Elle raconte sa vocation, son admission, ses attentes, sa formation, ses doutes, sa vie quotidienne, ses compagnons d’équipage pendant et après son séjour dans l’espace, achevé début juin 2017.

Cette histoire, pour laquelle Thomas Pesquet a laissé carte blanche à Marion Montaigne tout en portant un regard complice, n’est pas une BD documentaire « ordinaire », mais un ouvrage de vulgarisation – un peu déjantée – sur la mission Proxima et ses enjeux.

Extrait à découvrir sur le site de l’éditeur

Références :
Titre : Dans la combi de Thomas Pesquet
Auteur : Marion Montaigne
Éditeur : Dargaud
Année de publication : 2017
Cote : BD MON

Coup de ♥ BD : AZIMUT de Wilfrid Lupano et Jean-Baptiste Andréae

AZIMUT, éditions Vents d’ouest, 2012
Style : Conte onirique, aventure fantastique
Secteur : Adultes-ados

« L’épopée tragi-comique de héros qui ne se résignent pas.
Quelque part dans le vaste capharnaüm des mondes possibles, il en existe un où, plus qu’ailleurs, on reste profondément outré par l’idée de la vieillesse et de son issue tragique : la mort.
Mais a-t-on la possibilité d’y échapper ? Ailleurs peut-être pas, mais dans ce monde-là, il est permis de le penser. C’est en tout cas la théorie du vieux professeur Aristide Breloquinte, qui occupe son temps à étudier les caprices du temps à bord du Laps, son navire laboratoire. C’est aussi l’avis de la belle Manie Ganza, qui semble convaincue que le temps, c’est de l’argent, et même des espèces sonnantes et trébuchantes.
Chimère ! Diront certains. Non-sens diront les autres. Et puisqu’on parle de non-sens, signalons tout de même ce fait étrange : depuis quelques temps déjà, on a perdu le pôle nord. Ça n’a probablement rien à voir… Ou alors, c’est tout l’inverse. »

Lupano le scénariste et Andréae l’illustrateur  ont inventé un univers flamboyant et baroque, dans lequel ils nous font voyager. Leur monde alternatif est le croisement improbable d’un univers de cirque ambulant et d’un conte pour adultes. Rendez-vous de tous les possibles, Andreae et Lupano inventent une « fantaisie » aux accents dramatiques.

Disponibles dans votre médiathèque :
 Tome 1 : Les aventures du temps perdu (BD AZI 1)
 Tome 2 : Que la belle meure (BD AZI 2)

Coups de cœur BD

Mickey Mouse, Café « Zombo » de Régis Loisel (Glénat, 2016).

1930, les États-Unis subissent la Grande Dépression. Comme tous les matins, Mickey et Horace font la queue devant le bureau pour l’embauche. Sauf qu’une fois de plus, il n y a rien pour eux… Dépités, ils décident d aller rendre visite à leur ami Donald pour se changer les idées. Au programme : camping au bord de la rivière avec leurs compagnes Minnie et Clarabelle.
Sauf qu’à leur retour, ils ont la surprise de découvrir que la ville a complètement changé. Rock Fuller, un banquier véreux, a racheté toutes les propriétés du quartier et compte les raser afin de construire un terrain de golf. Pire encore, les travailleurs, embauchés en masse pour ce grand projet, sont devenus accros à une mystérieuse substance, « café Zombo », qui fait d’eux de véritables zombies !

(source : bdnet.com)