😍Les derniers coups de cƓur adultes

Littérature allemande :
Le parfum des poires anciennes par Ewald Arenz

Rien ne destinait Sally et Liss Ă  se rencontrer. La premiĂšre est une adolescente instable et citadine, qui jure comme un charretier. La seconde une agricultrice d’ñge mĂ»r, enfermĂ©e dans sa solitude. Pourtant, leur rencontre a bien lieu. Cela se passe dans les vignes de Liss, alors que Sally s’est enfuie de chez elle. Un lien naturel se créé immĂ©diatement entre les deux femmes, malgrĂ© leurs diffĂ©rences et leurs caractĂšres rudes. Non sans heurts, elles vont s’apprivoiser, au point de ne plus pouvoir vivre l’une sans l’autre

Encore une trĂšs belle histoire d’amitiĂ© intergĂ©nĂ©rationnelle que nous offre cette fois l’auteur allemand Ewald Arenz. Outre la transformation qu’opĂšre sur les deux protagonistes leur relation inattendue, le livre offre de superbes moments de dĂ©couverte du monde agricole : la coupe du bois, le sucrage des abeilles, la rĂ©colte des poires, les vendanges
 On s’émerveille en mĂȘme temps que la jeune Sally pour qui ce nouveau mode de vie s’avĂšre salvateur.
Un roman plus sombre et réaliste que feel-good, malgré quelques ficelles communes.

Notre note : ★★★★☆


Roman feel-good japonais :
La librairie Morisaki par Satoshi Yagisawa

Takako est une jeune femme d’une vingtaine d’annĂ©es qui vient de vivre une dĂ©ception amoureuse : le collĂšgue de travail qu’elle frĂ©quentait lui a annoncĂ© qu’il allait se marier avec une autre. AprĂšs cette annonce fracassante, Takako perd pied et dĂ©cide de dĂ©missionner. Les jours suivants s’enchaĂźnent dans la dĂ©prime jusqu’à l’appel tĂ©lĂ©phonique de l’oncle Satoru. Takako ne l’a pas vu depuis plusieurs annĂ©es. Il lui propose de venir habiter Ă  la librairie familiale Morisaki, le temps qu’elle se remette complĂštement de sa rupture. SituĂ©e en plein Tokyo, la librairie Morisaki permettra Ă  Takako de redĂ©couvrir les plaisirs de la vie, non seulement par le biais des livres, mais aussi par celui des rencontres qu’elle va y faire

GrĂące Ă  l’évolution de son hĂ©roĂŻne, que nous suivons tout au long de son quotidien jusqu’à sa reconstruction, cette histoire rĂ©confortante et optimiste, trĂšs agrĂ©able Ă  lire, nous amĂšne Ă  prendre du recul sur les coups durs de la vie et sur ce qu’elle a encore Ă  nous apporter, en toute simplicitĂ©.

Notre note : ★★★★☆


Littérature française :
Je me souviens de Falloujah par Feurat Alani

Feurat Alani est un grand reporter d’origine irakienne. En 2019, il publie une bande dessinĂ©e inspirĂ©e de son histoire familiale, Le parfum d’Irak, qui lui vaut le Prix Albert Londres ainsi qu’une adaptation en sĂ©rie animĂ©e, diffusĂ©e sur Arte. PoussĂ© par son entourage, il rĂ©itĂšre l’expĂ©rience en 2023, cette fois sous forme de roman.
Je me souviens de Fallujah se concentre davantage sur la figure paternelle. Au soir de sa vie, alors qu’il est hospitalisĂ© pour un cancer, Rami, le pĂšre de Feurat Alani, perd la mĂ©moire. Un tel drame pousse l’auteur Ă  s’interroger sur le parcours de cet homme dĂ©racinĂ© et taiseux, Ă  combler les zones d’ombre et les non-dits. À travers Rami, c’est l’histoire de toute une nation que l’on dĂ©couvre, l’Irak, depuis les annĂ©es 50 jusqu’à nos jours. Une histoire qui a aussi influencĂ© la jeunesse de l’auteur, prĂ©sentĂ©e en parallĂšle de celle de son pĂšre, et sur laquelle pĂšsent encore le poids de l’exil, l’écartĂšlement entre deux pays.
Éclairant et poignant, le roman est un magnifique hommage au parent disparu autant qu’à la patrie d’origine meurtrie par la guerre.

Notre note : ★★★★★


Roman historique islandais :
Le roi et l’horloger par Arnaldur Indridason

Avec Le roi et l’horloger, Arnaldur Indridason dĂ©laisse momentanĂ©ment les romans policiers pour revenir Ă  ses premiĂšres amours : l’Histoire.
Le roman a pour cadre l’Islande et le Danemark du 18e siĂšcle, sous le rĂšgne du roi fou Christian VII. Dans les rĂ©serves de sa majestĂ© dort un vĂ©ritable trĂ©sor oubliĂ© : une magnifique horloge que le temps n’a pas Ă©pargnĂ©e. Un modeste artisan, Jon Sivertsen, se met en tĂȘte de la rĂ©parer. Ses travaux discrets attirent l’attention de Christian VII. Au fil de visites impromptues, un dialogue s’établit entre le roi et l’horloger, oĂč Jon Ă©voque l’histoire de son pĂšre, Sigurdur, fermier islandais condamnĂ© Ă  mort pour mauvaises mƓurs. Les confidences de Jon ont un effet inattendu sur le roi, au point d’inquiĂ©ter tout le reste du palais

Les deux rĂ©cits, celui de Jon et celui de Sigurdur, s’entremĂȘlent habilement pour former un ensemble qui tient autant de la chronique historique que du conte. Les rĂ©parations de l’horloge offrent de belles rĂ©flexions sur le temps qui passe ou la dĂ©votion Ă  l’art, parmi d’autres sur la diffĂ©rence de traitement entre les classes sociales.

Notre note : ★★★★★

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