Littérature jeunesse : quand SHERLOCK HOLMES se prend un coup de jeune…

1. LES ENQUÊTES D'ENOLA HOLMES par Nancy Springer

C’est bien connu : la littérature est une source inépuisable d’inspiration pour le cinéma et la télévision. L’arrivée des plateformes VOD n’y change rien. Netflix et consorts l’ont bien compris. Ils ne se privent pas d’exploiter le filon.
Parmi leurs récentes adaptations, il y en a une qui a fait florès : Enola Holmes.
Bien que distrayant et servi par un casting 100% pur british, le film s’éloigne parfois grossièrement de l’œuvre originale inventée par Nancy Springer, pour sacrifier à l’air du temps.

Dans les six livres qui composent la série littéraire, Enola Holmes est bien la sœur du célèbre détective Sherlock, et du moins célèbre gentleman Mycroft. En revanche, ce qu’elle n’est pas, c’est une experte en arts martiaux. Elevée à la campagne, loin de toute société, elle n’entretient pas de complicité particulière avec sa mère. Une des rares choses que toutes les deux partagent, c’est le goût pour les messages codés. Un goût qui se révèle très utile à Enola pour retrouver la trace de sa mère, quand celle-ci disparaît sans crier gare le jour de ses 14 ans. Ainsi que pour échapper à ses frères qui veulent la mettre en pension en découvrant sa situation isolée ! Forcée de fuir, Enola en profite pour s’adonner à la passion familiale : enquêter. Plus particulièrement : retrouver des lords et des ladys disparues… avec qui elle ne flirte pas, contrairement à ce que Netflix veut bien nous faire croire ! Dans sa quête d’indépendance, Enola reste seule jusqu’au bout, comme le laisse présager son prénom, anacyclique de l’anglais “alone”.

Beaucoup plus subtils que la version filmée, magnifiquement écrits et dotés d’un vocabulaire d’une grande richesse pour une œuvre estampillée jeunesse, les livres de Nancy Springer se dévorent les uns à la suite des autres comme des scones à l’heure du thé. Imprégnés d’un irrésistible esprit anglais malgré les origines américaines de l’auteure, émaillés de références culturelles et littéraires d’époque, ils abordent aussi des sujets de société comme la condition féminine au 19ème siècle ou celle des nécessiteux.

Egalement disponibles dans votre médiathèque : Les enquêtes d’Enola Holmes, tomes 1 à 6, adaptation en bandes-dessinées par Serena Blasco

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2. SHERLOCK, LUPIN & MOI par Alessandro Gatti et Pierdomenico Baccalario

Forte de son succès, Enola Holmes a fait des émules !
Cette fois, point de petite sœur sortie de derrière les fagots. Mais un personnage féminin secondaire issu des aventures de Sherlock Holmes : Irene Adler. Pour simplifier, dans l’œuvre originale de Conan Doyle, Irene est à Sherlock ce que Catwoman est à Batman. Une rivale fascinante (voire plus si affinités) qui lui a fait subir l’une de ses plus cuisantes défaites…
Rajeunie sous la plume d’un duo d’auteurs italiens, Irene Adler nous raconte sa toute première rencontre avec Sherlock Holmes. Cela se passe à l’été 1870, dans la ville de Saint-Malo. Irene et Sherlock y séjournent avec leurs familles respectives. Ils ne sont encore que des adolescents. Un troisième larron, et pas des moindres, se joint à eux : Arsène Lupin. Si Irene est une fille à papa nourrissant des désirs d’émancipation, Sherlock fait déjà preuve d’une froide logique à la limite de la sociopathie tandis qu’Arsène affiche des airs de mauvais garçon adepte du déguisement et de la savate.
Comment ce trio infernal pourra-t-il résister à la découverte d’un cadavre sur la plage de Saint-Malo ? Il faudra bien plus que les interdictions des parents ou les intimidations de la pègre locale pour les détourner de ce mystère à résoudre. S’ensuivront d’autres nombreuses enquêtes au fil des 10 tomes parus à ce jour…

Beaucoup moins adulte et aboutie qu’Enola Holmes, cette série néanmoins fort sympathique offre une bonne entrée en matière pour les jeunes lecteurs désireux de s’initier au roman policier. Avec en prime, le 19ème siècle comme décor historique.

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3. Bonus cinéma : LE SECRET DE LA PYRAMIDE par Barry Levinson

Mais les Italiens ne sont pas les premiers à avoir imaginé la jeunesse de Sherlock Holmes !
Arte nous l’a rappelé pendant les fêtes de fin d’année en rediffusant le film de Barry Levinson Young Sherlock Holmes, soit en français Le mystère de la pyramide.
Le film, tout comme ses interprètes, a vieilli depuis sa sortie officielle en 1984. Ses effets spéciaux un peu moins, les hallucinations de la scène d’ouverture faisant toujours sensation. Les personnages sont très bavards en comparaison des dialogues minimalistes caractérisant le cinéma actuel. Mais il y a dans l’œuvre cette légèreté, ce charme aventureux propres aux films jeunesse des eighties.

Pas étonnant quand on sait que Chris Colombus en est le scénariste. L’homme a travaillé sur d’autres titres cultes tels que Les Gremlins, Les Goonies, Maman j’ai raté l’avion… dont on retrouve ici l’atmosphère fantaisiste. Sans parler des deux premiers Harry Potter qu’il a réalisés des années plus tard !
D’ailleurs ce Secret de la Pyramide n’est pas sans évoquer l’univers magique du sorcier anglais. Son héros, le jeune John Watson, petit brun binoclard aux yeux bleus, lui ressemble beaucoup. L’école oxfordienne où il fait ses premiers pas rappelle grandement Poudlard, avec ses professeurs farfelus, ses élèves en uniformes et ses rivaux pédants style Drago Malefoy. C’est là-bas que Watson fait la connaissance de son voisin de chambrée Sherlock Holmes, escogriffe flegmatique et sûr de lui, qui l’embarque dans la résolution de morts mystérieuses liées au gourou d’une secte d’inspiration égyptienne. D’où la pyramide.
Dans cette affaire les deux adolescents sont aidés de la jolie Elizabeth Hardy. Ils forment avec elle un éphémère trio, précurseur du désormais célébrissime Harry-Ron-Hermione.

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