1. DEUX de Filippo Meneghetti
Premier long métrage de l’italien Filippo Meneghetti, Deux nous dévoile l’immense amour qui unit deux femmes septuagénaires rêvant de s’enfuir ensemble pour vivre à Rome.
Seulement voilà, si Nina vit son homosexualité de manière décomplexée, Madeleine, elle, le cache encore à ses enfants qui voient en Nina une simple voisine de palier.
Un évènement viendra bousculer leur projet mais confirmer l’essentiel.
Très beau film sur l’homosexualité chez nos aînés. Les caractères assez opposés des deux personnages principaux se répondent à merveille. La volubile Nina nourrit un sentiment ambivalent pour la discrétion de Madeleine qui de son côté, bien que quelque peu effrayée par l’énergie de sa compagne, semble lui vouer une admiration sans borne.
~ César 2021 de la Meilleure première œuvre ~
2. AMAZING GRACE, ARETHA FRANKLIN de Alan Elliot et Sydney Pollack
Peu avant la pandémie sortait sur grand écran la captation d’un événement mémorable. Un évènement dont l’enregistrement audio qui en ressortit est le disque de musique sacrée le plus vendu au monde et on comprend aisément pourquoi.
Deux jours durant, la plus célèbre des prêtresses afro-américaines se donne en spectacle devant un auditoire médusé. Divers problèmes techniques ont empêché ce moment de grâce de l’hiver 1972 d’être porté à l’écran avant… l’été 2019.
Certes, ce documentaire réalisé par Sydney Pollack peut souffrir parfois d’une image granuleuse et d’une post synchro hasardeuse mais ce film revient de loin et soyez-en sûrs, le moment est historique. En effet, Aretha Franklin, au sommet de sa carrière, revient à ses premiers amours ; les Negro Spirituals et plus précisément le Gospel. Elle est alors la « Queen of Soul », l’une des figures de proue des militants des droits civiques mais elle montre ici qu’elle n’oublie en rien ce qui a fait d’elle une si grande interprète. Elle revient à la maison.
Dès lors, on comprend mieux la tessiture de sa musique, ces chœurs omniprésents et ce lyrisme contagieux qui caractérisent ses plus grands succès.
Il est en train de se passer quelque chose d’unique dans cette petite chapelle du quartier de Watts à Los Angeles, là-même où 7 ans auparavant, éclatèrent les tristes et célèbres émeutes raciales. Et la foule (vous y croiserez Mick Jagger et Charlie Watts en sueur) mélangeant croyants, agnostiques et athées ne s’y trompe pas. Elle chante, danse, pleure, jubile avec nous. Un merveilleux moment.