Littérature adulte : nos derniers coups de ♥…

1. Rencontre d’auteurs : Laure Boutault et Laurent Lagarde

Le 16 octobre dernier, la Médiathèque de Lattes a organisé une rencontre exceptionnelle avec les auteurs lattois Laure Boutault et Laurent Lagarde, tous les deux primés par le magazine Femme Actuelle en 2021. Un double coup de cœur pour votre équipe de bibliothécaires :

Quel genre de retraité ferait un enfant des eighties ? C’est ce que Laurent Lagarde nous propose d’imaginer dans son roman Troisième jeunesse, en nous projetant une trentaine d’années en avant aux côtés de son héros Alexandre Delcourt, pensionnaire acariâtre d’une maison de retraite de luxe.
Rien ni personne ne trouve grâce aux yeux d’Alexandre. Sauf peut-être Flora et Stanislas, deux autres résidents avec qui il pratiquera respectivement le voyage imaginaire et le cerf-volant. Ou encore la séduisante Natacha et son fils Victor, gamin à part rencontré à l’occasion d’une sortie scolaire.
Avec le style d’un orfèvre et un humour pimenté au vitriol, Laurent Lagarde offre de beaux moments de réflexion sur ce que nous faisons de nos vies, sur la façon d’aborder le grand âge et le besoin de s’y réinventer encore.
Tout ça sur une bande son signée George Michael et Alain Souchon…

Dans son roman La robe du Lutetia, Laure Boutault nous raconte, quant à elle, une belle histoire d’amour pendant l’occupation allemande, dans un village reculé des Cévennes. À la mort de leur grand-mère Lisette, deux sœurs découvrent une robe gardée sous clé qu’elles ne connaissaient pas. Intriguées, elles vont mener une enquête, remonter ainsi le temps jusqu’à découvrir des secrets inavoués qui bouleverseront tout le village. Un livre qui nous fait vivre des moments forts et qui retranscrit l’attachement de deux petites filles devenues adultes à leur grand-mère.

Vous voulez plus de vieux grincheux ?
Lisez donc le roman feel-good de Fredrik Backman Vieux, râleur et suicidaire, la vie selon Ove.
À découvrir au rayon adulte !

 

2. Littérature française : L’AMI ARMÉNIEN d’Andréï Makine

Vous est-il déjà arrivé de croiser des gens qui donnent l’impression de ne pas appartenir à ce monde ? Des êtres lunaires, avec une vision si singulière de l’existence, qu’ils la traversent sans vraiment se prendre au jeu, en bouleversant vos certitudes au passage.
C’est ce genre de rencontre qu’évoque Andreï Makine dans L’ami arménien. Plus qu’un roman, il s’agit là de souvenirs, d’impressions remontant à l’adolescence de l’auteur. Des souvenirs qui prennent place dans la Sibérie soviétique des années 1970. Et qui ont pour point commun Vardan, jeune arménien de quatorze ans, dont Makine s’est fait un ami. Vardan souffre d’une maladie congénitale. Peut-être est-ce elle qui lui a donné la précocité d’un sage. Ou bien est-ce le poids de ses origines. Car à travers Vardan, c’est la condition de tout le peuple arménien que Makine va découvrir. Les maltraitances infligées par le régime soviétique, les douloureux stigmates du génocide. Mais aussi la chaleur de ce peuple, la dignité qu’il conserve malgré le dénuement, son hospitalité. La communauté arménienne sera comme une bulle de réconfort pour l’enfant  Makine, alors orphelin livré à l’inhumanité des institutions.
D’abord tendre, quand il s’agit de raconter l’amitié adolescente, la figure presque prophétique de Vardan, le livre devient de plus en plus dur et amer face à la rudesse de la vie, l’injustice faite aux peuples.
Un petit ouvrage authentique, plein d’humanité, de réflexions et de drames.
Impossible d’oublier Vardan après une telle lecture.

 

3. Littérature étrangère : LA SIRÈNE, LE MARCHAND ET LA COURTISANE d’Imogen Hermes Gowar

La sirène, le marchand et la courtisane… mais que se cache-t-il derrière ce titre à rallonge digne des Mille et une nuits ? Roman historique ? Conte fantastique ? Romance ? Comédie de mœurs ?
Un peu tout ça à la fois. Et en même temps, une description résolument moderne de la condition féminine dans l’Angleterre du 18ème siècle. Les femmes n’y pouvaient endosser que trois rôles : celui de la bonne épouse, de la vieille fille ou de la prostituée.
Angelica Neal appartient à la dernière catégorie. Courtisane en vue, elle vient d’essuyer un revers de fortune suite au décès de son noble “protecteur”. Quel choix lui reste-t-il ? Retourner dans la très respectable maison de son ancienne maquerelle, Mrs Chappell ? Trouver un autre noble protecteur qui, si elle s’y prend bien, fera d’elle une comtesse par l’absolution du mariage, comme son amie Bel Fortescue ?
À moins qu’une dernière possibilité ne s’offre à elle. Le veuf et bedonnant Monsieur Hancock ne ferait-il pas un bon parti ? Certes, il est marchand et beaucoup trop honnête. Mais il vient de faire fortune en exposant une horrible petite chose qu’il affirme être une sirène. En outre, il ne semble pas insensible aux charmes voluptueux d’Angelica…
Avec la maestria des plus grands auteurs classiques et une narration au présent très efficace, Imogen Hermes Gowar nous entraîne dans un tourbillon de mondanités et de sordidités qui suffit à ressusciter toute une époque. Au-dessus de ce temps perdu flotte la figure énigmatique de la sirène. Mais sirène y a-t-il vraiment ? N’est-elle pas qu’une allégorie de la femme libre et séductrice ? Un catalyseur de toutes les frustrations et de tous les désirs ?
Un livre brillant, mélange entre la série Harlots et La lune et le roi soleil de Vonda McIntyre, par une autrice à suivre de très près.

Vous voulez plus de sirène ?
Lisez donc Une sirène à Paris de Mathias Malzieu. Un roman poétique et délicat où l'amour et l'imaginaire se combinent au suspense.
À découvrir au rayon adulte !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.