Par amour, par ambition ou par vengeance, par peur ou par cruauté, par fanatisme ou par crédulité, par politique, par égoïsme ou par coquetterie, des femmes ont tué ou fait tuer des hommes, d’autres femmes et même des enfants. Le sang versé est le lien sinistre qui unit l’une à l’autre des créatures aussi dissemblables que Agrippine et Théophano, la cabaretière des faubourgs de Byzance devenue impératrice, qu’Isabelle d’Angoulême ou Marguerite d’Anjou, toutes deux reines d’Angleterre, ou que l’avide Henriette d’Entragues, qui ne put être reine de France et s’en vengea ignoblement, qu’Ana de Mendoza, princesse d’Eboli tuant pour protéger son amour, que l’effroyable Erzsébeth Báthory, ce Gilles de Rais au féminin.
Dans chacun de ces récits, le fer brille, la hache s’abat ou bien le poison s’insinue, dans le cadre à la fois tragique et fastueux des grandes cours à travers les siècles. Et il est impossible de dire lesquels étaient les pires, des poisons de Locuste ou ceux de la Voisin, des massacres de Marie Tudor ou de la hideuse trahison de la femme au châle rouge.