De 1914 à 1918, environ huit millions de Français sont mobilisés. Plus de quatre millions participent effectivement aux combats, en soldats, et un sur trois y laisse sa vie. Au cours de cette tragédie se rassemblent des hommes de tous âges et de toutes conditions. À la diversité de leurs origines, il faut ajouter celles des conditions d’existence au feu : les « embusqués » de l’arrière ne rencontrent pas les mêmes difficultés que les zouaves des premières lignes ; la journée d’un artilleur ne ressemble guère à celle d’un fantassin ; dans une même tranchée le chti’mi, sans nouvelles des siens, nourrit d’autres préoccupations que l’instituteur laïque. Jacques Meyer, lui-même combattant de la Grande Guerre, avait recueilli pour cet ouvrage de nombreux témoignages oraux. Ces documents apportent une importante contribution à la psychologie du soldat et brossent le tableau, parfois monotone, parfois terrifiant du quotidien de la guerre.