ÉTAPE 2 : LES MICOUCOULIERS DU PARC BIQUET
Le parc Biquet est le boulodrome juste à côté du théâtre Jacques Cœur. Ces micocouliers sont les deux gardiens majestueux de l’entrée du parc, ils ne peuvent pas passer inaperçus. Ils sont déjà impressionnants par la circonférence inhabituelle de leur tronc : 4,25 mètres et 3,55 mètres. Rares sont les micocouliers plus gros, comme par exemple celui du jardin des plantes de Montpellier qui frise les 5 mètres de circonférence pour un âge de 215 ans.
Leur hauteur est ce qu’ils ont de plus remarquable : avec près de 23 mètres de haut, ils égalisent les records de l’espèce en France. Le plus gros des deux arbres n’est pas le plus haut : sa circonférence est « dopée » par la présence de racines contrefort du plus bel effet.
Bref, nous avons les plus hauts micocouliers de France, ex-æquo avec celui du jardin des plantes de Montpellier et celui de l’école maternelle de Marca à Pau.
Bon, le record n’est pas homologué parce que la mesure n’a pas été faite avec un appareil suffisamment précis… n’empêche que la qualité du sol lattois est démontrée haut la main !
Le micocoulier n’aime pas la taille. Ce qui devrait être un défaut est en fait une chance dans ce monde où on est généralement persuadé qu’il est bon pour un arbre de le tailler. Il est ainsi préservé des velléités des tronçonneuses, et d’ailleurs quel gâchis serait de les tailler !
Les micocouliers développent une ramure compacte et harmonieuse, sous une voûte de feuilles parfaite. Leur tronc reste ainsi en excellente santé, et du coup l’arbre peut être haut tout en étant solide et sans danger.
À l’opposé, d’autres arbres comme les mûriers ou les sophoras sont traditionnellement mis « la boule à zéro » chaque année. Cette taille ultra sévère, qui souvent n’a pas d’autre raison que l’habitude, finit par fragiliser leur tronc et le rendre creux. Par conséquent, cette taille censée rendre les arbres plus sûrs finit par augmenter fortement la probabilité de casse de branche. Pourquoi tant de haine ?
Aux pieds des micocouliers du parc Biquet, la statue de Magdelaine Coste semble se protéger des chutes de branches. Mais non, Magdelaine, il n’y a rien à craindre !
Texte et photographies : Philippe Crassous