Lorsque George Sand entreprend en 1847 son Histoire de ma vie, elle définit ainsi son futur livre : « C’est une série de souvenirs, de professions de foi et de méditations dans un cadre dont les détails auront quelque poésie et beaucoup de simplicité. Ce ne sera pourtant pas toute ma vie que je révélerai. » Son ambition n’est pas d’inscrire sa vie dans le mouvement de l’Histoire, mais d’offrir le récit d’une existence de femme et d’écrivain qui a côtoyé Balzac et Sainte-Beuve, l’abbé de Lamennais et le socialiste Pierre Leroux – sans oublier bien sûr Musset et Chopin. Le lecteur trouvera ici le tiers, environ, de cette œuvre immense dont les vingt volumes commencent à paraître en 1854 et qui occupe une place essentielle dans l’histoire de l’autobiographie. Car, si d’autres femmes, avant Sand, ont écrit des mémoires, la singularité des siens est qu’on y découvre pour la première fois le récit de formation d’une jeune fille qui a voulu être artiste.