Confinés… (mais cultivés) #4 – Histoires de garçons, à lire

1. Version adulte : LE PETIT GARCON QUI VOULAIT ÊTRE MARY POPPINS d'Alejandro Palomas

Tout commence par une journée de classe ordinaire. Sonia, la maîtresse, demande à ses élèves de primaire ce qu’ils voudraient faire plus tard. Guillermo “Guille” surprend tout le monde avec sa réponse : être Mary Poppins. Ce n’est là qu’une nouvelle manifestation de la personnalité atypique du gamin. Sonia convoque le père. Son instinct lui dit que quelque chose ne tourne pas rond. Manuel, le papa de Guille, a tout du macho. Il supporte mal les extravagances de son fils, son manque de virilité. Et la maman dans tout ça ? Absente. Partie exercer son métier d’hôtesse de l’air à Dubaï. Guille est confié aux soins de Maria, la “conseillère d’orientation” de l’école. Autrement dit la pédopsychiatre. Commence alors pour Maria un travail de fourmi : interpréter les indices semés par Guille au fil de leurs séances, pour comprendre la situation familiale du garçon et les vraies raisons de son comportement…
Contrairement à ce que le titre et la couverture laissent supposer, il n’y a pas de magie dans ce livre espagnol. C’est une histoire psychologique, familiale et réaliste, avec une narration à plusieurs voix, chacun des protagonistes s’exprimant à son tour. Pas le roman du siècle. Pas brillant pour son style littéraire ni pour son intrigue facile à démêler. Mais un roman sympathique, qu’on lit d’une traite, en un après-midi. Parce qu’on brûle de savoir comment la famille de Guille se sortira du piège émotionnel dans laquelle elle est empêtrée !

 

2. Version jeunesse : MAÏTÉ COIFFURE de Marie-Aude Murail

Louis fait partie de ces adolescents grands, maigres et taiseux qui font le désespoir de leurs parents. Pas vraiment bon élève. Pas de passions le prédisposant à un avenir. Bien difficile, dans ces conditions, de trouver un stage d’observation ! Bonne-Maman a une idée : pourquoi pas le salon de coiffure où elle a ses habitudes ?
Louis accepte, sans doute par opposition à son père qui ne jure que par les diplômes. S’ouvrent alors pour le garçon des perspectives inattendues dans le microcosme coloré de Maïté Coiffure : le plaisir du travail manuel, les premiers émois amoureux, les coups durs de la vie…
Maïté Coiffure fut initialement édité au début des années 2000. Les références culturelles dont il est truffé sont aujourd’hui un peu dépassées (Charmed, L5…). Les personnages sont assez caricaturaux. Pourtant le livre a raflé une quantité incroyable de prix, décernés par les collégiens de l’époque. Comment expliquer ce succès ? Parce que le roman de Marie-Aude Murail a le mérite de promouvoir le travail manuel, dans un système qui a encore tendance à le dénigrer. Le travail manuel comme voie d’épanouissement pour les élèves en difficulté scolaire. Beaucoup de collégiens ont dû se retrouver dans les errances et le mal-être de Louis.
Et puis, malgré les clichés, le salon de Madame Maïté finit par devenir un lieu attachant. Où l’on ne fait pas que l’apprentissage d’un métier, mais aussi celui de la vie !

Ces deux ouvrages feront partie des nouveautés disponibles à la réouverture de la Médiathèque !

 

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