😍Littérature adulte : nos derniers coups de cœur…

Laurent Binet s’est illustré en 2019 avec son roman Civilizations qui remporta alors le Grand Prix de l’Académie Française. Déjà dans cet ouvrage, il s’amusait avec l’histoire en réinventant la conquête des Amériques par le biais de l’uchronie, sous-genre de la science-fiction.
Quatre ans plus tard, l’auteur récidive en poussant l’audace encore plus loin. Présenté comme une supercherie littéraire dont personne n’est dupe (l’auteur affirme avoir mis la main sur d’authentiques lettres de la Renaissance), Perspective(s) est un roman épistolaire dans lequel plusieurs illustres personnages tentent d’élucider l’assassinat du peintre Jacopo da Pontormo. Ou bien d’en profiter. Car non content de laisser derrière lui des fresques jugées impies, Pontormo dissimulait dans son atelier un scandaleux portrait, véritable arme politique contre le seigneur de Florence, Cosimo de Médicis. Complots, rivalités artistiques, révoltes ouvrières, fanatisme religieux : cette disparition déchaîne toutes les passions.
D’abord ardu dans sa forme et dans le foisonnement de personnages que l’on peine à identifier, le roman devient très vite addictif, à mesure que les pistes se multiplient. Mieux vaut avoir un minimum de connaissances sur la Renaissance italienne pour se lancer dans cette lecture érudite.
Sébastien R.

Ma note : ★★★★


C’est avec une grande impatience que nous attendions le nouveau livre de Laurent Lagarde, auteur lattois prometteur qui nous avait emballés avec son premier roman Troisième jeunesse.
Publié chez Eyrolles, grand éditeur comptant dans son catalogue des auteurs à succès telles Maud Ankaoua ou Raphaëlle Giordano, ce nouveau livre a pour héroïne Clara, étudiante de 22 ans quelque peu éclipsée par la personnalité solaire de sa jumelle Laura. Ce qui n’empêche pas les deux sœurs de former une famille aimante avec leur oncle Jérémy qui les a élevées suite au décès prématuré de leur mère.
Alors que Clara goûte à un semblant d’émancipation, à l’occasion d’un stage en Bretagne qui lui permet de rencontrer le charmant Loïc, sa sœur Laura est diagnostiquée leucémique. Le seul moyen pour Clara de sauver sa jumelle serait de retrouver leur père inconnu, potentiel donneur compatible. Pour cela, Clara va se plonger dans le passé de leur mère, voyager, faire des découvertes fracassantes, tout en allant à la rencontre d’elle-même…
Une belle histoire sur le lien sororal, le sens de la famille, et qui donne aussi envie de voyager en Bretagne, en Italie. Continuez comme ça, Monsieur Lagarde ! On est avec vous !
Sébastien R.

Ma note : ★★★★

Ce livre vous inspire ?
Vous aimeriez le lire ou l’avez déjà lu ?

Venez rencontrer son auteur à la Médiathèque le vendredi 11 octobre 2024 à 19h00.


On ne présente plus Jean Reno, acteur français dont la réputation dépasse largement nos frontières, avec plus de quarante ans de carrière derrière lui. Non content de s’être illustré dans le paysage cinématographique national et international, celui qui a incarné Léon à l’écran se lance désormais dans l’écriture de romans à sensation. Son premier ouvrage Emma, du nom de l’héroïne, a paru au mois de mai. Une reconversion qui attise la curiosité…
Dans ce roman, Emma est une masseuse ordinaire qui s’est enfermée dans une routine pesante, suite à un évènement traumatisant dont elle garde une trop grande culpabilité. Sa vie bascule lorsqu’elle est envoyée au Sultanat d’Oman pour former le personnel d’un centre de bien-être. Emma va être approchée par les services secrets français et sa mission tranquille se transformera en une aventure périlleuse lorsqu’elle se retrouvera prise au milieu d’une affaire d’État.
Reno nous offre une lecture divertissante, fortement inspirée par ses années de cinéma, car le roman a tout l’air d’un scénario de film et pourrait largement être adapté sur les écrans.  L’histoire reste ouverte et suggère une suite.
Nathalie J.

Ma note : ★★★☆☆


Après Colin Niel en 2023, la librairie Sauramps a décerné son prix “Habiter le monde” 2024 à Marion Fayolle, pour son premier roman Du même bois. Mais s’agit-il vraiment d’un roman, comme tient tant à le préciser l’éditeur ?
Doté d’une petite centaine de pages, de personnages anonymes désignés par des intitulés, d’une narration au présent délaissant les dialogues au profit d’accumulations de verbes, le livre n’offre pas vraiment d’enjeux ni de péripéties. Il s’agit plutôt de chroniques du monde rural, abordées d’un point de vue social et familial, où les hommes en sont réduits à jouer des rôles qu’ils se transmettent de génération en génération, au détriment de leur individualité. Puis vient l’inévitable exode des enfants, et l’abandon de ce mode de vie ancestral.
L’autrice s’est vraisemblablement nourrie de sa propre histoire familiale. Son texte dégage une certaine poésie. C’est d’ailleurs plus vers ce genre que l’on ira chercher pour le qualifier. Depuis quelques temps, on voit beaucoup employer le terme “écopoétique” pour désigner la littérature qui magnifie l’environnement et le rapport de l’homme avec celui-ci. Pour nous, le livre de Marion Fayolle n’est donc pas un roman. C’est de l’écopoétique.
Sébastien R.

Ma note : ★★★☆☆

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