Marceline a seize ans en 1944, quand, déportée à Auschwitz, elle est confrontée pour la première fois au corps de l’Autre, contrainte de se tenir nue devant des centaines d’étrangères, pour être examinée, tatouée et rasée. Dans les douches, elle observe ces corps nouveaux qui ont encore des formes, qui sont encore humains. Une année en enfer durant laquelle elle subira le pire de la violence, de l’humiliation, durant laquelle son corps ne sera que souffrance et dont la seule assignation sera de ne pas céder. Mais lorsque l’on s’éveille ainsi à la nudité, à l’altérité des corps, comment fait-on, après ?