L’association Écri’Service, qui anime l’atelier d’écriture ayant lieu un samedi par mois à la Médiathèque, a suspendu ses activités le temps du confinement. En attendant, ses participants de tous âges ont reçu pour consigne d’écrire des textes libres sur le thème… du confinement ! L’association a gentiment accepté de les partager avec nous, afin de participer à l’accompagnement culturel des adhérents de la Médiathèque en cette période troublée. En voici une sélection :
ACROSTICHES par Bernie et Léamsi
Etre là à attendre
Sans visite sans sorties
Pour protéger nos vies.
Obligés nous dit-on
Isolés, impuissants
Restons à la maison.
Coronavirus, tu m’énerves !
On ne va plus à l’école,
Nous restons à la maison,
Finies les activités sportives,
Isolé de mes copains, ils me manquent.
Non à la contamination car
Ensemble nous te vaincrons.
CONFINEMENT VOYAGEUR par Marcal
Comme tous les après-midis ou presque, le beau temps le permet, alors je m’installe sur mon transat dans le jardin pour un moment de détente. Cette « retraite » forcée nous y oblige et finalement ce n’est pas si terrible que ça après tout, je dirais même que nous avons plutôt de la chance car beaucoup de gens sont en souffrance et nous n’avons pas à nous plaindre.
Je lis, je rêve, je ferme les yeux et j’écoute le silence. Seuls quelques cris d’oiseaux se font entendre et c’est très agréable. Je pense à tous ces projets de voyage tombés à l’eau ! Tiens, j’y plongerais bien dans l’eau ! Mer, étang, même une mare me suffirait ! Une idée me vient tout à coup. Puisque cette année les voyages sont improbables, et bien je vais ressortir mes albums, mes books de ceux que j’ai déjà fait. Pourquoi pas ? Du fond d’un placard je sors mon précieux carton. Le premier album : la Grèce. J’y suis allée plusieurs fois. Péloponnèse, Météores, Cyclades, Eubée, Rhodes, Corfou …
Je vous invite au voyage à travers ce poème que la magie de ce pays m’a inspiré. Il s’intitule Souvenir des îles grecques. C’est cadeau.
Du Pirée le bateau m’emmène jusqu’à Paros,
Une île des Cyclades escale pour Mikonos.
L’acropole s’éloigne, adieu les caryatides,
Dieux de l’Olympe vous me serviraient de guide.
Je vais dérouler le fil d’Ariane avec Minos,
Et dompter les lions sur l’île de Délos.
Voilà donc Santorin berceau de l’Atlantide,
De Fira à Pyrgos je cavale intrépide.
Une journée détente à bord d’une caïque,
Me fait découvrir des lagons aux couleurs magnifiques.
Je ne peux t’oublier Parikia et ton fameux moulin,
Rendez-vous de la fête, rendez-vous des copains.
Mezze, Ouzo, Tzatziki et autres moussakas,
Que nous dégustions entre amis chez Katérina.
Je reviendrais pour découvrir d’autres trésors,
J’irais d’îles en îles, j’irais de ports en ports.
De la Crète aux Cyclades,
De Cythère aux Sporades,
J’ai rêvé de Zeus, d’Héraclès, d’Apollon,
J’ai fait de toi, Athènes, le plus beau des balcons.
Maintenant fermez les yeux. Laissez-vous emporter vers ce pays de mythologie, d’incroyables légendes. Accrochez-vous à la cuisse de Jupiter, et peut-être, si votre imagination vous emmène plus loin, rencontrerez-vous Éros, le dieu de l’amour.
Bon voyage…
A CASA D’IRENE – CHRONIQUE DU CONFINEMENT par Richelieu
Voici que s’achève la quatrième semaine du confinement.
Depuis le début de cet épisode inédit de notre histoire, j’avoue que je suis quelque peu désorienté.
Ma vie est d’ordinaire très imbriquée dans une fréquentation proche de mes semblables : randonnées, conférences, gymnastique, atelier de peinture, atelier d’écriture, shoppings divers et variés… Et puis tout d’un coup, finito.
Le temps depuis le début de cette aventure (car c’est bien une aventure puisqu’on ne sait pas du tout où cela va nous mener…) ne m’a jamais paru aussi inexistant : je prétends depuis longtemps que le temps n’est qu’une illusion, et que notre vie se déroule en fait dans l’éternité.
Jamais cette idée fixe ne s’est trouvée aussi renforcée que maintenant !
La vie que nous menons actuellement me rappelle une vieille chanson triste, toute en accords mineurs, en tête du hit-parade italien dans les années soixante : « A casa d’Irene ». Un couplet commençait par les paroles « Giorni senza domani », qui se traduit en français par « Jours sans lendemain ». Voilà bien ce qui nous arrive aujourd’hui, tous nos jours se ressemblent, hier, aujourd’hui, demain, c’est du pareil au même ! En plus, la météo semble s’être calquée sur les circonstances, nous proposant une suite semblant sans fin de journées magnifiques…
Autre chose me vient à l’esprit, ce film américain fantastique qui s’intitule en français Le jour sans fin. Il met en scène un journaliste -Bill Murray- pris dans une aberration temporelle qui lui fait revivre chaque matin le même jour, scandé par une rengaine toujours identique sur son radio-réveil. Ce malheureux personnage met son exil temporel à profit pour tenter de conquérir le cœur de la belle Andie MacDowell, qui finira lors de la énième version de cette journée, par répondre à son amour, mettant fin par la même occasion au piège temporel infernal.
Oh, on ne peut pas dire que l’on s’ennuie. D’abord, le confinement à deux laisse la place à la conversation. Je pense souvent à ceux qui sont seuls. Comment font-ils ? Le téléphone peut-il les aider ?
Et puis il y a le jardin, espace de « déconfinement » limité, soit, mais bien là. Je pense souvent à ceux qui sont dans un appartement, avec en plus des gosses à gérer toute la journée… Comment font-ils ? Les bons conseils journalistiques et autres « tutos résosociesques » peuvent-ils les aider ?
Si cet état permet de se ménager de longs moments sans véritable activité, propices à réfléchir, voire à faire la sieste, il présente le danger de laisser s’installer insidieusement une très fâcheuse invitée : la paresse.
C’est pour cette raison que, sincèrement, cela commence à me peser. J’ai hâte de revoir les copains, de courir les sentiers, de faire les magasins librement. J’en ai marre de ces journalistes qui croient malin de demander aux célébrités « Et que ferez-vous dès que le confinement sera terminé ? » Et ceux-ci se croient obligés d’affirmer qu’ils courront embrasser leurs petits enfants…
Pour ma part je sais bien ce que je ferai : je prendrai ma voiture et je filerai voir la mer !
Vous en voulez encore ?
Faites un petit tour sur le blog d’écriture de l’association Écri’Service !
Ou replongez-vous dans la revue Zin’o’script, consacrée aux 7 péchés et aux 7 vertus ! Toujours par l’association Écri’Service !