Coups de ♥ cinéma, spéciale “séries télévisées”…

1. THE LEFTOVERS de Damon Lindelof

2% de la population mondiale se sont volatilisés sans que l’on sache ce qu’il s’est exactement passé.
C’est l’idée de départ de la série américaine The Leftovers, inspirée d’un roman de Tom Perrotta sous le titre Les disparus de Mapleton (disponible au catalogue de la médiathèque).
En juin 2017, elle se clôturait après une troisième saison émouvante.
Après une première saison forte mais éprouvante, dont la scène d’ouverture magistrale donne le ton de la série, The Leftovers s’intéresse aux destins de “ceux qui restent”, les “laissés-pour-compte” qui cherchent un moyen de subsister.
Nous avons beaucoup hésité au départ, arrêtant même la série en cours du fait d’un rythme lent et de son propos difficile. Mais déjà The Leftovers  avait posé son empreinte. La musique ô combien sublime de Max Richter, les trouvailles scénaristiques, l’humanité et la densité des personnages nous avaient profondément touchés.
Chaque épisode a son lot de surprises et d’émotions intenses.
On pardonnera donc au scénariste de Lost (ouille !) ses errements métaphysiques vite remplacés par une proximité fusionnelle qui se crée dès les premiers instants entre la fiction et notre réalité. On pardonnera aussi le mélo constant qui se joue sous nos yeux car il a évidemment un goût de vérité.
Après le générique de fin du dernier épisode, s’ensuit une période de vide, de manque. On repense souvent à The Leftovers car rares sont les chefs-d’œuvre sur petit écran qui vous marquent, qui laissent des traces et vous plongent dans une profonde réflexion.
Au premier abord, cette œuvre peut paraître présomptueuse mais le sujet est bien trop grave pour cela. Elle pose les questions sincères de la condition humaine, du deuil, de l’acceptation, de la solitude et de l’absurdité de l’existence pour finir en un message d’espoir et d’amour qui s’offre à celui qui voit la série dans son ensemble.

>>> Accès aux fiches du catalogue >>>

 

2. YEARS AND YEARS de Russell T. Davis

Scénariste cultissime de la série fantastique Doctor Who, grand défenseur de la cause LGBT avec d’autres créations telles Queer as Folk ou It’s a sin, Russell T. Davis mixe ces deux tendances dans Years and years, mais pas que.
Mini-série de 6 épisodes diffusée en 2019, l’œuvre est une projection sur les 15 années à venir, afin d’imaginer l’évolution du monde occidental à court terme.
Le tour de force de la série, c’est de rendre cet exercice d’anticipation extrêmement crédible. Déjà par les thèmes abordés, en résonnance avec l’actualité brûlante : écroulement du système bancaire, invasion de l’Ukraine, transhumanisme, montée des idéologies populistes, condition des migrants, crise sanitaire. Mais aussi par la proximité qui s’installe d’emblée avec la famille Lyons, au travers de qui nous vivons ces événements.
Les Lyons, ce sont 2 frères et 2 sœurs, leur grand-mère, leurs enfants, leurs conjoints, leurs amants, leurs engagements, leurs angoisses, leurs espoirs. C’est aussi un condensé de toute la mixité que compte notre société.
Servie par la fine fleur des acteurs britanniques (Emma Thompson, Russell Tovey, Rory Kinnear, Anne Reid…), cette troublante série, mélange de chronique familiale et de science-fiction légère, s’avèrerait presque prophétique, trois ans à peine après sa sortie.
C’est terriblement effrayant tant cela paraît vrai… mais aussi terriblement prenant. À ne surtout pas manquer !

>>> Accès à la fiche du catalogue >>>