Confinés… (mais cultivés) #20 – Insectes

Argiope lobée

Nous avons la chance d’être entourés de gens passionnés. Par exemple, l’une de nos collègues, à l’Hôtel de Ville, est passionnée d’insectes et de photographie. Comme c’est aussi une fidèle lectrice de notre newsletter, elle n’a pas résisté à l’envie de nous proposer cette chronique, accompagnée de plusieurs de ses magnifiques clichés :

> Quel Printemps !

Eh oui ! Nous nous en souviendrons de ce printemps 2020 qui voit la nature s’éveiller et sortir de sa torpeur hivernale. Les Hémiptères, Coléoptères, Diptères, Hyménoptères, Lépidoptères, Odonates… sans oublier les Araneae et les Mollusques, pointent le bout de leurs antennes sur une campagne vidée de la présence humaine…

Grand paon de nuit
> Insectes et littérature

Comme les journées peuvent s’avérer longues, et que les sorties sont limitées, c’est le moment idéal pour voyager au pied des brins d’herbes, à l’ombre des pissenlits et des cardamines en se replongeant dans l’excellente trilogie Les Fourmis* de Bernard Werber.
Sous le couvert d’un roman, vous apprendrez à connaître ces petits compagnons quelquefois très envahissants ! Changement d’opinion et de comportement garanti, après cette lecture !

Autre fiction digne d’intérêt, même s’il ne s’agit pas d’une trilogie : Une histoire des abeilles* de Maja Lunde. La Médiathèque en a parlé il n’y a pas si longtemps dans un vibrant coup de cœur ! Ce roman à trois voix, étalé sur trois époques différentes, abordent plusieurs thèmes : la disparition des abeilles, ses conséquences sur la société de demain, la famille, l’agriculture, les destins croisés… Une oeuvre profonde, humaine et écologique, aux personnages extrêmement attachants.

Enfin, dernier objet littéraire, pour le moins insolite : Insectes de Lafcadio Hearn. On connaissait les passions du célèbre auteur irlandais pour le surnaturel, les Antilles, et surtout le Japon (il y a changé de nom et de nationalité). On lui en découvre une nouvelle pour les insectes, dans ce recueil d’articles et d’extraits paru aux éditions du Sonneur. Des anecdotes poétiques, scientifiques ou culturelles, glanées au fil de ses voyages, en rapport avec fourmis, lucioles, cigales…

> Pour les amateurs de roman policier…

… ce sera plutôt le dernier Maxime Chattam Un(e)Secte*. Ou comment se faire peur en traversant son jardin ! La thématique des insectes tueurs, à ne pas mettre en toutes les mains, c’est du Chattam pur jus, même s’il ne s’agit pas forcément de son meilleur cru, et qu’il vous laisse un peu sur votre faim ! Ce qui est paradoxal quand certaines scènes ont tendance à vous couper l’appétit…

> Pour les entomologistes dans l’âme…

… un guide simple pour une première approche : Reconnaître facilement les insectes de Vincent Albouy et André Fouquet aux éditions Delachaux et Niestlé. Les professionnels vous diront qu’il n’existe pas UN guide référençant toutes les familles d’insectes et c’est vrai, il y a plus de 35000 espèces d’insectes en France, imaginez la taille du guide ! Celui-ci vous permettra d’identifier les plus communes et il y a déjà de quoi faire.

> Le monde de l’animation…

… s’est emparé depuis bien longtemps du sujet (1001 pattes, Fourmiz, Bee movie, Drôles de petites bêtes*, sans oublier l’incontournable Maya l’abeille*) et France 5 nous régale des épisodes de la série Minuscule*, une pépite qui rend sympathiques les plus terrifiants de nos insectes, grâce à sa touche humoristique omniprésente. À voir en replay sur le site de France TV :

De l’animation au cinéma…

… il n’y a qu’un pas ! On ne saurait parler d’insectes sans évoquer l’inoubliable Microcosmos : Le peuple de l’herbe*, sorti en 1996. Le film, mélange de documentaire, d’expérience onirique et musicale (la magnifique bande-son* est signée Bruno Coulais) a raflé pas moins de 5 Césars ! Soporifique pour les uns, immersif et poétique pour les autres, révolutionnaire pour les plus enthousiastes, Microcosmos* a eu le mérite d’ouvrir la voie des salles obscures à toute une ribambelle de documentaires animaliers sur le même modèle : Le peuple migrateur, La marche de l’empereur*, Océans, La planète blanche*, Saisons

Et puisqu’on parle de documentaires, en voici un mini (pour ne pas dire micro) sur l’impressionnante migration annuelle du papillon monarque :

> Côté musique…

… il n’y a pas à chercher la petite bête, ce sera « Le vol du Bourdon »* de Nicolaï Rimsky-Korsakov ! Revu et corrigé par le prodige du violon : David Garrett !

> Pour terminer…

… si vous avez la chance d’avoir un jardin, cherchez, observez, admirez ce petit monde caché qui peut révéler d’étonnantes découvertes, et… prenez des photos !

 

(*) Les documents suivis d’un astérisque sont disponibles dans votre Médiathèque

 

Confinés… (mais cultivés) #19 – Coups de cœur littéraires

Un dernier tour d’horizon de nos lectures de confinement… toutes disponibles dans votre Médiathèque !

1. IL ÉTAIT UN FLEUVE de Diane Setterfield

On se souvient combien Le treizième conte, premier roman de Diane Setterfield, nous avait emballés. Bien que l’on retrouve sa patte dans Il était un fleuve (mystère et brouillard, amour de la fable, vieille Angleterre teintée de gothique) l’histoire et le cadre sont totalement différents. Ici, point de manoir biscornu, mais la Tamise, qui serpente dans la campagne, croit, décroit, s’insinue dans les maisons et dans les âmes. Et qui parfois rejette des morts sur les rives des vivants ! C’est ce qui se passe un soir, à l’auberge du Swan : un homme au visage tuméfié entre et s’écroule. Il porte dans ses bras le cadavre d’une petite noyée. Mais miracle ! La gamine revient à la vie ! Quant à l’homme, il est soigné par Rita, l’infirmière locale. Il s’agit d’un adepte d’une technologie révolutionnaire : la photographie. Car nous sommes à la fin du 19e siècle, une époque charnière où nouvelles sciences côtoient vieilles superstitions et doctrines spirites. Comment notre photographe s’est-il retrouvé à demi-mort au Swan, chargé d’une petite morte-vivante ? Et cette morte-vivante, qui est-elle ? La fille kidnappée des Vaughan ? La petite-fille de Robert Armstrong, le fermier métis dont la femme possède un œil clairvoyant ? La sœur ressuscitée de Lily White, simplette du coin ? C’est ce que tous les protagonistes du mystère vont tenter d’élucider.
Une histoire envoûtante par son atmosphère floue, où le fleuve joue son rôle de convoyeur du temps autant que celui de frontière mouvante entre le réel et son contraire…

 

2. LE BAL DES OMBRES de Joseph O'Connor

Restons en Angleterre. Restons à la fin du 19e siècle. Suivons à Londres Bram Stoker, avant qu’il ne devienne l’auteur mondialement reconnu pour le célébrissime Dracula. Cette reconnaissance, Stoker, comme bien d’autres, ne l’obtiendra qu’à titre posthume. De son vivant il sera journaliste, gratte-papier et surtout gestionnaire du théâtre du Lyceum, pour le compte de l’acteur Henry Irving, immense vedette de son temps. Le bal des ombres raconte la relation douce-amère entre les deux hommes (je t’aime moi non plus) dans laquelle vient s’interposer un troisième larron, l’actrice Ellen Terry. On y découvre la vie d’un théâtre dans une époque victorienne nimbée d’étrangeté, comme si le Edmond de Frédéric Michalik avait percuté Le prestige de Christopher Priest, les caprices, les cabotinages et tous les excès d’Henry Irving en plus.
Bram Stoker, lui, se révèle une personnalité trouble jusque dans sa sexualité, malgré un mariage et la naissance d’un garçon. Hanté par le besoin de réussir dans l’écriture, il demeurera frustré de ne jamais y parvenir. On suit son parcours créatif, on relève les détails inspirants de sa vie qui aboutiront à l’écriture du fameux Dracula.
Instructif, même s’il n’est pas une biographie classique, prenant, même si sa narration n’est pas linéaire, Le bal des ombres est construit comme son modèle vampirique : une juxtaposition de documents variés (articles, journaux intimes, enregistrements, narration romancée…). Ce choix de l’auteur peut dérouter au premier abord. Mais on aurait tort de se laisser rebuter. Un peu de persévérance permet de passer outre et d’apprécier toutes les qualités de ce roman expérimental, à la fois reconstitution stylée d’une époque, et réflexion sur la création.

 

3. LES MIRACLES DU BAZAR NAMIYA de Keigo Higashino

 Atsuya, Shota et Kohei sont trois petites frappes dans le Japon des années 2010. Un larcin qui tourne mal les conduit à se réfugier dans un bazar abandonné. La planque idéale… si ce n’est qu’à peine entrés, les trois lascars reçoivent des demandes de conseil, sous la forme de lettres manuscrites. Apparemment c’est l’ancien propriétaire du bazar, Monsieur Namiya, qui avait initié cette pratique. Nos trois petites frappes se prêtent au jeu tout en observant des incohérences : les lettres qu’ils reçoivent semblent provenir d’un autre temps. Plus encore, on dirait bien que le temps, dans ce bazar abandonné, ne s’écoule pas comme il le devrait ! C’est comme ça qu’en l’espace d’une seule nuit, Atsuya, Shota et Kohei vont guider, avec plus ou moins de tact, une poignée d’individus sur plusieurs décennies. Ces individus, on fera leur connaissance progressivement, grâce à une ingénieuse narration en chorale. Leurs parcours nous toucherons car ils sont ceux du commun, jalonnés de choix maladroits, de déceptions, de prises de conscience plus ou moins douloureuses et d’une furieuse volonté de survivre, de se réinventer malgré les épreuves.
Qu’est-ce qui unit ces destins ? Qu’est-ce qui explique le phénomène à l’oeuvre dans le bazar Namiya ? Qu’est-ce qui relie nos trois voyous à cette trame arachnéenne, leur implication étant tout sauf hasardeuse ? Nous aurons bien sûr une réponse. Mais pas une réponse fantastiquement tarabiscotée. Une réponse belle, simple et finalement secondaire. Car ici le fantastique ne donne pas dans le sensationnel. Il n’est qu’un prétexte pour sublimer l’humain. Pour montrer que nos vies, toutes médiocres qu’elles paraissent individuellement, ne sont pas moins fantastiques dans leurs interconnexions.
Un livre fort, limpide, happant, dont on ressort avec une confiance retrouvée dans le Destin.

 

Confinés… (mais cultivés) #18 – guide TV

Des frissons, de l’émotion, des remises en question… Programme chargé pour cette ultime « revue télévisuelle » !

1- LOCKE AND KEY sur Netflix

Après le meurtre sordide de leur père, les ados Tyler et Kinsey Locke déménagent avec leur petit frère Bode et  leur mère, Nina, à Keyhouse, la demeure ancestrale de la famille, dans la charmante bourgade de Matheson. Ils s’aperçoivent bientôt que cette maison renferme de nombreux secrets lorsqu’ils découvrent des clés magiques qui détiennent d’incroyables pouvoirs, comme celui de transformer une personne en fantôme ou d’effacer ses souvenirs… Mais ils ne sont pas seuls à connaître l’existence de ces clés : une créature démoniaque nommée Dodge est également à leur recherche dans le but d’ouvrir la Porte noire, qui donnera aux démons de l’enfer l’accès à notre monde…

Cette série fantastique, assez prenante, respecte le côté mystérieux et magique du comic d’origine (disponible dans votre Médiathèque) tout en omettant son côté horrifique et gore. Ce qui lui permet de trouver son public auprès des ados (8-15 ans) ! Les fans plus adultes et plus chevronnés du comic regretteront néanmoins la réinterprétation de certains personnages et situations, l’apparition de nouvelles clés moins élaborées que celles de la bande-dessinée, ou la légèreté de ton qui fait perdre sa puissance à la dimension fantastique de l’oeuvre. Reste, malgré tout, le plaisir de voir incarner à l’écran, par de vrais gens, dans de vrais lieux, les personnages et les décors de papier !

2- UNORTHODOX sur Netflix

Cette mini-série allemande, adaptée du livre Unorthodox : le rejet scandaleux de mes racines hassidiques de Deborah Feldman, raconte comment cette dernière a fui sa communauté juive ultra-orthodoxe très rigoriste à Brooklyn, pour une vie meilleure.

Unorthodox donne un aperçu sociologique glaçant de la communauté hassidique de Satmar, branche ultra-orthodoxe  refusant de se compromettre dans la modernité et  dont l’existence même est censée être la seule raison d’être de ses membres. Vivant en symbiose, le quotidien de ces juifs ultra-orthodoxes est ritualisé à l’extrême, dévoué à la famille et la religion. A voir !

3- MINIMALISM : A DOCUMENTARY ABOUT THE IMPORTANT THINGS sur Netflix

Dans le contexte actuel qui nous propose de nous questionner sur notre consommation de masse, ce documentaire permet une première approche du concept du minimalisme. Les deux blogueurs Matt d’Avella et Ryan Nicodemus  nous entraînent sur les routes américaines à travers leur série de conférences. Ils nous expliquent leur cheminement les ayant amenés à changer leur mode de consommation pour se recentrer sur l’essentiel.

Le  documentaire est entrecoupé de témoignages de gens qui ont décidé de changer leur définition du succès et de  vivre plus intentionnellement avec moins. Inspirant…

4- THIS IS US sur M6

Sur trois générations, la vie d’une famille américaine avec ses moments de joie, ses rituels, ses secrets, ses querelles, et surtout son indéfectible amour…

Comme un air de déjà-vu ? Peut-être, mais n’est-ce pas dans les « vieux pots que l’on fait les meilleurs soupes » ?! Et c’est ici une réussite ! This is us réussit l’exploit d’être à la fois drôle et émouvante, frivole et profonde, rétro et résolument moderne… Ajoutez à cela des personnages dotés d’une véritable profondeur psychologique et interprétés avec talent par des acteurs attachants (notamment Milo Ventimiglia, vu dans Heroes) et vous obtiendrez une série absolument addictive !

Pour ne rien gâcher, This is us s’articule autour d’une narration subtile et d’une réalisation brillante. Vous voulez une preuve ? Regardez le 1er épisode… En moins de 45 min, les ressorts dramatiques déployés et les personnages esquissés vous donneront l’envie irrémédiable d’en savoir plus… Et d’enchaîner avec le second épisode !

Et la bonne nouvelle c’est que si vous avez manqué la diffusion de la 1ère saison sur 6Ter en 2018, M6 vous offre une séance de rattrapage en ce mois de mai, suivie dans la foulée de la saison 2. À ne rater sous aucun prétexte !

 

Confinés… en musique #6 – Chanson française des années 80

Un nouveau tour dans les années 80… du côté de l’Hexagone cette fois-ci !
Comme vous avez dû vous en rendre compte, nous avions fait le choix de ne pas représenter notre beau pays dans la précédente playlist consacrée à cette décennie. Pas par snobisme, bien au contraire ! Mais parce qu’il y a tant de choses à écouter, tant de tubes qui y ont vu le jour, devenus classiques de la chanson française depuis et toujours diffusés sur les ondes radio, qu’il fallait absolument leur dédier une playlist à part entière ! Et encore… malgré cette sélection de 20 titres, il resterait tant à dire…
Pour lancer la playlist, cliquez sur la vidéo juste au-dessus.
Pour avoir plus d’infos sur les morceaux présentés, c’est en-dessous que ça se passe :

01

“Cargo”
Axel Bauer
Single, 1983


02

“Quand la ville dort”
Niagara
Tiré de l’album Encore un dernier baiser, 1985


03

“Toi mon toit”
Elli Medeiros
Tiré de l’album Bom bom, 1986


04

“L’aventurier”
Indochine
Tiré de l’album L’aventurier, 1982


05

“Africa”
Rose Laurens
Tiré de l’album Africa, 1983


06

“Etienne”
Guesch Patti
Tiré de l’album Labyrinthe, 1988


07

“C’est la ouate”
Caroline Loeb
Tiré de l’album Loeb C. D., 1987


08

“Chacun fait (c’qui lui plaît)”
Chagrin d’amour
Tiré de l’album Chagrin d’amour, 1982


09

“Vacances, j’oublie tout”
Élégance
Single, 1982


10

“Boule de flipper”
Corynne Charby
Tiré de l’album Toi, 1987


11

“Idées noires”
Bernard Lavilliers, Nicoletta
Tiré de l’album État d’urgence, 1983


12

“Sans contrefaçon”
Mylène Farmer
Tiré de l’album Ainsi soit je…, 1988


13

“Encore et encore”
Francis Cabrel
Tiré de l’album Photos de voyage, 1985


14

“Voyage, voyage”
Desireless
Tiré de l’album François, 1989


15

“Un autre monde”
Téléphone
Tiré de l’album Un autre monde, 1984


16

“La ballade de Jim”
Alain Souchon
Tiré de l’album C’est comme vous voulez, 1985


17

“Confidence pour confidence”
Jean Schultheis
Tiré de l’album Abracadabra, 1981


18

“Aimons-nous vivants”
François Valéry
Tiré de l’album Aimons-nous vivants, 1989


19

“La p’tite Lady”
Vivien Savage
Single, 1984


20

“Cherchez le garçon”
Taxi-Girl
Tiré de l’album Cherchez le garçon,1980

Confinés… (mais cultivés) #17 – Coups de cœur et bons plans musicaux

Toutes les œuvres suivies d’un astérisque (*) sont disponibles dans votre Médiathèque :

1. Fyfe Dangerfield : le retour !
Les Guillemots

Souvenez-vous des Guillemots… après une poignée de singles géniaux dès 2005, notamment « We’re here », ce groupe cosmopolite (un batteur écossais, une contrebassiste canadienne, un guitariste bruitiste brésilien et un chef chanteur pianiste guitariste et surtout compositeur anglais, Fyfe Dangerfield) va sortir trois albums(*) foutraques de 2006 à 2011, tellement inégaux, pop, expérimentaux, décalés et irréguliers qu’on ne pouvait pas les détester. Puis se lancer dans un projet ambitieux de quatre albums saisonniers en 2012. De ce projet ne naîtra que le premier album : le calme, élégiaque et très réussi Hello land ! qui n’aura jamais de petit frère.
Hélas ! Plus la moindre nouvelle du groupe depuis ! Et si le boss a livré un bel opus solo en 2009, le très pop et lyrique Fly yellow moon(*), lui non plus n’a plus rien produit de solide depuis.
Mais voilà qu’au détour du confinement, on apprend que le bonhomme donne des concerts, le samedi soir, de chez lui, sur son compte Instagram :


Et l’histoire ne s’arrête pas là ! On découvre aussi l’existence d’un feuilleton diffusé en 2018 sur Instagram en 12 épisodes hebdomadaires, dans lequel le musicien s’adonne à tous ses penchants : le collage, l’improvisation, les personnages joués avec plusieurs voix, le loufoque… le tout servant quelques perles pop serties dans ce fatras surréaliste.
Et les épisodes (autour de 20 minutes chacun) sont désormais accessibles et téléchargeables gratis sur le site de l’artiste :


Alors, si un jour vous avez aimé le groupe, soyez sûr.e.s que ce tendre cadeau va vous surprendre, vous alpaguer, vous emporter et ne vous lâchera plus. En live comme en streaming.
Daevid Allen n’est plus. D’autres doux-dingues demeurent. Et ils n’ont pas dit leur dernier mot pour rendre le monde… plus vivant, vivace et vivable.

 

2. Jane Siberry contre-attaque !
Jane Siberry

Chanteuse et compositrice canadienne découverte par vos serviteurs dans l’article d’un vieux Rock & Folk, Jane Siberry évoque une sorte d’hybride entre Laurie Anderson, Kate Bush et Joni Mitchell. Ses productions éclectiques explorent un large éventail de genres allant de la pure pop new wave à une techno quasi prog, en passant par une country distanciée ou une cold wave éthérée. Le plus étonnant étant l’impression d’unité qui se dégage de cette œuvre protéiforme. Une unité qui provient non seulement de la voix ample de Jane, de ses paroles cryptiques, mais surtout de ses compositions échevelées, pouvant passer du coq à l’âne, dont la durée n’est dictée que par le souffle du récit et certainement pas par un format quelconque. C’est peut-être ce qui a eu raison de son succès : ce refus du format et du cadre défini d’un genre musical figé. Ses duos avec KD Lang lui ont tout de même permis de toucher un plus grand public, notamment « Calling all angels ».

The Walking

Pendant 4 ans Jane Siberry se cacha derrière le nom d’Issa, pseudo alter ego qui ne fit que réduire les rangs de ses admirateurs. Depuis, elle s’appelle à nouveau Jane et continue de faire des disques magnifiques sur son label Sheeba dans l’indifférence quasi générale des médias, et par là-même du public.
En ces temps de partage latéral de l’information, nous attirons donc, avec la plus grande énergie, votre attention sur cette artiste majeure aux 17 albums vraiment hors du commun. S’il ne fallait en retenir qu’un seul ? The Walking(*), sorti en 1987.

Pour découvrir le travail de Jane Siberry, rien de mieux qu’un petit tour sur sa chaîne YouTube :

Vous y trouverez des extraits de disques, des clips officiels et même un superbe documentaire, I muse aloud, qui permet de cerner un peu mieux le personnage…

D’autres liens utiles :
> Jane Siberry, le site officiel :

> La boutique officielle, pour télécharger GRATUITEMENT tous les albums de Jane Siberry :

> P.I. Squid, la chaîne d’humour ésotérique et « pythonesque » de Jane Siberry :

 

3. A WIZARD, A TRUE STAR(*) de Todd Rundgren

Venu du « garage psyché » avec son premier groupe Nazz, Rundgren s’affiche vite comme un prodige de la guitare et du studio, s’attirant la reconnaissance de ses pairs. En 1972, il réalise son troisième album, Something/Anything ?(*), quasiment seul. Cette prouesse lui offre une réputation de touche-à-tout de génie qui ne se démentira plus. Ce Something / Anything ?(*) était-il déjà parfait et kaléidoscopique ? Qu’à cela ne tienne ! Sa production suivante, A wizard, a true star(*), ira encore plus loin : des faces très longues avec, en face A, une suite ininterrompue, en face B, un long medley soul, et surtout un hommage appuyé à toutes ses influences.
Amoureux de la musique noire, Rundgren invente quasiment, sur cet album, la blue-eyed soul, un poil plus léchée et distanciée que l’originale qui lorgnait déjà vers la pop.
Fou de hard, il y déchaîne ses solos et ses vocaux hurlés en tous sens.
Dandy, il y exprime son amour des textes décalés, surréalistes, et son goût pour les morceaux miniatures acidulés ou bien étirés et psychédéliques.
Fan des Beatles, il y peaufine des mélodies à tomber par terre, s’accompagnant au piano sur les ballades.
Rajoutez-y un zeste d’invités (solo incandescent au saxo de Michael Brecker, poème de Patti Smith sur un insert sparadrap…), collages, trafics de studio, divers bruitages et agitez le tout. Vous obtiendrez un hybride total, protéiforme en plein dans son époque, mais aussi un pas de côté. La trop grande richesse de l’objet peut repousser, tel un festin offert à un famélique sortant du désert.
Rundgren n’en restera pas moins une source d’inspiration pour les musiciens curieux tel que Prince, ou les mélomanes affectionnant les doux-dingues de son acabit.

 

4. Des concerts en pagaille !

Nous l’avons déjà suffisamment rabâché : le site web de la chaîne Arte est une véritable mine d’or pour les « cultuvores » de tous poils. Pas un art qui en soit absent ! Ce qui est aussi valable pour la musique. Si vous ne nous croyez pas, allez donc faire un tour du côté d’Arte Concert :

« Plus de 600 concerts en streaming et en accès libre », c’est ce qu’ils disent ! Classique, jazz, rock, artistes d’hier et d’aujourd’hui… de quoi trouver largement votre bonheur !

En ce qui nous concerne, ce sera le concert d’Alexandre Desplat enregistré en décembre 2018 à l’auditorium de Radio France :

Comment ? Vous ignorez qui est Alexandre Desplat ? Rien de moins qu’une fierté nationale : le compositeur français de musiques de film le plus convoité du moment ! Auréolé d’une myriade de prix, il a notamment remporté deux oscars pour son travail sur Grand Budapest Hotel* ou La forme de l’eau* ! La classe !
Mais Alexandre Desplat, c’est aussi Harry Potter*, La jeune fille à la perle* ou Le discours d’un roi*. Romantique, délicieusement lyrique, et forcément évocateur !
À déguster sans modération jusqu’au 05 décembre 2020, date d’autodestruction de la bande !

Un autre moyen d’écouter de la bonne musique live : YouTube, encore et toujours ! De nombreux artistes ont profité du confinement pour mettre à disposition des internautes les vidéos de leurs concerts, sur leur chaîne officielle, comme Radiohead ou Metallica. D’autres, tels Bruce Springsteen ou Peter Gabriel, avaient pris l’initiative depuis plus ou moins longtemps.
À vous d’orienter vos recherches en fonction de l’inspiration du moment !

 

Confinés… (mais cultivés) #16 – en ligne (BD)

9… Que ce chiffre vous évoque les muses, les vies du chat ou l’autoroute des vacances,  il sera dorénavant aussi synonyme de confinement (9 semaines pour ressortir neufs ?). Confinés, mais toujours inspirés, nous y avons vu un signe ; et si nous vous proposions une sélection spéciale « 9ème art » ?!

Lecture en ligne

En printemps si particulier, vos éditeurs préférés vous ont fait une fleur, voire un véritable bouquet : des BD en lecture gratuite à foison !

Chez Dargaud vous pourrez retrouver 16 titres, parmi lesquels Boule & Bill, Les sardines de l’espace, XIII, Le Scorpion, Blake et Mortimer… Si nous pouvons nous permettre un conseil : profitez-en pour découvrir Pico Bogue , un petit bijou de fraîcheur ! Et, pour initier les plus jeunes à la BD, Ana Ana, sa petite sœur pleine de vie.

 

Les éditions Le Lombard ne sont pas en reste, et vous donnent accès librement aux aventures des Schtroumpfs, de l’Élève Ducobu, de Léonard, de Yakari… Et pour les plus grands Sisco, I.R.S., Thorgal… S’il ne fallait n’en garder qu’une ? Ça serait Ernest & Rebecca, ou la drôle de cohabitation entre une fillette de 6 ans et demi et un microbe plutôt farfelu ! Un thème d’actualité…

 

Vous préférez les mangas ? Glénat et Les éditions Delcourt ont  pensé à vous avec au total 15 mangas à découvrir (attention l’offre se termine le 1er mai chez Delcourt et le 3 mai chez Glénat ; passée cette date, il vous restera toujours la rubrique activité de chez Delcourt à compulser, ce qui est un moindre mal : vous y trouverez en effet plein d’idées toutes plus sympathiques les unes que les autres !).

 

Enfin, que l’école manque à vos chers petits, ou que vous tentiez de les remettre « en condition », rien de plus savoureux pour renouer avec l’ambiance de la cour de récré que les histoires du Petit Nicolas, accompagné des délicieuses illustrations de Sempé. Un florilège de ses meilleures aventures sont disponibles en téléchargement gratuit sur le Le Blog du Petit Nicolas. Un classique à mi-chemin entre la bande-dessinée et le roman dont il est impossible de se lasser !

A vos crayons !

Si après toutes ces lectures, les mains vous démangent et que vous vous sentez l’âme d’un dessinateur, n’hésitez pas : vous trouverez en ligne une multitude d’idées pour vous lancer !

> (G)room service

Le célèbre groom à votre service pendant le confinement ! Rendez-vous sur le site du journal Spirou pour découvrir chaque jour un contenu exclusif. Coloriage, jeu, papertoy, journal à lire en ligne… Autant de façon de retrouver vos personnages préférés !

 

> Echec et mat

Boulet a imaginé une sorte de jeu de dame de la BD un peu barré (mais très rigolo) : « Hybrides ». Il vous faudra une feuille blanche, un crayon et surtout beaucoup d’imagination, pour un résultat des plus désopilants. Rendez-vous sur son blog pour les explications !

 

> Façon « cadavre exquis »

Lewis Trondheim, le prolifique auteur de (entre autres) Ralph Azham et Donjon, vous propose sur son compte Twitter de participer au #jeuLAPINOT. Le principe ? Dessiner la dernière case d’une suite de trois et trouver la fin de l’histoire !

 

 

> Comme des prosLa BD n’a plus de secret pour vous ? La BNF a conçu une application gratuite,  BDnf, qui permet à tout un chacun de créer sa bande dessinée comme un pro. Son originalité ? Proposer un accès à un corpus d’images issues des collections patrimoniales de la Bibliothèque. A l’image d’un Geluck, devenez le pro du détournement !

 

Confinés… (mais cultivés) #15 – kids

Cette semaine, on parle bazar et tintamarre. Et marabout ! On vous livre nos bouts de ficelles…

1- JEUX…

Allez, avouez : combien de fois est-ce que vous vous êtes jurés (après avoir juré !) de jeter tous ces satanés Lego / Playmobils qui traînent par terre et sur lesquels votre pied vient littéralement de s’empaler ? (Car oui, la douleur est inversement proportionnelle à la taille de l’objet rencontré, loi de Murphy n°12 500 de la parentalité, loi qui vient juste après celle selon laquelle le bruit est inversement corrélé à la taille du cher rejeton…) Bref, parents meurtris dans vos pieds (et votre orgueil), nous avons pensé à vous : les deux célébrissimes marques de figurines vous offrent des idées d’activités sur leurs pages Facebook respectives.

> Playmo & Lego

Playmobil France propose ainsi à toutes les familles confinées de participer au Playmo Challenge. Le défi qui vous attend jusqu’au 1er mai ? Réaliser un portrait de famille unique en son genre ! Et si vous êtes plutôt du genre Lego, la page Facebook Lego vous propose aussi des activités  via le hashtag #construisonsEnsemble !

Toutefois, inutile d’insister, nous ne prendrons pas parti dans cette guerre fratricide que nos suggestions précédentes n’auront manqué de déclencher…

Mais comme nous sommes dans le même cas sympas nous vous proposons un petit jeu qui, en plus de réconcilier tout le monde, fera travailler votre imagination et vos zygomatiques, et vous permettra d’exercer votre rapidité et votre coordination :

> Une histoire musicale
UNE HISTOIRE MUSICALE (à partir de 6 ans)
 
Matériel
1 crécelle, 1 clochette, 1 sifflet et 1 vieille poire d’auto, un ballon « péteur »... Bref tout objet sonore !

Règle du jeu
Le meneur de jeu prépare une ou plusieurs histoires si possible loufoques et réfléchit à quel mot correspondra quel instrument.

Les joueurs s’installent en cercle autour du meneur.

Le premier concurrent prend dans la main gauche la crécelle, dans la main droite la clochette, dans la bouche le sifflet, sous le pied la vieille poire d’auto ou ballon péteur. À l’évocation d’une couleur correspond un son d’un instrument : au bleu bruit de crécelle, au blanc son de clochette, au rouge coup de sifflet, au vert coup de trompe...

Le meneur de l’histoire lit son histoire. Chaque mot évoquant l’une des couleurs précitées est aussitôt sonorisé. (exemple : arbre = coup de trompe, ciel = bruit de crécelle, neige = clochette, toit = coup de sifflet).

Un exemple : "J’AI VU UN DINOSAURE !" (texte de M.H. Lafond adapté) 
Hier soir, je faisais mes devoirs quand j’ai vu un dinosaure (vert) se glisser sous le canapé rouge du salon (rouge) « Maman ! » J’ai crié, y’a un dinosaure (vert) ! » « Mais non, mon petit, ce n’est que le sac de cerises (rouge) » etc., etc.

2- … SET…

> Cité des sciences et industrie

Il fallait s’y attendre, à multiplier les « expériences éducatives »  sur vos enfants depuis le début du confinement, des vocations sont nées ! Parents futés (et prévoyants… ou échaudés !), proposez aux scientifiques en herbe les « expérimentations virtuelles » de la La Cité des sciences. Le seul risque que vous courez ? Apprendre ET vous amuser !

> British Council

Apprendre en s’amusant… C’est précisément ce que l’on appelle un « serious game ». Et c’est justement ce que propose le Bristish Council sur son site ! Une façon ludique et indolore de faire réviser l’anglais à vos enfants…

3-… ET MATCH !

Mais tête bien pleine ne valant pas tête bien faite, aérons ces jeunes esprits à la fenêtre des mots ! Voici nos bonnes adresses d’éditeurs qui mettent à disposition des lectures en ligne originales et enrichissantes :

> Les éditions Du pourquoi pas

Cet éditeur vosgien propose quotidiennement en accès libre une histoire sur un thème de société. Une bonne occasion de découvrir cette maison d’édition qui fait la part belle aux jeunes talents de l’écriture et de l’illustration.

> Pastille Antivirus

Derrière ce drôle de nom se cache un collectif d’éditeurs. Le traitement ? vous aérer l’esprit grâce à une sélection de leurs ouvrages. La posologie ? Aussi souvent que nécessaire !

> Vincent Villeminot

Offrir quotidiennement un quart d’heure de lecture aux adolescents (dès 12 ans). Voilà la magnifique idée qu’ont eue Vincent Villeminot et Pocket Jeunesse. Depuis le 20 mars, tous les soirs à 18h un nouveau chapitre de L’île, un roman inédit (et en cours d’écriture… !) de Vincent Villeminot, est mis en ligne sur les réseaux sociaux de la maison d’édition (Facebook, Instagram, Twitter). Le texte fait écho à la situation actuelle, puisqu’il raconte un confinement : celui des habitants d’une île, soudainement coupés du continent (le bateau-navette ne circule plus et les communications sont interrompues), privés d’électricité et d’Internet. Suspense garanti !

Confinés… en musique #5 – Bill Withers et musique soul

Bill Withers s’est éteint à Los Angeles le 30 mars dernier, à l’âge de 81 ans. Auteur-compositeur-interprète, il est l’un des artistes soul les plus représentatifs des années 60 à 80. On ne compte plus le nombre de reprises de ses tubes, tel « Ain’t no sunshine », son tout premier.
La Médiathèque de Lattes lui rend hommage en proposant une sélection de ses titres, accompagnée de quelques autres œuvres emblématiques de la scène masculine soul.
Pour lancer la playlist, cliquez sur la vidéo juste au-dessus.
Pour avoir plus d’infos sur les morceaux présentés, c’est en-dessous que ça se passe :

01

« Ain’t no sunshine »
Bill Withers
Tiré de l’album Just as I am, 1971


02

« Use me »
Bill Withers
Tiré de l’album Still Bill, 1972


03

« Who is he (and what is he to you) ? »
Bill Withers
Tiré de l’album Still Bill, 1972


04

« Lean on me »
Bill Withers
Tiré de l’album Still Bill, 1972


05

« Lovely day »
Bill Withers
Tiré de l’album Menagerie, 1977


06

« Hello like before »
Bill Withers
Tiré de l’album Making music, 1975


07

« Lonely town, lonely street »
Bill Withers
Tiré de l’album Still Bill, 1972


08

« Why can’t we live together »
Timmy Thomas
Tiré de l’album Why can’t we live together, 1972


09

« I’ll be around »
The Spinners
Tiré de l’album The Spinners, 1972


10

« Wake up averybody »
Harold Melvine and The Blue Note
Tiré de l’album Wake up everybody, 1975


11

« Nightshift »
The Commodores
Tiré de l’album Nightshift, 1985


12

« Theme from Shaft »
Isaac Hayes
Tiré de l’album Shaft, 1971


13

« Move on up »
Curtis Maynfield
Tiré de l’album Curtis, 1971


14

« You song »
Billy Paul
Tiré de l’album 360 degrees of Billy Paul, 2002


15

« What’s going on »
Marvin Gaye
Tiré de l’album What’s going on, 1971


16

« Papa was a Rollin’ Stone »
The Temptations
Tiré de l’album All directions, 1972


17

« You sexy thing »
Hot Chocolate
Single, 1975


18

« Get up offa that thing »
James Brown
Single, 1976


19

« Tears of a clown »
Smokey Robinson and The Miracles
Tiré de l’album Make it happen, 1970


20

« My girl »
Otis Redding
Tiré de l’album Otis Blue: Otis Redding sings soul, 1965


21

« Across 110th street »
Bobby Womack
Tiré de l’album Across 110th street, 1972

 

Confinés… (mais cultivés) #14 – Coups de cœur littéraires

Une nouveau tour d’horizon de nos lectures de confinement :

1. LA GOÛTEUSE D'HITLER de Rosella Postorino : déjà disponible dans votre Médiathèque !

La véritable histoire de Margot Wölk, devenue Rosa Sauer sous la plume de Rosella Postorino :
1943. Reclus dans son quartier général en Prusse orientale, terrorisé à l’idée que l’on attente à sa vie, Hitler a fait recruter des goûteuses. Parmi elles, Rosa. Quand les S.S. lui ordonnent de porter une cuillerée à sa bouche, Rosa s’exécute, la peur au ventre : chaque bouchée est peut-être la dernière…
Ce roman dépeint la société allemande au temps de la deuxième guerre mondiale. Il montre que tous les Allemands n’adhéraient pas forcément à la pensée nazie mais vivaient sous la contrainte et la peur inhérentes à toute dictature organisée et contrôlée.
Le livre évoque aussi la vie des femmes en temps de guerre : les difficultés au quotidien pendant que les maris sont au front ou prisonnier, les amitiés ou rivalités entre femmes, le manque de tendresse et de contact physique qui peuvent pousser à faire des choses dangereuses…

 

2. SE LE DIRE ENFIN d'Agnès Ledig : nouveauté à découvrir dans votre Médiathèque !

Edouard rentre de vacances avec sa femme. Le couple n’entretient pas vraiment une belle relation amoureuse, surtout depuis qu’Edouard a reçu une lettre qui le perturbe et qu’il ne cesse de relire…
Sur le quai de la gare, il aide une vieille dame, anglaise et malicieuse, qui part se reposer dans une maison d’hôtes près de la mythique forêt de Brocéliande. Irrésistiblement attiré par cette dame, Edouard décide de planter sa femme sur le quai et de partir se ressourcer dans la nature. Là-bas, il va faire de nombreuses et belles rencontres. Il va aussi déterrer des secrets jusque-là bien enfouis et peut-être retrouver l’amour… tout en se retrouvant lui-même !
Ce livre nous emporte au cœur de la mystérieuse forêt de Brocéliande, lieu magique.
C’est un roman qui parle d’amitié, d’amour mais aussi de handicap, de violence, de traumatisme et de secret.

 

3. 10 MINUTES ET TRENTE HUIT SECONDES DANS CE MONDE ÉTRANGE d'Elif Shafak : nouveauté à découvrir dans votre Médiathèque !

Et si notre esprit fonctionnait encore quelques instants après notre mort biologique ? 10 minutes et 38 secondes exactement. C’est ce qui arrive à Leila, jeune prostituée brutalement assassinée dans une rue d’Istanbul et jetée par ses meurtriers dans une poubelle. Ces quelques précieuses minutes sont pour elle l’occasion de se remémorer tous les événements qui l’ont conduite d’Anatolie jusqu’aux quartiers les plus mal famés de la ville…
C’est ainsi que la romancière Elif Shafak retrace le parcours de cette jeune fille de bonne famille, dont le destin a basculé, et qu’elle nous raconte, à travers son héroïne, l’histoire de tant d’autres femmes dans la Turquie d’aujourd’hui.
Ce roman nous donne une vision de la Turquie du vingt-et-unième siècle où s’opposent tradition et modernité, orient et occident, religion et athéisme.

 

4. SIBÉRIE MA CHÉRIE de Sylvain Tesson, avec Thomas Goisque et Bertrand de Piollis : déjà disponible dans votre Médiathèque !

« Assez tôt, j’ai compris que je n’allais pas pouvoir faire grand- chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m’installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie. Loin de tout, sur les bords du lac Baïkal. Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j’ai tâché d’être heureux. Je crois y être parvenu. »
Sylvain Tesson, écrivain globe-trotteur, amoureux des grands espaces, de la nature sauvage et des steppes sibériennes, nous fait part de son expérience à travers ce récit.
Présentés sous forme de carnet de voyage, les textes sont tirés de ses précédents ouvrages.
Illustré d’aquarelles et dessins poétiques (Bertrand de Miollis), de photos aux couleurs extraordinaires (Thomas Goisque), ce recueil littéraire dépeint la nature, une vie solitaire, un idéal de simplicité sur les rives du Lac Baïkal…

Vous avez lu ces ouvrages ? Vous aimeriez les lire ? Vous lisez autre chose ?
Dites-le nous dans les commentaires ci-dessous !

Confinés… (mais cultivés) #13 – en ligne

Le Festival de Cannes est annulé ? Qu’à cela ne tienne ; nous vous proposons 6 ressources en ligne gratuites et libres d’accès pour célébrer le cinéma depuis chez soi !

1- Arte

On ne présente plus la célébrissime chaîne franco-allemande. On croit la connaître (Arte ? LA chaîne culturelle depuis 1992). On la croit austère, vaguement ennuyeuse… Mais c’est bien mal la connaître ! La presque-trentenaire, arrivée en pleine fleur de l’âge, rayonne de fraîcheur et surprises. Allez donc faire un tour sur son site internet : il regorge de web-séries originales et ludiques (notamment les excellentes Dopamine, ou encore (Tr)oppressé) et de replay de films de fiction dans leur intégralité (un fait assez rare pour être souligné, les replay des chaînes de télévision proposant généralement des reportages, mais rarement des films). Le tout librement et gratuitement !

Si vous êtes passionnés de cinéma, nous vous invitons à écumer la partie dévolue au 7ème art. Parmi les pépites que vous pouvez y trouver, nous vous recommandons chaudement la pastille Blow-up, qui « pose un regard […] décalé sur le cinéma ». Une belle leçon qui prouve que l’on peut être érudit sans être assommant.

2- Le forum des images

Vous rêviez de passer un moment en tête-à-tête avec les plus grands acteurs et réalisateurs de notre époque ? C’est possible grâce aux vidéos des masterclasses, rencontres, analyses de films… mises à disposition par le Forum des images. C’est touffu, c’est éclectique… En un mot : passionnant !

3- La cinémathèque française

Haut lieu de la cinéphilie, la Cinémathèque Française vous propose de découvrir via sa plateforme en ligne HENRI* des films rares, parfois inédits. Il est toujours émouvant de voir ces traces laissées par des hommes et des femmes il y a déjà plus d’un siècle, si proches et si lointains à la fois. Et fascinant de constater que, déjà, les bases du langage cinématographique étaient jetées, et que, malgré les progrès technologiques, elles n’ont que très peu évolué. Henri, je dis merci ! (et merci à Pascal, fidèle parmi les fidèles, de nous avoir signalé ce lien !)

* (du prénom de l’un des fondateurs de la cinémathèque, Henri Langlois)

4- Le cinéma du Centre Georges Pompidou

Notez bien ce rendez-vous dans votre agenda : chaque mercredi à 15h, le cinéma du Musée Georges Pompidou « vous offre une occasion inédite de découvrir des films à la croisée des avant-gardes, du cinéma expérimental, du documentaire et du film d’artiste. Chaque film est accompagné d’un commentaire, ​d’une analyse ou ​d’une mise en dialogue avec d’autres œuvres des collections du Musée national d’art moderne« . Après cela (et une fois le confinement levé) vous n’aurez qu’une envie : courir visiter le Musée Pompidou !

5- Le Cinémaclub

Si vous aimez être étonné.e cette plateforme est faite pour vous. 1ère surprise : la sélection est pointue, et orientée vers le cinéma de création… Logique, quand l’on sait que ce site a vu le jour grâce au mécénat de la maison de couture Chanel (2ème surprise !). Et, 3ème surprise : le film n’est disponible au visionnage que 7 jours. Parce que le beau est éphémère, et le rare désirable… ?

6- Mémoire Filmique

Née de la collaboration franco-espagnole entre la Cinémathèque de Toulouse, l’Institut Jean Vigo, de la Filmoteco de Catalunya et l’Arxiu del so i de la imatge de Mallorca, Mémoire filmique Pyrénées-Méditerranée rend hommage à l’histoire partagée par la France et l’Espagne et souligne l’importance du « film de famille » dans la mémoire collective. Un travail de conservation et de diffusion remarquable autour des archives filmiques des régions Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Aquitaine, de la Catalogne et des Baléares !

 

Confinés… en musique #4 – Années 80

Amis quadras ! Amis quinquas ! Cette playlist est pour vous ! Une vraie madeleine de Proust !
Imaginez un peu : un florilège de pépites oubliées, tout droit sorties des années 80 ! De quoi replonger dans son enfance, son adolescence, sa jeunesse… dans cet âge d’or de la musique facile, où le réchauffement climatique, le confinement et l’effondrement n’existaient pas encore ! Le bon vieux temps, en somme… que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître… à moins de le leur faire découvrir en partageant avec eux cette vingtaine de tubes ! « Tu vois mon chéri, quand Maman et Papa avaient ton âge, ils écoutaient ça »… ouais, présenté de cette façon, c’est sûr, c’est pas gagné…
Tant pis ! Cela restera un plaisir pas coupable du tout, à partager entre adultes consentants seulement !
Pour lancer la playlist, cliquez sur la vidéo juste au-dessus.
Et pour avoir plus d’infos sur les morceaux présentés, c’est en-dessous que ça se passe :

01

« Happy Children »
P. Lion
Tiré de l’album Springtime, 1984


02

« Precious little diamond »
Fox the Fox
Tiré de l’album In the dark of the nite, 1984


03

« Wood beez (pray like Aretha Franklin) »
Scritti Politti
Tiré de l’album Cupid & Psyche 85, 1985


04

« Dance hall days »
Wang Chung
Tiré de l’album Points on the curve, 1983


05

« Sign of time »
The Belle Stars
Tiré de l’album The Belle Stars, 1983


06

« Wouldn’t it be good »
Nik Kershau
Tiré de l’album Human racing, 1984


07

« Annie I’m not your daddy »
Kid Creole and the Coconuts
Tiré de l’album Tropical gangsters, 1982


08

« What is love »
Howard Jones
Tiré de l’album Human’s lib, 1984


09

« Concrete and clay »
Hong Kong Syndikat
Tiré de l’album Never too much, 1986


10

« Der kommissar »
Falco
Tiré de l’album Einzelhaft, 1982


11

« Too shy »
Kajagoogoo
Tiré de l’album White feathers, 1983


12

« Don’t go »
Yazoo
Tiré de l’album Upstairs at Eric’s, 1982


13

« Come on Eileen »
Dexiys Midnight Runner
Tiré de l’album Too-Rye-Ay, 1982


14

« True »
Spandau Ballet
Tiré de l’album True, 1983


15

« High on emotion »
Chris de Burgh
Tiré de l’album Man on the line, 1984


16

« One night in Bangkok »
Murray Head
Tiré de l’album Chess, 1985


17

« Don’t look any further »
Dennis Edwards
Tiré de l’album Don’t look any further, 1984


18

« Dancing with my tears in my eyes »
Ultravox
Tiré de l’album Lament, 1984


19

« Carribean queen »
Billy Ocean
Tiré de l’album Suddenly, 1984


20

« Pull up to the bumper »
Grace Jones
Tiré de l’album Nightclubbing, 1981

 

Confinés… (mais cultivés) #12 – Guide VOD et TV

Chaînes payantes ou chaînes gratuites… nous poursuivons notre exploration de leurs programmations, avec cette nouvelle sélection de films et de séries :

1. LE MAÎTRE DU HAUT CHÂTEAU sur Amazon Prime

Dans cette série uchronique en quatre saisons, les alliés ont perdu la seconde guerre mondiale et les USA sont occupés. D’une part par le Japon Impérial dans les états du Pacifique. D’autre part, par le Reich allemand à l’est. Reste une bande, zone neutre autour des Rocheuses, dont le statut demeure flou. Une femme retrouve un film où l’on voit une autre réalité, celle où les Alliés l’ont emportée : une vraie bombe…
Subtil retournement des valeurs où le folklore américain est collectionné par les riches occupants nippons et où ordre et eugénisme nazis se répandent progressivement, la série dévie du livre éponyme de Philip K. Dick, dont elle est adaptée, mais en conserve l’essence. Comment s’organise une résistance en dictature ? Où est la limite entre bien et mal ? Comment êtres sûrs de vivre dans le monde réel et non une copie décalée ? Personnages ambigus loin des stéréotypes, ambiance sépia, délétère, pesante parfois (un peu Indiana Jones par moment…). Le générique et la musique (disponibles dans votre Médiathèque) sont superbes et c’est toujours un choc de voir le drapeau US orné d’une svastika à la place des étoiles…
Un classique, déjà, comme le livre !

 

2. 7-KOGUSTAKI MUCIZE sur Netflix

2003 en Turquie. C’est le jour de la fête de la République. Memo, handicapé mental, accusé du meurtre d’une petite fille et condamné à mort, se retrouve dans la cellule numéro sept d’une prison.
Alors qu’ils l’avaient d’abord accueilli avec haine, ces codétenus commencent progressivement à être convaincus de son innocence, par la force de son grand cœur…
Magnifique histoire entre un père accusé à tort et sa fille, ce film turc est une adaptation d’une production sud-coréenne Miracle in Cell No 7, sur un sujet carcéral qui s’attaque aux dérives judiciaires du régime de l’époque.
Des acteurs exceptionnels, une histoire qui vous touche au plus profond, une musique superbe ! Préparez vos mouchoirs !

 

3. UNE MERVEILLEUSE HISTOIRE DU TEMPS sur Netflix et dans votre Médiathèque !

Adapté des mémoires de la première épouse de Stephen Hawking, ce film retrace sous un angle sentimental une partie de l’histoire du célèbre scientifique. En 1963, en Angleterre, Stephen, brillant étudiant en Cosmologie à l’Université de Cambridge, entend bien donner une réponse simple et efficace au mystère de la création de l’univers. De nouveaux horizons s’ouvrent quand il tombe amoureux d’une étudiante en art, Jane Wilde. Cependant, le jeune homme, alors dans la fleur de l’âge, se heurte à un diagnostic implacable : une dystrophie neuromusculaire plus connue sous le nom de maladie de Charcot.
Un film poignant qui a valu à Eddie Redmayne, interprète de Stephen Hawking, l’Oscar du meilleur acteur en 2015.

 

4. THE WHITE QUEEN sur Chérie 25, le samedi à 21h00 et en replay

L’Angleterre, au 15e siècle. Deux familles se font la guerre pour accéder au trône : les Lancastre et les York. C’est la Guerre des Deux-Roses, période sombre de l’histoire britannique qui ensanglanta le pays pendant trente ans, et déboucha sur le règne d’Henri VIII Tudor, puis de sa bâtarde, Elisabeth Ier. The White Queen en raconte l’un des épisodes : l’improbable amour entre Elisabeth Woodville et le jeune roi Edouard IV, ennemi de sa maison. Il fera d’elle son épouse, contre l’avis de tous, attisant un peu plus les flammes de la guerre…
Cette adaptation des livres de Philippa Gregory (disponibles dans votre Médiathèque) bénéficie d’une reconstitution soignée et d’un casting alléchant, réunissant la crème des acteurs de séries anglaises. Elle est suivie par deux séquelles, également adaptées de Philippa Gregory : The White Princess et The Spanish Queen.
Chérie 25 aura-t-elle la bonne idée de les diffuser dans la foulée ? Rien n’est moins sûr ! En tout cas, saluons l’effort de la chaîne qui programme sur le même créneau horaire des séries historiques inédites et de bonne facture (Mr. Selfridge, Victoria, Poldark…) quand tant d’autres ont une offre télévisée de plus en plus lamentable…

Confinés… (mais cultivés) #11 – Coups de cœur musicaux

1. THE DECALOGUE par Sufjan Stevens et Timo Andres : bientôt disponible dans votre Médiathèque !

On savait que le jeune prodige du folk US (folk au sens TRÈS large) aimait Steve Reich et la musique répétitive. Il en avait semé des indices dans Illinoise et surtout dans The BQE, une bande originale instrumentale de 2009. Il récidive avec une commande pour ballet au piano solo.
Écrit pour le New York City Ballet, les dix pièces composant le bien-nommé Decalogue sont interprétées par le jeune Californien Timo Andres qui n’a pour l’instant que deux albums solo au compteur (sans parler de ses participations à des compilations de musique contemporaine). Ici il possède déjà une grande maîtrise et les pièces, de style plutôt post romantique ou impressionniste, sont admirablement mises en valeur par son jeu puissant et subtil.
Les compositions, qu’Andres trouve méditatives, et qui pourtant envoient du lourd par moment, sont quelque part entre Tableaux d’une exposition de Moussorgski (1874) et A leaf de McCartney (1995).
Encore un gars très versatile. Un hasard ? En tout cas, sublime.

Rappelons que Stevens offre légalement un de ses concerts, Carrie & Lowell Live, sur YouTube :

 

2. O CÉU É VELHO HÁ MUITO TEMPO par Lucas Santtana : bientôt disponible dans votre Médiathèque !

Lucas Santtana (avec deux « t », et sans rapport avec Carlos) est l’héritier turbulent des Tropicalistes (Tropicália), qui étaient apparus dans les années 60 au Brésil en réaction à la dictature militaire, Caetono Veloso et Gilberto Gil en tête. Jusqu’ici, il nous avait habitués à des mélanges de samba aux accents symphoniques. Il avait souvent recours aux machines. Il laissait entendre des samples, tels ces petits emprunts à Debussy. Il enregistrait même des bruits d’aéroport, ou encore la voix de Fanny Ardant. Toutes ces fanfreluches sonores, si l’on ose dire, il les a désormais laissées de côté. Dans les dix morceaux qui composent ce nouvel opus, il se concentre sur la voix, l’accompagnement minimaliste à la guitare et pratiquement pas de percussions.
Certes les chansons sont envoûtantes, le rythme invite à la flânerie. Mais ne vous y trompez pas : Lucas Santtana chante son pays et sa vie intime. Il écrit sur la corruption et la violence dans un morceau, tandis que le suivant évoquera un souvenir amoureux. Mais le dispositif reste le même : une guitare et sa voix, toute en nuances. On entend son sourire franc, on le sent s’assombrir. On voit son visage en l’écoutant.
Aujourd’hui, Santtana puise dans une musique inventée à une époque où il n’était pas encore né. C’est la bande-son du Brésil des années 1950, la Bossa Nova. En choisissant ce genre musical, Lucas Santtana rend hommage à João Gilberto, disparu le 6 juillet 2019.

 

3. BLACK PUMAS par Black Pumas : bientôt disponible dans votre Médiathèque !

Sextet trouvant ses racines dans les sonorités Motown des 70’s, le groupe Black Pumas est né de la rencontre entre le jeune chanteur Eric Burton et le guitariste Adrian Quesada. Les activités de producteur de ce dernier lui ont déjà valu un Grammy Awards, ainsi qu’une reconnaissance du milieu, pour son travail avec de nombreux artistes dont Prince, ou plus récemment Nathaniel Rateliff & The Night Sweats.
L’album Black Pumas compte 10 titres dont un « Fire » à la Curtis Mayfield, dans lequel Quentin Tarantino puiserait sans doute l’inspiration de son prochain film. Quant à la ballade groovy « Black moon rising », soul, sexy et légèrement orchestrée, elle n’est pas sans évoquer certaines pièces de Lenny Kravitz, spécialement dans son intro percussion. Burton et Quesada font preuve d’une classe et d’une habileté déconcertante dans leur maîtrise des codes, pourtant diablement exigeants, de la soul. On pense à Sam Cooke, Otis Redding, voire Har Mar Superstar (période Bye bye 17) pour la modernité des arrangements.

 

Le confinement, vu par l’atelier d’écriture…

L’association Écri’Service, qui anime l’atelier d’écriture ayant lieu un samedi par mois à la Médiathèque, a suspendu ses activités le temps du confinement. En attendant, ses participants de tous âges ont reçu pour consigne d’écrire des textes libres sur le thème… du confinement !  L’association a gentiment accepté de les partager avec nous, afin de participer à l’accompagnement culturel des adhérents de la Médiathèque en cette période troublée. En voici une sélection :

ACROSTICHES par Bernie et Léamsi

Etre là à attendre
Sans visite sans sorties
Pour protéger nos vies.
Obligés nous dit-on
Isolés, impuissants
Restons à la maison.

Coronavirus, tu m’énerves !
On ne va plus à l’école,
Nous restons à la maison,
Finies les activités sportives,
Isolé de mes copains, ils me manquent.
Non à la contamination car
Ensemble nous te vaincrons.

 

CONFINEMENT VOYAGEUR par Marcal

Comme tous les après-midis ou presque, le beau temps le permet, alors je m’installe sur mon transat dans le jardin pour un moment de détente. Cette « retraite » forcée nous y oblige et finalement ce n’est pas si terrible que ça après tout, je dirais même que nous avons plutôt de la chance car beaucoup de gens sont en souffrance et nous n’avons pas à nous plaindre.
Je lis, je rêve, je ferme les yeux et j’écoute le silence. Seuls quelques cris d’oiseaux se font entendre et c’est très agréable. Je pense à tous ces projets de voyage tombés à l’eau ! Tiens, j’y plongerais bien dans l’eau ! Mer, étang, même une mare me suffirait ! Une idée me vient tout à coup. Puisque cette année les voyages sont improbables, et bien je vais ressortir mes albums, mes books de ceux que j’ai déjà fait. Pourquoi pas ? Du fond d’un placard je sors mon précieux carton. Le premier album : la Grèce. J’y suis allée plusieurs fois. Péloponnèse, Météores, Cyclades, Eubée, Rhodes, Corfou …
Je vous invite au voyage à travers ce poème que la magie de ce pays m’a inspiré. Il s’intitule Souvenir des îles grecques. C’est cadeau.

Du Pirée le bateau m’emmène jusqu’à Paros,
Une île des Cyclades escale pour Mikonos.
L’acropole s’éloigne, adieu les caryatides,
Dieux de l’Olympe vous me serviraient de guide.
Je vais dérouler le fil d’Ariane avec Minos,
Et dompter les lions sur l’île de Délos.
Voilà donc Santorin berceau de l’Atlantide,
De Fira à Pyrgos je cavale intrépide.
Une journée détente à bord d’une caïque,
Me fait découvrir des lagons aux couleurs magnifiques.
Je ne peux t’oublier Parikia et ton fameux moulin,
Rendez-vous de la fête, rendez-vous des copains.
Mezze, Ouzo, Tzatziki et autres moussakas,
Que nous dégustions entre amis chez Katérina.
Je reviendrais pour découvrir d’autres trésors,
J’irais d’îles en îles, j’irais de ports en ports.
De la Crète aux Cyclades,
De Cythère aux Sporades,
J’ai rêvé de Zeus, d’Héraclès, d’Apollon,
J’ai fait de toi, Athènes, le plus beau des balcons.

Maintenant fermez les yeux. Laissez-vous emporter vers ce pays de mythologie, d’incroyables légendes. Accrochez-vous à la cuisse de Jupiter, et peut-être, si votre imagination vous emmène plus loin, rencontrerez-vous Éros, le dieu de l’amour.
Bon voyage…

 

A CASA D’IRENE – CHRONIQUE DU CONFINEMENT par Richelieu

Voici que s’achève la quatrième semaine du confinement.
Depuis le début de cet épisode inédit de notre histoire, j’avoue que je suis quelque peu désorienté.
Ma vie est d’ordinaire très imbriquée dans une fréquentation proche de mes semblables : randonnées, conférences, gymnastique, atelier de peinture, atelier d’écriture, shoppings divers et variés… Et puis tout d’un coup, finito.
Le temps depuis le début de cette aventure (car c’est bien une aventure puisqu’on ne sait pas du tout où cela va nous mener…) ne m’a jamais paru aussi inexistant : je prétends depuis longtemps que le temps n’est qu’une illusion, et que notre vie se déroule en fait dans l’éternité.
Jamais cette idée fixe ne s’est trouvée aussi renforcée que maintenant !
La vie que nous menons actuellement me rappelle une vieille chanson triste, toute en accords mineurs, en tête du hit-parade italien dans les années soixante : « A casa d’Irene ». Un couplet commençait par les paroles « Giorni senza domani », qui se traduit en français par « Jours sans lendemain ». Voilà bien ce qui nous arrive aujourd’hui, tous nos jours se ressemblent, hier, aujourd’hui, demain, c’est du pareil au même ! En plus, la météo semble s’être calquée sur les circonstances, nous proposant une suite semblant sans fin de journées magnifiques…
Autre chose me vient à l’esprit, ce film américain fantastique qui s’intitule en français Le jour sans fin. Il met en scène un journaliste -Bill Murray- pris dans une aberration temporelle qui lui fait revivre chaque matin le même jour, scandé par une rengaine toujours identique sur son radio-réveil. Ce malheureux personnage met son exil temporel à profit pour tenter de conquérir le cœur de la belle Andie MacDowell, qui finira lors de la énième version de cette journée, par répondre à son amour, mettant fin par la même occasion au piège temporel infernal.
Oh, on ne peut pas dire que l’on s’ennuie. D’abord, le confinement à deux laisse la place à la conversation. Je pense souvent à ceux qui sont seuls. Comment font-ils ? Le téléphone peut-il les aider ?
Et puis il y a le jardin, espace de « déconfinement » limité, soit, mais bien là. Je pense souvent à ceux qui sont dans un appartement, avec en plus des gosses à gérer toute la journée… Comment font-ils ? Les bons conseils journalistiques et autres « tutos résosociesques » peuvent-ils les aider ?
Si cet état permet de se ménager de longs moments sans véritable activité, propices à réfléchir, voire à faire la sieste, il présente le danger de laisser s’installer insidieusement une très fâcheuse invitée : la paresse.
C’est pour cette raison que, sincèrement, cela commence à me peser. J’ai hâte de revoir les copains, de courir les sentiers, de faire les magasins librement. J’en ai marre de ces journalistes qui croient malin de demander aux célébrités « Et que ferez-vous dès que le confinement sera terminé ? » Et ceux-ci se croient obligés d’affirmer qu’ils courront embrasser leurs petits enfants…
Pour ma part je sais bien ce que je ferai : je prendrai ma voiture et je filerai voir la mer !


Vous en voulez encore ?
Faites un petit tour sur le blog d’écriture de l’association Écri’Service !
Ou replongez-vous dans la revue Zin’o’script, consacrée aux 7 péchés et aux 7 vertus ! Toujours par l’association Écri’Service !

 

Confinés… en musique #3

La playlist d’aujourd’hui est un peu particulière dans le sens où elle n’a pas été conçue comme d’habitude. Normalement, le secteur musique se charge seul de choisir les morceaux, faisant autorité en la matière.
Mais là, chacun de vos bibliothécaires a été sollicité pour proposer un ou deux titres qu’il écoute en ce moment, ou, à défaut, qu’il affectionne. D’où l’aspect hétéroclite de cette playlist au final pas si éclectique que ça, vu qu’on s’y cantonne au genre pop/rock. C’est dans les périodes traversées qu’elle trouve sa diversité, de 1967 à 2020. Et pour accentuer cette caractéristique, c’est par ordre chronologique de sortie des morceaux qu’elle vous est présentée. Encore un voyage auditif dans le temps, en somme !
Pour lancer la playlist, cliquez sur la vidéo juste au-dessus.
Et pour avoir plus d’infos sur les morceaux présentés, c’est en-dessous que ça se passe :

01

« Sunrise »
The Who
Tiré de l’album The Who sell out, 1967


02

« Imagine »
John Lennon
Tiré de l’album Imagine, 1971


03

« Le sud »
Nino Ferrer
Single, 1975


04

« Le coup de soleil »
Richard Cocciante
Single, 1978


05

« Perfect »
Fairground Attraction
Tiré de l’album The first of a million kisses, 1988


06

« 20000 over the sea »
Enigma
Tiré de l’album A posteriori, 2006


07

« Freely »
Devendra Banhart
Tiré de l’album Smokey rolls down thunder canyon, 2007


08

« Geography »
Boo Hewerdine
Tiré de l’album Open, 2015


09

« J-boy »
Phoenix
Tiré de l’album Ti Amo, 2017


10

« Bien sûr »
Jean-Louis Aubert
Tiré de l’album Refuge, 2019


11

« Colors »
Black Pumas
Tiré de l’album Black Pumas, 2019


12

« Comme un voleur »
Madame Monsieur, Jérémy Frérot
Single, 2020