La playlist du moment : spéciale “Comédies musicales”…

Une petite liste de musicals pour se remonter le moral, ça vous dit ?
Mais pourquoi employer le mot anglais musicals ? Parce que c’est plus court que le terme “comédies musicales en film” qui conviendrait. Ces films sont pour la plupart des adaptations de spectacles joués d’abord sur Broadway (ou à Londres, oui il n’y a QUE des anglo-saxons dans cette liste) depuis le passage au film parlant (c’est d’ailleurs le sujet de Chantons sous la pluie). Laissez-vous porter par les images et les voix : parfois les danseurs chantent (Astaire, Jackson, Garland), parfois non (Kerr, Hepburn), mais en tout cas tous dansent ! Ou jouent de la batterie en même temps. Mais vous verrez que même les personnages animés doivent parfois auditionner. Remakes, adaptations de Shakespeare, hommages, reflets d’autres œuvres, contes et légendes, voici l’ADN du monde des musicals, si tendrement surannés mais récemment remis au goût du jour par le film La La Land et la série Smash, entre autres.

Assez parlé. Chantons. Dansons. Décollons !

01

“Somewhere over the rainbow”
Judy Garland
Tiré de Le magicien d’Oz, 1939

02

“Let’s be bad”
Megan Hilty et la troupe
Tiré de Smash, 2013

03

“That’s entertainment”
Fred Astaire, Jack Buchanan, Oscar Levant, Nanette Fabray
Tiré de Tous en scène, 1953

04

“Les auditions”
La troupe
Tiré de Tous en scène (Sing), 2016

05

“Heather on the hill”
Cyd Charisse, Gene Kelly
Tiré de Brigadoon, 1954

06

“Another day of sun”
La troupe
Tiré de La la land, 2016

07

“Somewhere”
Julie Andrews
Tiré de West Side Story, 1961

08

“Make’ em laugh”
Donald O’Connor
Tiré de Chantons sous la pluie, 1952

09

“Shall we dance”
Yul Brynner, Deborah Kerr
Tiré de Le roi et moi, 1956

10

“I could have danced all night”
Audrey Hepburn
Tiré de My fair lady, 1964

11

“This is Halloween”
La troupe
Tiré de L’étrange Noël de Monsieur Jack, 1993

12

“Drum solo”
Fred Astaire
Tiré de Demoiselle en détresse, 1937

13

“I never met a wolf who didn’t like to howl”
Megan Hilty et la troupe
Tiré de Smash, 2013

14

“Ease down the road”
Michael Jackson, Diana Ross
Tiré de The Wiz, 1978

 

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Thématique cinéma : les remakes

 

Faire, défaire, refaire… Il y quelque chose de l’ordre du mythe dans la notion de remake. On pourrait d’ailleurs voir dans cet inlassable travail de réinterprétation le tissage d’une grande toile cinématographique, qui formerait un vaste réseau de résonances entre les œuvres, les réalisateurs, les époques et les continents.

Incursion dans un (mauvais ?) genre à part, situé à la croisée entre intérêt mercantile, projet artistique et plaisir de cinéphile…

 

 

Acquisitions BD septembre 2020

 

Mmmm ! Que ça fleure bon la rentrée, avec ses odeurs de lundis matins pressés et de dimanches soirs déprimés ! Ajoutez à cela le doux parfum de la solution hydroalcoolique tartinée quinze fois par jour sur vos mimines desséchées, les relents d’haleines confinées derrière leurs masques chirurgicaux, et vous aurez un magnifique aperçu de ce premier automne dans le monde d’après !

Heureusement, vos bonnes fées de la Médiathèque sont là pour éclaircir le tableau avec ce lot tout frais de bandes-dessinées, mangas, romans graphiques
Garanti sans complexe et sans morosité ! De quoi vous faire voir l’automne en orange, en rouge et en jaune, en tarte à la citrouille et en marrons chauds ! Ou comment envoyer valser covid et rentrée !

 

Thématique musique “Internationales de la guitare 2020”

 

Non, la culture n’est pas morte ! Certes, elle se porte mal mais le coronavirus n’aura pas eu complètement raison d’elle !

Même si cette maudite épidémie nous prive de nombreux festivals, certains font de la résistance, comme les Internationales de la Guitare. La fournée 2020 aura bien lieu du 12 septembre au 10 octobre avec son lot de concerts programmés aux quatre coins de l’Hérault.

Fidèle à l’événement, la Médiathèque de Lattes propose son habituelle table thématique mettant à l’honneur les artistes présents au festival. On y trouvera aussi les têtes d’affiche initialement prévues, mais malheureusement annulées pour les raisons sanitaires que l’on sait, telles Thomas Fersen, Otys Taylor ou Goran Bregovic.

 

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En cadeau, une playlist spéciale histoire de vous mettre dans l’ambiance :

 

Coup de ♥ DVD : BETTER CALL SAUL

Je vais vous faire une confidence : je n’aime pas les séries télé. Chronophages, opportunistes, exclusives… Après des débuts prometteurs la suite s’avère souvent décevante ; l’intérêt s’émousse, la lassitude s’installe, puis finalement le divorce est consommé. Mais ça, c’était avant. Avant que je ne tombe sur celle qui m’a révélé le charme et l’attrait de la chose : Better call Saul *. Et pourtant, sur le papier, les choses s’annonçaient mal : d’abord parce qu’il s’agit d’un spin-off, et que, de mon point de vue, ce genre de procédé relève souvent de la facilité scénaristique ; ensuite parce que l’intrigue, qui tient en une ligne (boire et déboires de Jimmy McGill alias Saul Goodman, avocat de Walter White dans la séminale Breaking bad *), n’excite pas vraiment la curiosité. Sauf que… Allez savoir pourquoi, la magie opère.

Ou plutôt si, voici pourquoi : une écriture au cordeau, qui ménage moult rebondissements sans sacrifier la vraisemblance de l’intrigue ; un travail sur les personnages d’une grande finesse psychologique, où chaque rôle est délicatement ciselé et parfaitement incarné par son acteur ; une réflexion tout en nuances sur des thèmes aussi universels que la justice, l’amour, la famille, le bien et mal… ; le tout servi par une réalisation virtuose : montage, photographie, musique, rien n’est laissé au hasard.

S’il ne fallait ne retenir qu’un seul moment, qui résumerait à lui seul tout cela : épisode 5, saison 3. Stratégiquement placé au cœur de la série (qui comprend au total 6 saisons de 10 épisodes chacune) et au cœur de la fabrique de la justice (au tribunal), ce chapitre met en scène la confrontation entre Jimmy McGill / Saul Goodman et son frère, Charlie McGill. Ce huis-clos, qui constitue un brillant hommage à un genre phare du cinéma américain, le film de procès, offre 45 min de pure voltige scénaristique…

Vous n’aimez pas les séries ? Appelez donc Saul !

*Que les puristes de la langue française nous pardonnent mais ces titres n’ont pas été traduits

Référence
Better call Saul, avec Bob Odendirk, Jonathan Banks, Rhea Seehorn...
Cote : F BET
>>> Lien vers le catalogue en ligne (N'hésitez à pas cliquer ici pour consulter la disponibilité des documents et réserver vos DVD le cas échéant !) <<<

Nos coups de ♥ littéraires de la fin d’été…

Quels sont les livres qui nous ont fait craquer en cette fin d’été ? Étrangement, peu de nouveautés. On laisse nos adhérents en profiter en priorité. L’occasion pour nous d’explorer les vieilleries. Après tout, ne dit-on pas que c’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe ? Alors, prêts à vous régaler ?

 

1. Le secteur adulte vous propose : IL ÉTAIT DEUX FOIS de Frank Thilliez

En 2008, Julie, dix-sept ans, disparaît en ne laissant comme trace que son vélo posé contre un arbre. Le drame agite Sagas, petite ville au cœur des montagnes de Savoie, et percute de plein fouet le père de la jeune fille, le lieutenant de gendarmerie Gabriel Moscato. Ce dernier se lance alors dans une enquête aussi désespérée qu’effrénée…

Un thriller bien construit, qui aborde le thème de l’illusion et de l’amnésie suite à un stress intense. Une intrigue découpée tel un puzzle. Du Thilliez comme on l’aime ! Et une vraie nouveauté par-dessus le marché !

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2. Notre saisonnier de l'été vous propose : MEG de Steve Alten

Meg de Steve Alten est à la fois un roman d’aventure et d’exploration maritime. On y suit le personnage de Jonas Taylor, un paléobiologiste et pilote de submersible travaillant pour la Navy. Il est traumatisé par sa dernière plongée au cours de laquelle il a aperçu un Carcharodon megalodon – plus communément appelé Meg – dans les profondeurs de la Fosse des Mariannes. Le Meg, ancêtre des grands requins blancs, long de dix-huit mètres pour vingt tonnes, est considéré comme le plus féroce prédateur de toute l’histoire. Rescapé de la plongée, Jonas clame alors sa découverte : l’espèce Carcharodon megalodon, que l’on pensait disparue, existe bel et bien. Mais ses employeurs, pensant qu’il a perdu la raison, le renvoie. Jusqu’au jour où un biologiste marin, Masao Tanaka, propose à Jonas de replonger dans la Fosse des Mariannes, afin de prouver sa découverte…

Ce livre plaira aux fans de Jurassic Park, ou encore à ceux des Dents de la mer. Le côté préhistorique et “chasse au gros poisson” est effectivement très présent dans le livre et rappelle plusieurs scènes des deux classiques signés Steven Spielberg. Les passionnés de Jules Verne y trouveront également leur compte grâce aux nombreuses scènes sous-marines évoquant Vingt mille lieues sous les mers.

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3. Les secteurs adulte et jeunesse s'associent pour vous proposer : un double coup de ♥ sur le thème QUAND JANE AUSTEN RIME AVEC MAGIE !

Imaginez Jane Austen prenant le thé avec les frères Grimm et Napoléon Bonaparte. Bien sûr, cette rencontre historique n’a jamais eu lieu. Mais elle aurait pu, vu que ces quatre-là ont tous été contemporains. Bref, de quoi parleraient nos improbables convives pour accompagner leur earl grey ? De mœurs, de magie et de conquêtes, bien sûr !
Imaginez encore qu’un petit malin ait épié leur conversation et décidé d’en faire un livre. Cela aurait sans doute donné Jonathan Strange & Mr Norrell de Susanna Clarke. Car ce roman-univers (plus de mille pages !) contient tous les sujets susmentionnés : satire de la bonne société anglaise de la fin 18ème-début 19ème siècles ; renaissance d’une magie ancestrale donnant lieu à un débat idéologique entre un maître jaloux de son savoir et son élève prodige ; récit de batailles napoléoniennes pas tout à fait fidèles à la réalité, la magie venant en perturber le cours…
Foisonnant, érudit, passionnant, Jonathan Strange & Mr Norrell réunit les meilleurs ingrédients de ce que la littérature anglaise est capable de produire. Son auteure, Susanna Clarke, y fait preuve d’une imagination inépuisable. En témoigne le nombre ahurissant de notes de bas de page qui viennent enrichir le texte principal, sous la forme de contes de fées.
LE roman qu’on aimerait voir ne jamais s’arrêter. À découvrir sans tarder au rayon adulte !

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Côté littérature jeunesse, on constate avec étonnement que l’oeuvre de Jane Austen est source d’inspiration pour nombre de nouveaux auteurs. C’est le cas d’Alison Goodman, avec sa série Lady Helen. Dès les premières pages, Alison Goodman revendique haut et fort son amour précoce pour la période de la Régence anglaise, théâtre des romans de Miss Austen, et de l’épopée napoléonienne. Un amour qui n’est pas feint comme le prouve la reconstitution fidèle et détaillée de cette époque. On prend plaisir à suivre la jeune Lady Helen Wrexhall dans ses mondanités entre bals, promenades au parc, présentation officielle à la reine et  quête du meilleur parti conjugal. Mais aussi vexations diverses, liées à la condition féminine dans cette période conservatrice.
À cela vient s’ajouter l’élément fantastique : Lady Helen se découvre des pouvoirs hors du commun. Des pouvoirs qu’elle a hérité de sa mère et qui font d’elle l’objet de convoitise d’une mystérieuse société secrète, luttant contre de vicieux démons : le Club des Mauvais Jours. Si ce versant du roman est un peu excessif et parfois trop en décalage avec le volet historique, il n’en reste pas moins intéressant car il incarne pour notre héroïne une voie de salut, vers l’affranchissement des normes sociales.
Un roman jeunesse, certes, mais très mature dans son style et dans les thèmes abordés. À réserver aux plus âgés, 14 ans et au-delà !

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Acquisitions DVD – juin 2020

Brésil (La vie invisible d’Euridice Gusmao), Tunisie (Un divan à Tunis), Bangladesh (Made in Bangladesh), Mexique (Roma), Suède (Midsommar), Etats-Unis (Detroit), Algérie (Papicha)… Non non, il ne s’agit pas des derniers guides de voyages disponibles à la Médiathèque mais bien de quelques titres tirés de notre dernière liste de nouveautés cinéma. Voici donc de quoi s’évader un peu, prolonger l’été et voyager par procuration !

Liste des acquisitions DVD – juin 2020

Acquisitions adultes – septembre 2020

C’est le nombre de nouveautés que nous vous livrons pour cette rentrée, tout ça rien qu’au secteur adulte !
Des romans, des documentaires, des gros caractères… on a mis le paquet !
Il y a même de la poésie inédite et des romans en anglais, inédits eux aussi, histoire de faire plaisir à tous ceux qui reprochent à notre rayon langues étrangères de “ne pas donner envie” ! Message bien reçu ! Désormais, nous en achèterons régulièrement dans l’année… et que du roman récent, s’il-vous-plaît, pas de la vieillerie !
Si après tout ça, vous ne trouvez pas votre bonheur, c’est que vraiment, vous n’avez pas envie d’être heureux en lecture !

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La playlist du moment : spéciale “Inclassables”

À la demande d’un adhérent qui restera anonyme, voici une playlist de musiques inclassables. Pourquoi un tel nom barbare ? Parce qu’à la Médiathèque nous mettons tout dans des cases, parfois en poussant un peu et qu’il faut bien qu’un artiste soit rangé en jazz ou en chanson.
Et parfois ça ne rentre pas. Où mettre ce Jon Hassell qui mêle musique ethnique et trompette jazz ? Ce Naked City entre musique surf et hardcore bruitiste ?
Par moments c’est le côté musique improvisée qui l’emporte, comme chez Sonic Youth, coutumiers du fait. Ou au contraire le côté très écrit d’un Chassol qui harmonise (c’est-à-dire qu’il transforme les sons en mélodies et harmonies) tout ce qui bouge. Enfin ce Hugues Le Bars recyclant le fameux discours de Malraux (“Entre ici, Jean Moulin…”) sur une rythmique guerrière de bruits de bottes qui fait froid dans le dos. Comme quoi expérimenter ne rime pas toujours avec s’amuser…
Bref, tous ces gens traçant leur chemin dans un entre-deux (ou trois ou quatre ou… plus) cohabitent dans notre boite Inclassables, la fameuse cote 450 de notre classement, faute de mieux.
Que cela ne vous empêche pas d’en profiter…

Pour lancer la playlist, cliquez sur la vidéo juste au-dessus.
Pour avoir plus d’infos sur les morceaux présentés, c’est en-dessous que ça se passe :

01

“L’arrivée des”
Noël Akchoté
Tiré de l’album Adult guitar, 2004


02

“Malraux”
Hugues Le Bars
Tiré de l’album J’en ai marre, 1991


03

“Courage”
Jon Hassell
Tiré de l’album Dream theory in Malaya, 1981


04

“Batman”
Naked City
Tiré de l’album Naked City, 1990


05

“Tearjerker”
Jarvis Cocker & Chilly Gonzales
Tiré de l’album Room 29, 2017


06

“Nefertari”
Pierre Bensusan
Tiré de l’album Altiplanos, 2005


07

“Entertain me”
Tigran Hamasyan
Tiré de l’album Mockroot, 2015


08

“One of nature’s mistakes”
Henry Kaiser & Fred Frith
Tiré de l’album Who needs enemies, 1983


09

“Le jeu de la phrase”
Chassol
Tiré de l’album Ludi, 2020


10

“Disco chinois (Rubin Steiner re-re-remix)”
Rubin Steiner, Julien Ribot & Fugu
Tiré de l’album Oumupo 3, 2006


11

“White mischief”
Penguin Cafe Orchestra
Tiré de l’album Broadcasting from home, 1984


12

“Anagrama”
Sonic Youth
Tiré de l’album Anagrama, 1997

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Nouveautés jeunesse – été 2020

Avez-vous remarqué ?
Que le secteur Jeunesse était, jusque-là, le grand lésé de notre site internet ?
Comment se fait-ce ?
Arf ! Tant de paramètres rentrent en jeu (parmi lesquels l’alignement des planètes) qu’il nous faudrait remonter à la création de la Médiathèque, voire du monde, pour l’expliquer. Ce serait beaucoup trop long et vous avez sans doute d’autres chats à fouetter.
Ce qu’il faut retenir de tout ça, c’est que désormais, les choses vont changer ! Voui Madame ! Voui Monsieur ! Grâce à qui, on vous le demande ? Grâce au nouveau catalogue en ligne !
À partir de maintenant, promis-juré-craché, on va tâcher de vous communiquer les listes des nouveautés Jeunesse aussi régulièrement que celles des adultes. Et on commence tout de suite avec les nouveautés de l’été. Pour y accéder, rien de plus simple ! Suffit de cliquer sur les pastilles de couleurs ci-dessous, qui reprennent la signalétique utilisée dans les rayons :

 

Thématique “Sorcières” : nos coups de cœur…

Vos bibliothécaires adorés vous proposent de découvrir leurs coups de cœur en lien avec la thématique “Sorcières” mise en avant depuis le déconfinement :

1. Littérature adulte : UN BÛCHER SOUS LA NEIGE de Susan Fletcher

1692. Année traumatisante dans l’histoire des sorcières, inévitablement associée au nom de Salem, à l’hystérie collective, aux simulacres de procès, aux exécutions sommaires. Ça c’est pour le Nouveau Monde.
Et dans la vieille Europe ? Pas plus réjouissant ! Le roman Un bûcher sous la neige nous en donne un aperçu. Il nous emmène sur les landes sauvages d’Ecosse, au-delà d’une Angleterre crasse et obscurantiste. En 1692, le village de Glencoe a été le théâtre d’un massacre. Quasiment tout le clan MacDonald y est passé. Mais ces MacDonald, qui sont-ils ? Des querelleurs. Des fauteurs de troubles. Des partisans du roi Jacques II qui a fui en France après l’usurpation de Guillaume d’Orange. Personne ne les regrettera. Personne sauf Corrag la sorcière. Elle a survécu au massacre. Elle est aux fers. On va la pendre. Le révérend Charles Leslie a fait un long voyage pour recueillir son témoignage. Il veut savoir ce qui s’est réellement passé à Glencoe. Il y a des enjeux politiques derrière tout ça. Corrag accepte de lui révéler ce qu’elle sait. Mais d’abord il faudra que le révérend écoute l’histoire de sa vie. L’histoire de sa mère, femme bien trop libre et bien trop indépendante pour l’époque. L’histoire de sa fuite vers l’ouest sur le dos de sa jument grise. L’histoire de sa survie au contact d’une nature rude et magnifique. L’histoire de tous les marginaux qui ont croisé son chemin et en qui elle s’est retrouvée. Enfin l’histoire de ces rustres highlanders qui l’ont accueillie, elle, l’étrangère, elle, la sorcière.
Un bûcher sous la neige est un roman de femmes, de nature, de solitude, de liberté, d’Histoire… un roman émouvant. Corrag est une héroïne attachante par sa fragilité et la simplicité de ses croyances. Son rapport au monde est d’une grande profondeur. Sa volonté d’y trouver sa place, universelle.

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2. Documentaire adulte : SORCIÈRES, LA PUISSANCE INVAINCUE DES FEMMES de Mona Chollet

Une place… à condition de s’y tenir ! C’est le cruel constat qui émerge à la lecture du galvanisant essai de Mona Chollet, Sorcière : la puissance invaincue des femmes. Partant d’un fait historique établi, l’Inquisition, la journaliste en propose une relecture anthropologique inédite. Si l’idée selon laquelle la sorcière peut être considérée comme un symbole des femmes opprimées n’est pas nouvelle – Jules Michelet ayant développé cette thèse dès 1862 dans son livre La sorcière – Mona Chollet prolonge la réflexion pour en livrer une analyse sociologique. De ce travail de déconstruction ressort que les attentes de la société envers les femmes n’ont au fond pas vraiment évolué en deux siècles : maternité, soumission, beauté*. Et gare à celles qui s’écartent de la Sainte Trinité… Mais pourquoi tant de haine ? Par ignorance du féminin, et par peur. Car savoir, c’est pouvoir : les femmes, détentrices d’un savoir inédit, sont donc fabuleusement, dangereusement puissantes… Et La peur de quelque chose est la graine qui mène à la haine des autres, et la haine portée en soi finit par détruire celui qui la nourrit **. En réhabilitant la figure de la sorcière et en la sortant de son statut de victime, Mona Chollet déplace donc le curseur de la force, conférant à la femme toute sa place. Un essai lumineux et éclairant.

* A ce sujet nous vous recommandons la lecture du passionnant essai de l’auteur consacré au sujet, Beauté fatale.

** George Washington Carver, dont la citation passera à la postérité grâce à Maître Yoda dans La menace fantôme (1999)

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3. Littérature jeunesse et cinéma : KIKI LA PETITE SORCIÈRE de Eiko Kadano et Hayao Miyazaki

Louées soient les éditions Ynnis ! Grâce à elles, le public français va enfin découvrir ce grand classique de la littérature jeunesse japonaise : Kiki la petite sorcière ! Série en 6 tomes, inédite en France, nous y suivons Kiki, apprentie sorcière de 13 ans, au moment où elle quitte ses parents. En compagnie de son chat Jiji, l’adolescente enfourche de nuit son balai à la recherche d’une ville où s’installer. C’est la tradition chez les sorcières. Mais choisir sa ville ne fait pas tout. En plus de s’établir, il faut mettre ses talents au service de la population. Or, des talents, Kiki n’en possède pas tant que ça. La seule chose magique qu’elle sait faire, c’est voler ! Heureusement que la boulangère Osono est là pour la guider. Grâce à ses conseils, Kiki trouve la solution : elle fera de la livraison à domicile sur son balai volant ! L’occasion de se faire plein d’amis et de démêler des situations plus farfelues les unes que les autres !
Une vraie friandise à lire, simple, gentille, légère, plus inspirée des classiques jeunesse occidentaux que du folklore japonais, et qui a contribué à créer, au pays du soleil levant, une iconographie de la sorcière toujours actuelle.

Mais on ne saurait parler de Kiki la petite sorcière, sans évoquer l’adaptation cinématographique du maître Miyazaki. Sortie en 1989, soit 4 ans après la parution du livre, elle en respecte l’esprit, surtout l’introduction très fidèle à l’original, tout en revisitant nombres d’épisodes dans la suite du récit.
Une fois de plus, les studios Ghibli livre une oeuvre enchanteresse, visuellement splendide et agréablement mis en musique par l’incontournable Joe Hisaishi. Les décors de la ville, ses maisons fleuries, ses commerces et ses automobiles rétro sont particulièrement soignés et détaillés. On aurait presque envie de prendre un billet pour aller y séjourner !
Pas étonnant qu’Eiko Kadono, initialement opposée aux changements apportés par le célèbre studio de dessins animés, ait finalement été séduite par un tel résultat !

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4. Bande-dessinée : SACRÉES SORCIÈRES de Pénélope Bagieu

Un petit garçon orphelin vit avec sa grand-mère excentrique, fumeuse de cigare. Cette dernière lui révèle un secret : les sorcières existent, elles sont parmi nous et s’en prennent aux enfants… et ce n’est pas une blague !
La dessinatrice Pénélope Bagieu s’attaque au chef d’oeuvre de la littérature jeunesse du Britannique Roald Dahl (1916-1990), Sacrées sorcières. Elle s’inscrit d’abord dans une forme de continuité, en profitant de l’expertise du petit-fils de l’auteur, Luke Kelly. Le fil narratif reste inchangé : l’orphelin, la grand-mère loufoque et attachante, les sorcières qui masquent leur apparence horrifique sous un profil de normalité, le dessein morbide de tuer tous les enfants après les avoir réduits à l’état de souris, etc. L’autrice fait ensuite honneur au livre en créant un ouvrage dense, aux traits vifs, colorés et expressifs. Elle n’édulcore pas non plus les aspects sombres : la mort, omniprésente, que ce soit à travers l’accident des parents, l’action des sorcières ou l’âge de la grand-mère qui préoccupe le petit-garçon. Elle reste fidèle aussi à l’esprit déjanté : la grand-mère trop maquillée, fumeuse compulsive dont les traits traduisent générosité et amour.
Par ailleurs, elle s’affranchit du roman pour faire entrer Sacrées sorcières dans le XXIe siècle. Le petit garçon sans prénom va se faire une amie qui ne figurait pas dans le roman original. L’autrice reste cette artiste résolument féministe, déterminée à faire voler en éclats clichés et stéréotypes à travers ce personnage de petite fille foncièrement bonne, courageuse et autonome. De plus, les dialogues sont adaptés au ton d’aujourd’hui, mais sans effet de modernité abusive. Enfin, Pénélope Bagieu donne une véritable identité visuelle à l’histoire, s’affranchissant habilement des dessins de Quentin Blake, l’illustrateur des romans de Roald Dahl.
Presque 40 ans après sa sortie, Sacrées sorcières s’offre une adaptation flamboyante, qui non seulement ravira les jeunes lecteurs, mais agira aussi comme une madeleine de Proust sur les adultes.

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5. Manga : FLYING WITCH de Chihiro Ishizuka

On parlait du prototype de la sorcière créé par Eiko Kadano dans son oeuvre Kiki la petite sorcière. On en retrouve des traces dans le manga Flying Witch. Son héroïne, Makoto, plus âgée de 2 ans que Kiki, suit le même chemin qu’elle, mais en sens inverse : elle se met au vert pour parfaire son apprentissage de sorcière, et gagner son indépendance.
Avec 7 tomes publiés à ce jour, la série Flying Witch est une véritable ode à l’amitié et à la famille, à la douceur de vivre et à la vie au contact de la nature, aux instants partagés et à la rêverie. Rêverie parce que la magie  que côtoient Makoto et ses proches en a tout l’air. C’est une magie innocente qui colore le quotidien comme une imagination fertile, une vision merveilleuse du monde. Avec elle, les nuages deviennent des baleines volantes, vestiges d’anciennes civilisations, on pourchasse les raies géantes qui se cachent dans les flaques de pluie, les cheveux noirs des demoiselles permettent d’invoquer des corbeaux, les petits garçons font pleuvoir dans la maison quand ils pleurent.
Pas d’intrigue suivie, de lutte contre le mal et de héros prophétiques, juste une succession de tableaux plus créatifs les uns que les autres, histoire de prendre son temps, de déguster la magie de la vie…

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Nouveautés adultes – été 2020

Ne cherchez pas le dernier Musso, le dernier Dicker, le dernier Ferrante, le dernier Bourdin, le dernier Dupuy, le dernier Thilliez, le dernier Minier, bref, tous ces “derniers” tant attendus, dans les nouveautés de l’été !
La plupart a vu sa date de sortie en librairie repoussée à juin, pour cause de… confinement (comme c’est surprenant) ! Ajoutez à cela des ruptures de stocks chez le fournisseur, les délais de commandes, de livraisons, d’équipement et vous avez votre explication quant à leur absence de la présente sélection. Ce n’est que partie remise, vous les aurez tous à la rentrée !
En attendant, nous avons fait avec ce que nous avons trouvé pour vous aider à passer l’été : une bonne dose de polars, quelques feel good, deux séries SF, et un peu de littérature générale, française ou étrangère, notamment la grande fresque d’Amuldena Grandes sur l’Espagne franquiste.

Bon été littéraire à tous !

Romans adultes :

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Documentaires adultes :

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