Dans notre futur, à Oxford, les historiens remontent le temps pour observer le passé (par exemple, ici, les héros du Blitz de 1940 au quotidien sous les bombes) en prenant bien soin de ne pas interférer ni modifier le futur. Car les risques sont considérables : et si, en sauvant la vie d’un seul soldat à Dunkerque ou d’une vendeuse d’Oxford Street, les Alliés perdaient la guerre ?
L’auteure, la plus anglaise des Américaines, va leur tendre énormément de pièges. Evidemment, le premier est l’empathie. Nos chercheurs du futur ne peuvent s’empêcher de souffrir avec ceux qu’ils observent et essayer de les secourir. Au risque d’y rester, dans les deux sens du terme car les zones de transfert semblent ne plus fonctionner.
Ce diptyque, qui suit d’autres aventures temporelles du même acabit au temps de Victoria ou de la Grande Peste, est déjà un classique, bardé de prix de science fiction (Hugo, Nebula, Locus, la dame est une habituée…). On est emporté dans ce flot de vie côtoyant la mort, on navigue entre 1940 et 1944 (attention, V1 !), Londres, Dunkerque et la verte campagne anglaise, on rit et on pleure devant ce génie britannique qui soude nuit après nuit une nation qui prend son thé, chante et joue Shakespeare dans le métro avant d’aller « botter les fesses de M. Hitler ».
Et, surtout, le magnifique final nous pose la question de notre place dans le monde. Magistral, captivant et émouvant.
Références : Titre : Blitz, tome 1 : Black Out Auteur : Connie Willis 1ère année de publication : 2010 Editeur : J'ai lu Cote : SF. WIL 1 Titre : Blitz, tome 2 : All clear Auteur : Connie Willis 1ère année de publication : 2010 Editeur : J'ai lu Cote : SF. WIL 2
Les photographies en noir et blanc utilisées dans cet article sont des images d’archives provenant en partie du site de l’Imperial War Museum.
Une fois de plus Connie Willis réussit à nous happer dans son voyage dans le passé. Grâce aux rebondissements, aux personnages (Le frère et la sœur genre tête à claque finissent par être attachants) et au suspense, vous ne verrez pas le “temps” passer à la lecture de ces deux volumes.