Circé, Mélusine, Morgane, Sybille, Freya, Ursula, Cassandre, Médée… Malgré les apparences il ne s’agit non pas de la liste des prénoms les plus en vogue en 2020 mais bien de quelques-unes des sorcières les plus célèbres du folklore. Hier chassées, aujourd’hui adorées, ces « diseuses de sort » font partie intégrante de l’imaginaire collectif. Est-ce parce qu’elles ont bercé notre enfance ? Elles nous sont familières, on pense les connaître… Mais qui sont-elles vraiment ?
Si de fait les sorcières, entendu ces femmes sages qui officient comme « médecin » à une époque où cette science n’est pas encore établie (ni confisquée par les hommes), existent depuis la nuit des temps, c’est au Moyen-Âge que le terme apparaît pour la 1ère fois dans un livre, Le Roman d’Enéas (1060). Quelques années plus tard la publication du Malleus maleficarum (1490), manuel de démonologie commis par deux inquisiteurs dominicains, Heinrich Kramer et Jacob Sprenger, finira de mettre le feu aux poudres.
Les pauvres vont alors être victimes de leur succès… Et surtout de leur statut de femme savante, gardienne de connaissances ancestrales et païennes, voire occultes. Deux fautes impardonnables au regard de l’Eglise et des puissants. On les affublera de tout ce que l’on considère comme des « tares » pour les femmes : vieilles, laides, méchantes, concupiscentes, infanticides… Mais surtout libres.
Assez ironiquement le mouvement de réhabilitation des sorcières est venu d’un homme, Jules Michelet. A travers son livre, La sorcière (1862), il invente une nouvelle symbolique : la sorcière est désormais le parangon de LA femme, entendre une créature « bienfaisante et victime ».
Un peu tard, ce sont les féministes des années 60-70 qui s’emparent de la figure de la sorcière pour en faire un symbole de résistance et de puissance des femmes.
Aujourd’hui le mouvement s’est hybridé avec la préoccupation contemporaine majeure qu’est devenue l’écologie, donnant naissance à l’écoféminisme. Ce retour à la nature, voire à une vision holistique du monde, s’incarne dans la spiritualité et les rites sacrés, le retour aux remèdes de « grand-mère » à travers l’herboristerie, les potions, les cristaux… Comme dit le dicton « ce sont dans les vieux chaudrons que l’on fait les meilleures soupes » : défiant le temps et les conventions, les sorcières continuent de faire recette ! N’est-ce pas là leur véritable subversion…
Derrière l’icône et le folklore qui sont réellement LES sorcières ? À vous de le découvrir au fil de notre sélection thématique !
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