L’histoire de la conquête spatiale est née de la Guerre froide : Spoutnik, Gagarine, Armstrong… les États-Unis et l’URSS rivalisent d’ingéniosité, talonnés par une Europe, qui, sous l’impulsion du général de Gaulle, entend bien ne pas demeurer en reste. À l’époque, la question du coût, ou de l’utilité, de tel ou tel programme ne se pose pas, et, hors l’enchantement du monde et le geste symbolique, le premier pas de l’Homme sur la Lune n’a, en vérité, « servi » à rien. Il s’agit d’abord de communication politique. Quand cette rivalité historique s’apaise, la course aux étoiles marque le pas. La navette spatiale, fleuron de la technologie américaine, devient objet de musée, sa concurrente soviétique ne sera jamais utilisée, et l’exploit d’envoyer des êtres humains sur la Lune est désormais hors de propos. L’arrivée de nouveaux acteurs, étatiques d’abord, comme la Chine, l’Inde, le Japon, privés ensuite, comme la société SpaceX du milliardaire Elon Musk, modifie la donne, et relance la course. Mais les temps ont changé. L’esprit de découverte et d’exploration ne peut justifier à lui seul la mise au point de programmes ambitieux. Les investissements publics sur les grands programmes sont de plus en plus contestés, et la plupart des agences spatiales doivent justifier leur existence par les bienfaits qu’elles apportent ou pourraient apporter à l’économie. C’est l’histoire de ce changement radical de paradigme que Xavier Pasco raconte ici.