Thématique “Sorcières” : nos coups de cœur…

Vos bibliothécaires adorés vous proposent de découvrir leurs coups de cœur en lien avec la thématique “Sorcières” mise en avant depuis le déconfinement :

1. Littérature adulte : UN BÛCHER SOUS LA NEIGE de Susan Fletcher

1692. Année traumatisante dans l’histoire des sorcières, inévitablement associée au nom de Salem, à l’hystérie collective, aux simulacres de procès, aux exécutions sommaires. Ça c’est pour le Nouveau Monde.
Et dans la vieille Europe ? Pas plus réjouissant ! Le roman Un bûcher sous la neige nous en donne un aperçu. Il nous emmène sur les landes sauvages d’Ecosse, au-delà d’une Angleterre crasse et obscurantiste. En 1692, le village de Glencoe a été le théâtre d’un massacre. Quasiment tout le clan MacDonald y est passé. Mais ces MacDonald, qui sont-ils ? Des querelleurs. Des fauteurs de troubles. Des partisans du roi Jacques II qui a fui en France après l’usurpation de Guillaume d’Orange. Personne ne les regrettera. Personne sauf Corrag la sorcière. Elle a survécu au massacre. Elle est aux fers. On va la pendre. Le révérend Charles Leslie a fait un long voyage pour recueillir son témoignage. Il veut savoir ce qui s’est réellement passé à Glencoe. Il y a des enjeux politiques derrière tout ça. Corrag accepte de lui révéler ce qu’elle sait. Mais d’abord il faudra que le révérend écoute l’histoire de sa vie. L’histoire de sa mère, femme bien trop libre et bien trop indépendante pour l’époque. L’histoire de sa fuite vers l’ouest sur le dos de sa jument grise. L’histoire de sa survie au contact d’une nature rude et magnifique. L’histoire de tous les marginaux qui ont croisé son chemin et en qui elle s’est retrouvée. Enfin l’histoire de ces rustres highlanders qui l’ont accueillie, elle, l’étrangère, elle, la sorcière.
Un bûcher sous la neige est un roman de femmes, de nature, de solitude, de liberté, d’Histoire… un roman émouvant. Corrag est une héroïne attachante par sa fragilité et la simplicité de ses croyances. Son rapport au monde est d’une grande profondeur. Sa volonté d’y trouver sa place, universelle.

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2. Documentaire adulte : SORCIÈRES, LA PUISSANCE INVAINCUE DES FEMMES de Mona Chollet

Une place… à condition de s’y tenir ! C’est le cruel constat qui émerge à la lecture du galvanisant essai de Mona Chollet, Sorcière : la puissance invaincue des femmes. Partant d’un fait historique établi, l’Inquisition, la journaliste en propose une relecture anthropologique inédite. Si l’idée selon laquelle la sorcière peut être considérée comme un symbole des femmes opprimées n’est pas nouvelle – Jules Michelet ayant développé cette thèse dès 1862 dans son livre La sorcière – Mona Chollet prolonge la réflexion pour en livrer une analyse sociologique. De ce travail de déconstruction ressort que les attentes de la société envers les femmes n’ont au fond pas vraiment évolué en deux siècles : maternité, soumission, beauté*. Et gare à celles qui s’écartent de la Sainte Trinité… Mais pourquoi tant de haine ? Par ignorance du féminin, et par peur. Car savoir, c’est pouvoir : les femmes, détentrices d’un savoir inédit, sont donc fabuleusement, dangereusement puissantes… Et La peur de quelque chose est la graine qui mène à la haine des autres, et la haine portée en soi finit par détruire celui qui la nourrit **. En réhabilitant la figure de la sorcière et en la sortant de son statut de victime, Mona Chollet déplace donc le curseur de la force, conférant à la femme toute sa place. Un essai lumineux et éclairant.

* A ce sujet nous vous recommandons la lecture du passionnant essai de l’auteur consacré au sujet, Beauté fatale.

** George Washington Carver, dont la citation passera à la postérité grâce à Maître Yoda dans La menace fantôme (1999)

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3. Littérature jeunesse et cinéma : KIKI LA PETITE SORCIÈRE de Eiko Kadano et Hayao Miyazaki

Louées soient les éditions Ynnis ! Grâce à elles, le public français va enfin découvrir ce grand classique de la littérature jeunesse japonaise : Kiki la petite sorcière ! Série en 6 tomes, inédite en France, nous y suivons Kiki, apprentie sorcière de 13 ans, au moment où elle quitte ses parents. En compagnie de son chat Jiji, l’adolescente enfourche de nuit son balai à la recherche d’une ville où s’installer. C’est la tradition chez les sorcières. Mais choisir sa ville ne fait pas tout. En plus de s’établir, il faut mettre ses talents au service de la population. Or, des talents, Kiki n’en possède pas tant que ça. La seule chose magique qu’elle sait faire, c’est voler ! Heureusement que la boulangère Osono est là pour la guider. Grâce à ses conseils, Kiki trouve la solution : elle fera de la livraison à domicile sur son balai volant ! L’occasion de se faire plein d’amis et de démêler des situations plus farfelues les unes que les autres !
Une vraie friandise à lire, simple, gentille, légère, plus inspirée des classiques jeunesse occidentaux que du folklore japonais, et qui a contribué à créer, au pays du soleil levant, une iconographie de la sorcière toujours actuelle.

Mais on ne saurait parler de Kiki la petite sorcière, sans évoquer l’adaptation cinématographique du maître Miyazaki. Sortie en 1989, soit 4 ans après la parution du livre, elle en respecte l’esprit, surtout l’introduction très fidèle à l’original, tout en revisitant nombres d’épisodes dans la suite du récit.
Une fois de plus, les studios Ghibli livre une oeuvre enchanteresse, visuellement splendide et agréablement mis en musique par l’incontournable Joe Hisaishi. Les décors de la ville, ses maisons fleuries, ses commerces et ses automobiles rétro sont particulièrement soignés et détaillés. On aurait presque envie de prendre un billet pour aller y séjourner !
Pas étonnant qu’Eiko Kadono, initialement opposée aux changements apportés par le célèbre studio de dessins animés, ait finalement été séduite par un tel résultat !

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4. Bande-dessinée : SACRÉES SORCIÈRES de Pénélope Bagieu

Un petit garçon orphelin vit avec sa grand-mère excentrique, fumeuse de cigare. Cette dernière lui révèle un secret : les sorcières existent, elles sont parmi nous et s’en prennent aux enfants… et ce n’est pas une blague !
La dessinatrice Pénélope Bagieu s’attaque au chef d’oeuvre de la littérature jeunesse du Britannique Roald Dahl (1916-1990), Sacrées sorcières. Elle s’inscrit d’abord dans une forme de continuité, en profitant de l’expertise du petit-fils de l’auteur, Luke Kelly. Le fil narratif reste inchangé : l’orphelin, la grand-mère loufoque et attachante, les sorcières qui masquent leur apparence horrifique sous un profil de normalité, le dessein morbide de tuer tous les enfants après les avoir réduits à l’état de souris, etc. L’autrice fait ensuite honneur au livre en créant un ouvrage dense, aux traits vifs, colorés et expressifs. Elle n’édulcore pas non plus les aspects sombres : la mort, omniprésente, que ce soit à travers l’accident des parents, l’action des sorcières ou l’âge de la grand-mère qui préoccupe le petit-garçon. Elle reste fidèle aussi à l’esprit déjanté : la grand-mère trop maquillée, fumeuse compulsive dont les traits traduisent générosité et amour.
Par ailleurs, elle s’affranchit du roman pour faire entrer Sacrées sorcières dans le XXIe siècle. Le petit garçon sans prénom va se faire une amie qui ne figurait pas dans le roman original. L’autrice reste cette artiste résolument féministe, déterminée à faire voler en éclats clichés et stéréotypes à travers ce personnage de petite fille foncièrement bonne, courageuse et autonome. De plus, les dialogues sont adaptés au ton d’aujourd’hui, mais sans effet de modernité abusive. Enfin, Pénélope Bagieu donne une véritable identité visuelle à l’histoire, s’affranchissant habilement des dessins de Quentin Blake, l’illustrateur des romans de Roald Dahl.
Presque 40 ans après sa sortie, Sacrées sorcières s’offre une adaptation flamboyante, qui non seulement ravira les jeunes lecteurs, mais agira aussi comme une madeleine de Proust sur les adultes.

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5. Manga : FLYING WITCH de Chihiro Ishizuka

On parlait du prototype de la sorcière créé par Eiko Kadano dans son oeuvre Kiki la petite sorcière. On en retrouve des traces dans le manga Flying Witch. Son héroïne, Makoto, plus âgée de 2 ans que Kiki, suit le même chemin qu’elle, mais en sens inverse : elle se met au vert pour parfaire son apprentissage de sorcière, et gagner son indépendance.
Avec 7 tomes publiés à ce jour, la série Flying Witch est une véritable ode à l’amitié et à la famille, à la douceur de vivre et à la vie au contact de la nature, aux instants partagés et à la rêverie. Rêverie parce que la magie  que côtoient Makoto et ses proches en a tout l’air. C’est une magie innocente qui colore le quotidien comme une imagination fertile, une vision merveilleuse du monde. Avec elle, les nuages deviennent des baleines volantes, vestiges d’anciennes civilisations, on pourchasse les raies géantes qui se cachent dans les flaques de pluie, les cheveux noirs des demoiselles permettent d’invoquer des corbeaux, les petits garçons font pleuvoir dans la maison quand ils pleurent.
Pas d’intrigue suivie, de lutte contre le mal et de héros prophétiques, juste une succession de tableaux plus créatifs les uns que les autres, histoire de prendre son temps, de déguster la magie de la vie…

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Nouveautés adultes – été 2020

Ne cherchez pas le dernier Musso, le dernier Dicker, le dernier Ferrante, le dernier Bourdin, le dernier Dupuy, le dernier Thilliez, le dernier Minier, bref, tous ces “derniers” tant attendus, dans les nouveautés de l’été !
La plupart a vu sa date de sortie en librairie repoussée à juin, pour cause de… confinement (comme c’est surprenant) ! Ajoutez à cela des ruptures de stocks chez le fournisseur, les délais de commandes, de livraisons, d’équipement et vous avez votre explication quant à leur absence de la présente sélection. Ce n’est que partie remise, vous les aurez tous à la rentrée !
En attendant, nous avons fait avec ce que nous avons trouvé pour vous aider à passer l’été : une bonne dose de polars, quelques feel good, deux séries SF, et un peu de littérature générale, française ou étrangère, notamment la grande fresque d’Amuldena Grandes sur l’Espagne franquiste.

Bon été littéraire à tous !

Romans adultes :

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Documentaires adultes :

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Périodiques à l’essai…

En ce moment, la Médiathèque de Lattes vous propose de découvrir deux nouveaux magazines, hors collections :

 

VOILES ET VOILIERS n°589 de mars 2020 :

Le leader de la presse nautique ! Pour découvrir, chaque mois, les temps forts de l'actualité et perfectionner sa technique de voile. Plus d'infos sur le site de l'éditeur.

En présentation sur le portant des nouveautés du secteur adulte !
MIEUX VOIR n°261 de juin 2020 :

Enfin un magazine en gros caractères pour les lecteurs à la vue défaillante ! Ce mensuel traite de sujets variés tels que l’histoire, la famille, les droits… sans oublier ses dossiers basse vision ! 

À découvrir sur le portant des nouveautés en gros caractères !
N’hésitez pas à emprunter ces MAGAZINES et à nous dire ce que vous en pensez !
En fonction de vos commentaires, ils pourront intégrer définitivement nos collections !

 

Acquisitions littérature en gros caractères – juin 2020

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Plus aucune animation pour le moment, des restrictions sanitaires qui s’étirent en longueur, une réduction des services proposés… mais que reste-t-il de votre Médiathèque ?!
La faute à qui ? Ce satané covid-19, encore et toujours lui !
Il reste néanmoins une chose que ce maudit virus n’entamera pas : notre goût commun pour les nouveautés ! Il ne nous a pas empêché de vous en fournir pendant le confinement, il ne nous en empêchera pas plus maintenant que nous avons rouvert au public !
La preuve avec cet arrivage de 40 romans en gros caractères ! Un arrivage qui a bien tenu compte de vos remarques : il n’y a pas que du terroir dans cette sélection mais aussi plein d’auteurs “récents” ! Legardinier, Levy, Martin-Lugand, Minier, Moriarty, Musso, Valognes… de quoi faire profiter de la nouvelle scène littéraire à notre lectorat souffrant de faiblesse visuelle !

Et ce n’est qu’un début ! Rendez-vous EN juillet pour la suite des nouveautés !

 

Thématique “Sorcières” – printemps 2020

Circé, Mélusine, Morgane, Sybille, Freya, Ursula, Cassandre, Médée… Malgré les apparences il ne s’agit non pas de la liste des prénoms les plus en vogue en 2020 mais bien de quelques-unes des sorcières les plus célèbres du folklore. Hier chassées, aujourd’hui adorées, ces “diseuses de sort” font partie intégrante de l’imaginaire collectif. Est-ce parce qu’elles ont bercé notre enfance ? Elles nous sont familières, on pense les connaître… Mais qui sont-elles vraiment ?

Si de fait les sorcières, entendu ces femmes sages qui officient comme “médecin” à une époque où cette science n’est pas encore établie (ni confisquée par les hommes), existent depuis la nuit des temps, c’est au Moyen-Âge que le terme apparaît pour la 1ère fois dans un livre, Le Roman d’Enéas (1060). Quelques années plus tard la publication du Malleus maleficarum (1490), manuel de démonologie commis par deux inquisiteurs dominicains, Heinrich Kramer et Jacob Sprenger, finira de mettre le feu aux poudres.

Les pauvres vont alors être victimes de leur succès… Et surtout de leur statut de femme savante, gardienne de connaissances ancestrales et païennes, voire occultes. Deux fautes impardonnables au regard de l’Eglise et des puissants. On les affublera de tout ce que l’on considère comme des “tares” pour les femmes : vieilles, laides, méchantes, concupiscentes, infanticides… Mais surtout libres.

Assez ironiquement le mouvement de réhabilitation des sorcières est venu d’un homme, Jules Michelet. A travers son livre, La sorcière (1862), il invente une nouvelle symbolique : la sorcière est désormais le parangon de LA femme, entendre une créature “bienfaisante et victime”.
Un peu tard, ce sont les féministes des années 60-70 qui s’emparent de la figure de la sorcière pour en faire un symbole de résistance et de puissance des femmes.

Aujourd’hui le mouvement s’est hybridé avec la préoccupation contemporaine majeure qu’est devenue l’écologie, donnant naissance à l’écoféminisme. Ce retour à la nature, voire à une vision holistique du monde, s’incarne dans la spiritualité et les rites sacrés, le retour aux remèdes de “grand-mère” à travers l’herboristerie, les potions, les cristaux… Comme dit le dicton “ce sont dans les vieux chaudrons que l’on fait les meilleures soupes” : défiant le temps et les conventions, les sorcières continuent de faire recette ! N’est-ce pas là leur véritable subversion…

Derrière l’icône et le folklore qui sont réellement LES sorcières ? À vous de le découvrir au fil de notre sélection thématique !

LIVRES adulteS :

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CINÉMA :

BANDES-DESSINÉES :

 

Informations COVID

À partir du 15 mars 2022 :

– L’accès à la Médiathèque n’est plus soumis au Pass Vaccinal
– Le port du masque n’est plus obligatoire mais il reste conseillé
– Le drive des mardis et jeudis matins est terminé

Revenez comme vous êtes !

Réouverture : informations

La Médiathèque est OUVERTE aux horaires habituels.

En dehors de nos horaires d’ouverture, n’hésitez pas à laisser vos documents dans la BOÎTE DE RETOUR.

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> DÉSINFECTION DES MAINS à l’entrée

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> 2 ORDINATEURS accessibles aux adhérents de la Médiathèque, après inscription sur le planning

> PHOTOCOPIEUR ET WIFI disponibles

Confinés… (mais cultivés) #20 – Insectes

Argiope lobée

Nous avons la chance d’être entourés de gens passionnés. Par exemple, l’une de nos collègues, à l’Hôtel de Ville, est passionnée d’insectes et de photographie. Comme c’est aussi une fidèle lectrice de notre newsletter, elle n’a pas résisté à l’envie de nous proposer cette chronique, accompagnée de plusieurs de ses magnifiques clichés :

> Quel Printemps !

Eh oui ! Nous nous en souviendrons de ce printemps 2020 qui voit la nature s’éveiller et sortir de sa torpeur hivernale. Les Hémiptères, Coléoptères, Diptères, Hyménoptères, Lépidoptères, Odonates… sans oublier les Araneae et les Mollusques, pointent le bout de leurs antennes sur une campagne vidée de la présence humaine…

Grand paon de nuit
> Insectes et littérature

Comme les journées peuvent s’avérer longues, et que les sorties sont limitées, c’est le moment idéal pour voyager au pied des brins d’herbes, à l’ombre des pissenlits et des cardamines en se replongeant dans l’excellente trilogie Les Fourmis* de Bernard Werber.
Sous le couvert d’un roman, vous apprendrez à connaître ces petits compagnons quelquefois très envahissants ! Changement d’opinion et de comportement garanti, après cette lecture !

Autre fiction digne d’intérêt, même s’il ne s’agit pas d’une trilogie : Une histoire des abeilles* de Maja Lunde. La Médiathèque en a parlé il n’y a pas si longtemps dans un vibrant coup de cœur ! Ce roman à trois voix, étalé sur trois époques différentes, abordent plusieurs thèmes : la disparition des abeilles, ses conséquences sur la société de demain, la famille, l’agriculture, les destins croisés… Une oeuvre profonde, humaine et écologique, aux personnages extrêmement attachants.

Enfin, dernier objet littéraire, pour le moins insolite : Insectes de Lafcadio Hearn. On connaissait les passions du célèbre auteur irlandais pour le surnaturel, les Antilles, et surtout le Japon (il y a changé de nom et de nationalité). On lui en découvre une nouvelle pour les insectes, dans ce recueil d’articles et d’extraits paru aux éditions du Sonneur. Des anecdotes poétiques, scientifiques ou culturelles, glanées au fil de ses voyages, en rapport avec fourmis, lucioles, cigales…

> Pour les amateurs de roman policier…

… ce sera plutôt le dernier Maxime Chattam Un(e)Secte*. Ou comment se faire peur en traversant son jardin ! La thématique des insectes tueurs, à ne pas mettre en toutes les mains, c’est du Chattam pur jus, même s’il ne s’agit pas forcément de son meilleur cru, et qu’il vous laisse un peu sur votre faim ! Ce qui est paradoxal quand certaines scènes ont tendance à vous couper l’appétit…

> Pour les entomologistes dans l’âme…

… un guide simple pour une première approche : Reconnaître facilement les insectes de Vincent Albouy et André Fouquet aux éditions Delachaux et Niestlé. Les professionnels vous diront qu’il n’existe pas UN guide référençant toutes les familles d’insectes et c’est vrai, il y a plus de 35000 espèces d’insectes en France, imaginez la taille du guide ! Celui-ci vous permettra d’identifier les plus communes et il y a déjà de quoi faire.

> Le monde de l’animation…

… s’est emparé depuis bien longtemps du sujet (1001 pattes, Fourmiz, Bee movie, Drôles de petites bêtes*, sans oublier l’incontournable Maya l’abeille*) et France 5 nous régale des épisodes de la série Minuscule*, une pépite qui rend sympathiques les plus terrifiants de nos insectes, grâce à sa touche humoristique omniprésente. À voir en replay sur le site de France TV :

De l’animation au cinéma…

… il n’y a qu’un pas ! On ne saurait parler d’insectes sans évoquer l’inoubliable Microcosmos : Le peuple de l’herbe*, sorti en 1996. Le film, mélange de documentaire, d’expérience onirique et musicale (la magnifique bande-son* est signée Bruno Coulais) a raflé pas moins de 5 Césars ! Soporifique pour les uns, immersif et poétique pour les autres, révolutionnaire pour les plus enthousiastes, Microcosmos* a eu le mérite d’ouvrir la voie des salles obscures à toute une ribambelle de documentaires animaliers sur le même modèle : Le peuple migrateur, La marche de l’empereur*, Océans, La planète blanche*, Saisons

Et puisqu’on parle de documentaires, en voici un mini (pour ne pas dire micro) sur l’impressionnante migration annuelle du papillon monarque :

> Côté musique…

… il n’y a pas à chercher la petite bête, ce sera “Le vol du Bourdon”* de Nicolaï Rimsky-Korsakov ! Revu et corrigé par le prodige du violon : David Garrett !

> Pour terminer…

… si vous avez la chance d’avoir un jardin, cherchez, observez, admirez ce petit monde caché qui peut révéler d’étonnantes découvertes, et… prenez des photos !

 

(*) Les documents suivis d’un astérisque sont disponibles dans votre Médiathèque

 

Confinés… (mais cultivés) #19 – Coups de cœur littéraires

Un dernier tour d’horizon de nos lectures de confinement… toutes disponibles dans votre Médiathèque !

1. IL ÉTAIT UN FLEUVE de Diane Setterfield

On se souvient combien Le treizième conte, premier roman de Diane Setterfield, nous avait emballés. Bien que l’on retrouve sa patte dans Il était un fleuve (mystère et brouillard, amour de la fable, vieille Angleterre teintée de gothique) l’histoire et le cadre sont totalement différents. Ici, point de manoir biscornu, mais la Tamise, qui serpente dans la campagne, croit, décroit, s’insinue dans les maisons et dans les âmes. Et qui parfois rejette des morts sur les rives des vivants ! C’est ce qui se passe un soir, à l’auberge du Swan : un homme au visage tuméfié entre et s’écroule. Il porte dans ses bras le cadavre d’une petite noyée. Mais miracle ! La gamine revient à la vie ! Quant à l’homme, il est soigné par Rita, l’infirmière locale. Il s’agit d’un adepte d’une technologie révolutionnaire : la photographie. Car nous sommes à la fin du 19e siècle, une époque charnière où nouvelles sciences côtoient vieilles superstitions et doctrines spirites. Comment notre photographe s’est-il retrouvé à demi-mort au Swan, chargé d’une petite morte-vivante ? Et cette morte-vivante, qui est-elle ? La fille kidnappée des Vaughan ? La petite-fille de Robert Armstrong, le fermier métis dont la femme possède un œil clairvoyant ? La sœur ressuscitée de Lily White, simplette du coin ? C’est ce que tous les protagonistes du mystère vont tenter d’élucider.
Une histoire envoûtante par son atmosphère floue, où le fleuve joue son rôle de convoyeur du temps autant que celui de frontière mouvante entre le réel et son contraire…

 

2. LE BAL DES OMBRES de Joseph O'Connor

Restons en Angleterre. Restons à la fin du 19e siècle. Suivons à Londres Bram Stoker, avant qu’il ne devienne l’auteur mondialement reconnu pour le célébrissime Dracula. Cette reconnaissance, Stoker, comme bien d’autres, ne l’obtiendra qu’à titre posthume. De son vivant il sera journaliste, gratte-papier et surtout gestionnaire du théâtre du Lyceum, pour le compte de l’acteur Henry Irving, immense vedette de son temps. Le bal des ombres raconte la relation douce-amère entre les deux hommes (je t’aime moi non plus) dans laquelle vient s’interposer un troisième larron, l’actrice Ellen Terry. On y découvre la vie d’un théâtre dans une époque victorienne nimbée d’étrangeté, comme si le Edmond de Frédéric Michalik avait percuté Le prestige de Christopher Priest, les caprices, les cabotinages et tous les excès d’Henry Irving en plus.
Bram Stoker, lui, se révèle une personnalité trouble jusque dans sa sexualité, malgré un mariage et la naissance d’un garçon. Hanté par le besoin de réussir dans l’écriture, il demeurera frustré de ne jamais y parvenir. On suit son parcours créatif, on relève les détails inspirants de sa vie qui aboutiront à l’écriture du fameux Dracula.
Instructif, même s’il n’est pas une biographie classique, prenant, même si sa narration n’est pas linéaire, Le bal des ombres est construit comme son modèle vampirique : une juxtaposition de documents variés (articles, journaux intimes, enregistrements, narration romancée…). Ce choix de l’auteur peut dérouter au premier abord. Mais on aurait tort de se laisser rebuter. Un peu de persévérance permet de passer outre et d’apprécier toutes les qualités de ce roman expérimental, à la fois reconstitution stylée d’une époque, et réflexion sur la création.

 

3. LES MIRACLES DU BAZAR NAMIYA de Keigo Higashino

 Atsuya, Shota et Kohei sont trois petites frappes dans le Japon des années 2010. Un larcin qui tourne mal les conduit à se réfugier dans un bazar abandonné. La planque idéale… si ce n’est qu’à peine entrés, les trois lascars reçoivent des demandes de conseil, sous la forme de lettres manuscrites. Apparemment c’est l’ancien propriétaire du bazar, Monsieur Namiya, qui avait initié cette pratique. Nos trois petites frappes se prêtent au jeu tout en observant des incohérences : les lettres qu’ils reçoivent semblent provenir d’un autre temps. Plus encore, on dirait bien que le temps, dans ce bazar abandonné, ne s’écoule pas comme il le devrait ! C’est comme ça qu’en l’espace d’une seule nuit, Atsuya, Shota et Kohei vont guider, avec plus ou moins de tact, une poignée d’individus sur plusieurs décennies. Ces individus, on fera leur connaissance progressivement, grâce à une ingénieuse narration en chorale. Leurs parcours nous toucherons car ils sont ceux du commun, jalonnés de choix maladroits, de déceptions, de prises de conscience plus ou moins douloureuses et d’une furieuse volonté de survivre, de se réinventer malgré les épreuves.
Qu’est-ce qui unit ces destins ? Qu’est-ce qui explique le phénomène à l’oeuvre dans le bazar Namiya ? Qu’est-ce qui relie nos trois voyous à cette trame arachnéenne, leur implication étant tout sauf hasardeuse ? Nous aurons bien sûr une réponse. Mais pas une réponse fantastiquement tarabiscotée. Une réponse belle, simple et finalement secondaire. Car ici le fantastique ne donne pas dans le sensationnel. Il n’est qu’un prétexte pour sublimer l’humain. Pour montrer que nos vies, toutes médiocres qu’elles paraissent individuellement, ne sont pas moins fantastiques dans leurs interconnexions.
Un livre fort, limpide, happant, dont on ressort avec une confiance retrouvée dans le Destin.

 

Confinés… (mais cultivés) #18 – guide TV

Des frissons, de l’émotion, des remises en question… Programme chargé pour cette ultime “revue télévisuelle” !

1- LOCKE AND KEY sur Netflix

Après le meurtre sordide de leur père, les ados Tyler et Kinsey Locke déménagent avec leur petit frère Bode et  leur mère, Nina, à Keyhouse, la demeure ancestrale de la famille, dans la charmante bourgade de Matheson. Ils s’aperçoivent bientôt que cette maison renferme de nombreux secrets lorsqu’ils découvrent des clés magiques qui détiennent d’incroyables pouvoirs, comme celui de transformer une personne en fantôme ou d’effacer ses souvenirs… Mais ils ne sont pas seuls à connaître l’existence de ces clés : une créature démoniaque nommée Dodge est également à leur recherche dans le but d’ouvrir la Porte noire, qui donnera aux démons de l’enfer l’accès à notre monde…

Cette série fantastique, assez prenante, respecte le côté mystérieux et magique du comic d’origine (disponible dans votre Médiathèque) tout en omettant son côté horrifique et gore. Ce qui lui permet de trouver son public auprès des ados (8-15 ans) ! Les fans plus adultes et plus chevronnés du comic regretteront néanmoins la réinterprétation de certains personnages et situations, l’apparition de nouvelles clés moins élaborées que celles de la bande-dessinée, ou la légèreté de ton qui fait perdre sa puissance à la dimension fantastique de l’oeuvre. Reste, malgré tout, le plaisir de voir incarner à l’écran, par de vrais gens, dans de vrais lieux, les personnages et les décors de papier !

2- UNORTHODOX sur Netflix

Cette mini-série allemande, adaptée du livre Unorthodox : le rejet scandaleux de mes racines hassidiques de Deborah Feldman, raconte comment cette dernière a fui sa communauté juive ultra-orthodoxe très rigoriste à Brooklyn, pour une vie meilleure.

Unorthodox donne un aperçu sociologique glaçant de la communauté hassidique de Satmar, branche ultra-orthodoxe  refusant de se compromettre dans la modernité et  dont l’existence même est censée être la seule raison d’être de ses membres. Vivant en symbiose, le quotidien de ces juifs ultra-orthodoxes est ritualisé à l’extrême, dévoué à la famille et la religion. A voir !

3- MINIMALISM : A DOCUMENTARY ABOUT THE IMPORTANT THINGS sur Netflix

Dans le contexte actuel qui nous propose de nous questionner sur notre consommation de masse, ce documentaire permet une première approche du concept du minimalisme. Les deux blogueurs Matt d’Avella et Ryan Nicodemus  nous entraînent sur les routes américaines à travers leur série de conférences. Ils nous expliquent leur cheminement les ayant amenés à changer leur mode de consommation pour se recentrer sur l’essentiel.

Le  documentaire est entrecoupé de témoignages de gens qui ont décidé de changer leur définition du succès et de  vivre plus intentionnellement avec moins. Inspirant…

4- THIS IS US sur M6

Sur trois générations, la vie d’une famille américaine avec ses moments de joie, ses rituels, ses secrets, ses querelles, et surtout son indéfectible amour…

Comme un air de déjà-vu ? Peut-être, mais n’est-ce pas dans les “vieux pots que l’on fait les meilleurs soupes” ?! Et c’est ici une réussite ! This is us réussit l’exploit d’être à la fois drôle et émouvante, frivole et profonde, rétro et résolument moderne… Ajoutez à cela des personnages dotés d’une véritable profondeur psychologique et interprétés avec talent par des acteurs attachants (notamment Milo Ventimiglia, vu dans Heroes) et vous obtiendrez une série absolument addictive !

Pour ne rien gâcher, This is us s’articule autour d’une narration subtile et d’une réalisation brillante. Vous voulez une preuve ? Regardez le 1er épisode… En moins de 45 min, les ressorts dramatiques déployés et les personnages esquissés vous donneront l’envie irrémédiable d’en savoir plus… Et d’enchaîner avec le second épisode !

Et la bonne nouvelle c’est que si vous avez manqué la diffusion de la 1ère saison sur 6Ter en 2018, M6 vous offre une séance de rattrapage en ce mois de mai, suivie dans la foulée de la saison 2. À ne rater sous aucun prétexte !

 

Tout chaud !

Une nouvelle étape dans notre voyage à la rencontre des arbres remarquables de Lattes est désormais disponible : découvrez les platanes ensevelis de la digue du Lez en cliquant sur l’image ci-contre.
Un grand merci à l’association “Lattes en transition” et à la Maison de la Nature, sans qui cette aventure n’aurait pas été possible !

Vous pouvez également accéder à cette ressource documentaire via la rubrique CONSERVATION & ARCHIVES du menu.

 

Confinés… en musique #6 – Chanson française des années 80

Un nouveau tour dans les années 80… du côté de l’Hexagone cette fois-ci !
Comme vous avez dû vous en rendre compte, nous avions fait le choix de ne pas représenter notre beau pays dans la précédente playlist consacrée à cette décennie. Pas par snobisme, bien au contraire ! Mais parce qu’il y a tant de choses à écouter, tant de tubes qui y ont vu le jour, devenus classiques de la chanson française depuis et toujours diffusés sur les ondes radio, qu’il fallait absolument leur dédier une playlist à part entière ! Et encore… malgré cette sélection de 20 titres, il resterait tant à dire…
Pour lancer la playlist, cliquez sur la vidéo juste au-dessus.
Pour avoir plus d’infos sur les morceaux présentés, c’est en-dessous que ça se passe :

01

“Cargo”
Axel Bauer
Single, 1983


02

“Quand la ville dort”
Niagara
Tiré de l’album Encore un dernier baiser, 1985


03

“Toi mon toit”
Elli Medeiros
Tiré de l’album Bom bom, 1986


04

“L’aventurier”
Indochine
Tiré de l’album L’aventurier, 1982


05

“Africa”
Rose Laurens
Tiré de l’album Africa, 1983


06

“Etienne”
Guesch Patti
Tiré de l’album Labyrinthe, 1988


07

“C’est la ouate”
Caroline Loeb
Tiré de l’album Loeb C. D., 1987


08

“Chacun fait (c’qui lui plaît)”
Chagrin d’amour
Tiré de l’album Chagrin d’amour, 1982


09

“Vacances, j’oublie tout”
Élégance
Single, 1982


10

“Boule de flipper”
Corynne Charby
Tiré de l’album Toi, 1987


11

“Idées noires”
Bernard Lavilliers, Nicoletta
Tiré de l’album État d’urgence, 1983


12

“Sans contrefaçon”
Mylène Farmer
Tiré de l’album Ainsi soit je…, 1988


13

“Encore et encore”
Francis Cabrel
Tiré de l’album Photos de voyage, 1985


14

“Voyage, voyage”
Desireless
Tiré de l’album François, 1989


15

“Un autre monde”
Téléphone
Tiré de l’album Un autre monde, 1984


16

“La ballade de Jim”
Alain Souchon
Tiré de l’album C’est comme vous voulez, 1985


17

“Confidence pour confidence”
Jean Schultheis
Tiré de l’album Abracadabra, 1981


18

“Aimons-nous vivants”
François Valéry
Tiré de l’album Aimons-nous vivants, 1989


19

“La p’tite Lady”
Vivien Savage
Single, 1984


20

“Cherchez le garçon”
Taxi-Girl
Tiré de l’album Cherchez le garçon,1980

Confinés… (mais cultivés) #17 – Coups de cœur et bons plans musicaux

Toutes les œuvres suivies d’un astérisque (*) sont disponibles dans votre Médiathèque :

1. Fyfe Dangerfield : le retour !
Les Guillemots

Souvenez-vous des Guillemots… après une poignée de singles géniaux dès 2005, notamment “We’re here”, ce groupe cosmopolite (un batteur écossais, une contrebassiste canadienne, un guitariste bruitiste brésilien et un chef chanteur pianiste guitariste et surtout compositeur anglais, Fyfe Dangerfield) va sortir trois albums(*) foutraques de 2006 à 2011, tellement inégaux, pop, expérimentaux, décalés et irréguliers qu’on ne pouvait pas les détester. Puis se lancer dans un projet ambitieux de quatre albums saisonniers en 2012. De ce projet ne naîtra que le premier album : le calme, élégiaque et très réussi Hello land ! qui n’aura jamais de petit frère.
Hélas ! Plus la moindre nouvelle du groupe depuis ! Et si le boss a livré un bel opus solo en 2009, le très pop et lyrique Fly yellow moon(*), lui non plus n’a plus rien produit de solide depuis.
Mais voilà qu’au détour du confinement, on apprend que le bonhomme donne des concerts, le samedi soir, de chez lui, sur son compte Instagram :


Et l’histoire ne s’arrête pas là ! On découvre aussi l’existence d’un feuilleton diffusé en 2018 sur Instagram en 12 épisodes hebdomadaires, dans lequel le musicien s’adonne à tous ses penchants : le collage, l’improvisation, les personnages joués avec plusieurs voix, le loufoque… le tout servant quelques perles pop serties dans ce fatras surréaliste.
Et les épisodes (autour de 20 minutes chacun) sont désormais accessibles et téléchargeables gratis sur le site de l’artiste :


Alors, si un jour vous avez aimé le groupe, soyez sûr.e.s que ce tendre cadeau va vous surprendre, vous alpaguer, vous emporter et ne vous lâchera plus. En live comme en streaming.
Daevid Allen n’est plus. D’autres doux-dingues demeurent. Et ils n’ont pas dit leur dernier mot pour rendre le monde… plus vivant, vivace et vivable.

 

2. Jane Siberry contre-attaque !
Jane Siberry

Chanteuse et compositrice canadienne découverte par vos serviteurs dans l’article d’un vieux Rock & Folk, Jane Siberry évoque une sorte d’hybride entre Laurie Anderson, Kate Bush et Joni Mitchell. Ses productions éclectiques explorent un large éventail de genres allant de la pure pop new wave à une techno quasi prog, en passant par une country distanciée ou une cold wave éthérée. Le plus étonnant étant l’impression d’unité qui se dégage de cette œuvre protéiforme. Une unité qui provient non seulement de la voix ample de Jane, de ses paroles cryptiques, mais surtout de ses compositions échevelées, pouvant passer du coq à l’âne, dont la durée n’est dictée que par le souffle du récit et certainement pas par un format quelconque. C’est peut-être ce qui a eu raison de son succès : ce refus du format et du cadre défini d’un genre musical figé. Ses duos avec KD Lang lui ont tout de même permis de toucher un plus grand public, notamment “Calling all angels”.

The Walking

Pendant 4 ans Jane Siberry se cacha derrière le nom d’Issa, pseudo alter ego qui ne fit que réduire les rangs de ses admirateurs. Depuis, elle s’appelle à nouveau Jane et continue de faire des disques magnifiques sur son label Sheeba dans l’indifférence quasi générale des médias, et par là-même du public.
En ces temps de partage latéral de l’information, nous attirons donc, avec la plus grande énergie, votre attention sur cette artiste majeure aux 17 albums vraiment hors du commun. S’il ne fallait en retenir qu’un seul ? The Walking(*), sorti en 1987.

Pour découvrir le travail de Jane Siberry, rien de mieux qu’un petit tour sur sa chaîne YouTube :

Vous y trouverez des extraits de disques, des clips officiels et même un superbe documentaire, I muse aloud, qui permet de cerner un peu mieux le personnage…

D’autres liens utiles :
> Jane Siberry, le site officiel :

> La boutique officielle, pour télécharger GRATUITEMENT tous les albums de Jane Siberry :

> P.I. Squid, la chaîne d’humour ésotérique et “pythonesque” de Jane Siberry :

 

3. A WIZARD, A TRUE STAR(*) de Todd Rundgren

Venu du “garage psyché” avec son premier groupe Nazz, Rundgren s’affiche vite comme un prodige de la guitare et du studio, s’attirant la reconnaissance de ses pairs. En 1972, il réalise son troisième album, Something/Anything ?(*), quasiment seul. Cette prouesse lui offre une réputation de touche-à-tout de génie qui ne se démentira plus. Ce Something / Anything ?(*) était-il déjà parfait et kaléidoscopique ? Qu’à cela ne tienne ! Sa production suivante, A wizard, a true star(*), ira encore plus loin : des faces très longues avec, en face A, une suite ininterrompue, en face B, un long medley soul, et surtout un hommage appuyé à toutes ses influences.
Amoureux de la musique noire, Rundgren invente quasiment, sur cet album, la blue-eyed soul, un poil plus léchée et distanciée que l’originale qui lorgnait déjà vers la pop.
Fou de hard, il y déchaîne ses solos et ses vocaux hurlés en tous sens.
Dandy, il y exprime son amour des textes décalés, surréalistes, et son goût pour les morceaux miniatures acidulés ou bien étirés et psychédéliques.
Fan des Beatles, il y peaufine des mélodies à tomber par terre, s’accompagnant au piano sur les ballades.
Rajoutez-y un zeste d’invités (solo incandescent au saxo de Michael Brecker, poème de Patti Smith sur un insert sparadrap…), collages, trafics de studio, divers bruitages et agitez le tout. Vous obtiendrez un hybride total, protéiforme en plein dans son époque, mais aussi un pas de côté. La trop grande richesse de l’objet peut repousser, tel un festin offert à un famélique sortant du désert.
Rundgren n’en restera pas moins une source d’inspiration pour les musiciens curieux tel que Prince, ou les mélomanes affectionnant les doux-dingues de son acabit.

 

4. Des concerts en pagaille !

Nous l’avons déjà suffisamment rabâché : le site web de la chaîne Arte est une véritable mine d’or pour les “cultuvores” de tous poils. Pas un art qui en soit absent ! Ce qui est aussi valable pour la musique. Si vous ne nous croyez pas, allez donc faire un tour du côté d’Arte Concert :

“Plus de 600 concerts en streaming et en accès libre”, c’est ce qu’ils disent ! Classique, jazz, rock, artistes d’hier et d’aujourd’hui… de quoi trouver largement votre bonheur !

En ce qui nous concerne, ce sera le concert d’Alexandre Desplat enregistré en décembre 2018 à l’auditorium de Radio France :

Comment ? Vous ignorez qui est Alexandre Desplat ? Rien de moins qu’une fierté nationale : le compositeur français de musiques de film le plus convoité du moment ! Auréolé d’une myriade de prix, il a notamment remporté deux oscars pour son travail sur Grand Budapest Hotel* ou La forme de l’eau* ! La classe !
Mais Alexandre Desplat, c’est aussi Harry Potter*, La jeune fille à la perle* ou Le discours d’un roi*. Romantique, délicieusement lyrique, et forcément évocateur !
À déguster sans modération jusqu’au 05 décembre 2020, date d’autodestruction de la bande !

Un autre moyen d’écouter de la bonne musique live : YouTube, encore et toujours ! De nombreux artistes ont profité du confinement pour mettre à disposition des internautes les vidéos de leurs concerts, sur leur chaîne officielle, comme Radiohead ou Metallica. D’autres, tels Bruce Springsteen ou Peter Gabriel, avaient pris l’initiative depuis plus ou moins longtemps.
À vous d’orienter vos recherches en fonction de l’inspiration du moment !