Depuis le début de la guerre de 1914-1918, Albert Londres se bat contre la censure. Le travail des correspondants de guerre est réglemenenté de façon tatillonne. Le reporter s’insurge et ruse autant qu’il le peut. Parfois la censure interdit en totalité certains de ses reportages. C’est dans cet état d’esprit, rebelle et acharné à dire la vérité, que Londres couvrira jusqu’à la fin de 1918 la plupart des fronts de la Grande Guerre : France, Belgique, Italie, Allemagne bientôt occupée, etc. Tous les reportages d’Albert Londres concernant la guerre de 1914-1918 portent la trace de sa révolte « contre le bourrage de crâne ». Il devient bientôt « indésirable » et se retrouve en tête d’une liste noire établie par l’état-major comme « mauvaise tête » ! Le haut commandement déposera même une plainte contre lui pour « insolence » et « insubordination » auprès de la direction du Petit Journal, qui soutiendra néanmoins le grand reporter.