Littérature Jeunesse : nos coups de ♥ du moment…

1. Rayon 3-6 ans : LA CROÛTE par Charlotte Moundlic et Olivier Tallec

Rares sont les œuvres qui vous prennent aux tripes. Celle-ci en fait partie.
“Maman est morte ce matin…” Dès la première phrase de cet album, presque camusienne, on sait que sa lecture va en être éprouvante, dure mais salvatrice.
Le dessin tout en retenue d’Olivier Tallec, d’habitude si drôle, fait la part belle au texte si  juste de Charlotte Moundlic.
L’indicible douleur, le chagrin qui semble ne pas vouloir nous abandonner, à l’inverse des souvenirs du défunt qui s’étiolent, l’impuissance face à la souffrance des proches et la peur d’oublier : tous les sens en prennent un coup et c’est ce que va découvrir ce petit garçon héroïque.
Le plus bouleversant dans ce livre réside peut être dans le message d’espoir qu’il diffuse en toute fin.
Pathos ou simple réalité qui parfois frappent injustement ? Faites-vous votre avis.
Une chose est sûre, on ne sort pas indemne de cette lecture.
Un album utile pour un sujet grave qui peut nécessiter un accompagnement pour les plus sensibles. À partir de 5 ans.

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2. Rayon 7-11 ans : L'AGENCE PENDERGAST par Christophe Lambert

Christophe Lambert n’a rien à voir avec l’acteur de Greystoke ou de Highlander. C’est un écrivain homonyme qui sévit depuis des décennies dans la littérature de genre et la littérature jeunesse.
L’agence Pendergast, une de ses dernières séries en date, est un patchwork jubilatoire truffé de références à la culture populaire, depuis Harry Potter jusqu’à Tom Sawyer, en passant par Peter Pan, Le seigneur des anneaux, Le mythe de Cthulhu ou même Star Trek !
Le pitch est simple : Sean Donovan est un gamin des rues dans la New-York des années 1890. Par un concours de circonstances, il entre au service d’Archibald Pendergast qui dirige une agence secrète traquant les créatures magiques clandestines.
Au fil des 4 tomes disponibles à ce jour, Sean, accompagné de ses acolytes Célia et Joe l’Indien, va combattre Dracula en personne, traquer un monstre sanguinaire dans les égouts de la ville, s’engager comme artiste sur le Little Nellie pour résoudre le mystère de la sirène du Mississippi, et s’enfoncer dans les forêts du Wyoming sur les traces d’un Big Foot.
Rien de bien sérieux dans tout ça, hormis un vague discours sur la tolérance. Juste une bonne dose d’aventures qu’on lit d’une traite (les tomes illustrés ne font que 150 pages chacun) avec des personnages attachants.
À noter quelques scènes angoissantes avec projection d’hémoglobine ! Dès 10 ans.

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3. Rayon 12-14 ans : ALEX FILS D'ESCLAVE par Christel Mouchard

La famille Dumas compte trois générations d’Alexandre : le père, le fils et le grand-père. On connaît très bien le père et le fils, lesquels sont devenus des auteurs classiques de la littérature française (“Les trois mousquetaires” ou “Le comte de Monte-Cristo” pour le premier, “La dame aux camélias” pour le second).
Christel Mouchard nous propose de découvrir la jeunesse du grand-père dans sa fiction historique Alex fils d’esclave. Né à Saint-Domingue (ancienne Haïti) d’un père blanc et d’une mère africaine, Alex est un jeune métis libre et insouciant. Jusqu’au jour où son père disparaît sans crier gare après avoir vendu toute la famille à un exploitant de canne à sucre ! Réduit en esclavage avec sa mère et sa sœur, Alex passe de mains en mains pour finalement atterrir dans la France du XVIIIe siècle, juste avant la Révolution. Il y retrouve son indigne de père qui lui révèle ses véritables origines. Commence alors une nouvelle vie pour le jeune homme. Une vie qui pourrait être légère et privilégiée, s’il n’y avait le souvenir de Saint-Domingue, des femmes restées là-bas et surtout de l’esclavage…
On savait plus ou moins que les Dumas avaient du sang métis. Tout l’intérêt du livre réside dans l’exploitation de ce pan de leur histoire. Même leur nom de famille, emblématique de la culture française, y trouve son origine, comme un beau pied-de-nez au passé esclavagiste du pays.
Un livre un peu succinct, dont le sujet aurait pu donner matière à une longue fresque, mais qui n’en reste pas moins très instructif. Dès 12 ans.

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Fête des Mères : nos suggestions de lectures…

À l’occasion de la Fête des Mères, voici une quinzaine d’ouvrages illustrant la complexité du rapport filial et de la maternité :

version légère

Les romans feel-good abordent avec bienveillance et optimisme les étapes ordinaires ou dramatiques de la vie d’une mère. Naissance prématurée et départ des grands enfants chez Virginie Grimaldi, reconstruction du lien mère-fille chez Lorraine Fouchet, rapport avec l’enfant survivant après la perte de l’aîné chez Lori Nelson Spielman.

version grave

La disparition de la mère est une épreuve forcément bouleversante comme en témoigne Eric-Emmanuel Schmitt dans une véritable déclaration d’amour à celle qui lui a donné le jour. Blandine de Caunes et Michel Mompontet évoquent avec tout autant d’émotion la fin de vie des leurs, placée sous le signe funeste d’Alzheimer. Quant à Ocean Vuong, il adresse une lettre à sa mère analphabète pour raconter avec crudité et poésie les difficultés de se construire quand on est différent.

version atypique

Il y a mille et une façons d’être mère comme le prouve Marion Brunet avec son héroïne marginale et surprotectrice. Virginie Linhart essaie de comprendre comment le contexte socio-culturel façonne le rapport d’une génération à la maternité, et les dégâts que ce conditionnement engendre sur les suivantes. Kaori Ekuni raconte une mère idéaliste et fantasque, dont le mode de vie devient inacceptable pour l’enfant grandissant. Eliette Abécassis brode une histoire entre mère et fille dans le milieu de la mode, prétexte à de multiples réflexions. Dans un texte court et hybride, Elena Ferrante explore les dérèglements d’une mère rongée par la culpabilité. Enfin, Cécile Pivot évoque la dépression post-partum au travers des personnages de son roman épistolaire.

version historique

Dans la seconde biographie qu’elle lui consacre, Elisabeth Badinter explore la figure de Marie-Thérèse d’Autriche en tant que mère de seize enfants, parmi lesquels la future Marie-Antoinette. Clara Dupont-Monod s’intéresse à Aliénor d’Aquitaine, notamment dans les rapports qu’elle entretient avec son célèbre fils Richard Cœur de Lion. Plus cocasse, Isabelle Duquesnoy imagine les escroqueries d’une abominable marâtre à l’époque de la Révolution Française. Quant à Romain Gary, il mesure sa vie à l’aune de l’amour surdimensionné que lui porte sa mère.

N’hésitez pas à cliquer sur les couvertures des livres pour accéder à leurs fiches descriptives !

La playlist du moment : spéciale “Fête des Mères”

Vous les aimez ? Vous ne le leur dites pas assez ? C’est le moment ou jamais !

À l’occasion de la Fête des Mères, et de l’exposition de poésie qui y est consacrée, nous vous proposons cette gentillette playlist sur le thème des mamans.

Gentillette mais pas trop quand même. Parce qu’on y trouve autant de sucre que d’acide, d’allégro que de lamento, pour témoigner de toute la complexité du rapport à la mère.

Vous le constaterez par vous-mêmes : il n’y a que des vieilleries dans cette playlist. Mais ce sont des vieilleries qui ont au moins l’avantage d’êtres présentes à 85% dans nos rayons !

Pour lancer la playlist, cliquez sur la vidéo ci-dessus.
Pour connaître les détails des morceaux présentés, jetez un coup d’œil ci-dessous.

01

“Maman la plus belle du monde”
Luis Mariano
Tiré de l’album 20 chansons d’or, 2006


02

“Mother”
John Lennon
Tiré de l’album John Lennon / Plastic Ono Band, 1970


03

“Si maman si”
France Gall
Tiré de l’album Dancing Disco, 1977


04

“Mother”
Pink Floyd
Tiré de l’album The wall, 1979


05

“Maman”
Dorothée
Tiré de l’album Maman, 1986


06

“Mother’s day”
Fulanito
Tiré de l’album El padrino, 1999


07

“Les roses blanches”
Berthe Sylva
Tiré de l’album Anthologie de la chanson française enregistrée 1930-1940, 2007


08

“Mother”
The Police
Tiré de l’album Synchronicity, 1983


09

“La mamma”
Charles Aznavour
Tiré de l’album La mamma, 1995


10

“Mother”
Era
Tiré de l’album Era, 1996


11

“La maman des poissons”
Boby Lapointe
Tiré de l’album L’intégrale, 1998


12

“Mother and child reunion”
Paul Simon
Tiré de l’album Paul Simon, 1972


13

“Allô ! Maman, bobo”
Alain Souchon
Tiré de l’album Jamais content, 1977


14

“Mama”
Spice girls
Tiré de l’album Spice, 1996

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Littérature adulte : double coup de cœur FILS ET FILLE DE…

On connaissait les dynasties d’acteurs ou de chanteurs. Place maintenant à celles d’écrivains ! Les sorties récentes voient s’illustrer les rejetons de deux célébrités du monde littéraire. Le talent se transmet-il de génération en génération ? Verdict tout de suite :

 

1. LÀ OÙ LES ESPRITS NE DORMENT JAMAIS par Jonathan Werber

Dans la famille Werber, il y avait le père Bernard, connu pour sa Trilogie des Fourmis. Il faudra désormais compter sur le fils Jonathan qui semble partager avec papa un certain goût pour le paranormal. En témoigne son premier roman Là où les esprits ne dorment jamais, dont l’histoire se déroule dans l’Amérique du 19ème siècle. On y voit s’affronter les authentiques sœurs Fox, initiatrices du spiritisme, et les tout aussi authentiques frères Pinkerton, à la tête d’une célèbre agence de détectives privés. Ces messieurs veulent prouver que ces dames sont de viles charlatanes qui s’enrichissent sur le dos des foules crédules en leur divulguant de faux messages de l’au-delà. Où comment le match entre Pinkerton et Fox prend des allures de guerre des sexes, d’émancipation féminine. Ironie du sort c’est à une femme que revient la lourde tâche de les départager. L’illusionniste Jenny Marton est recrutée pour infiltrer l’entourage des sœurs Fox  et découvrir les trucs qu’elles utilisent lors de leurs séances. Sauf que plus l’enquête avance, plus les convictions de Jenny sont mises à mal. La solidarité féminine l’emportera-t-elle sur la vérité ?

Tout n’est pas vrai dans cet ouvrage où Werber fils réécrit l’Histoire de façon assumée. Il y a un suspense indéniable à mesure que l’enquête progresse. La question de la filiation est très présente avec les personnages de Jenny et des Pinkerton. Doivent-ils marcher dans les pas de leurs pères comme Jonathan Werber suit les traces du sien ?

On ne boude pas son plaisir de lecture malgré quelques tournures maladroites, dues à la jeunesse de l’auteur.

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2. LES LETTRES D'ESTHER par Cécile Pivot

Est-il encore besoin de présenter l’iconique Bernard Pivot, roi des apostrophes, dieu de la dictée ? Dans son avant-dernier ouvrage Lire, il écrivait en collaboration avec sa fille Cécile, journaliste et auteure à ses heures. Cette dernière nous revient en solo avec le roman Les lettres d’Esther, qui n’est certes pas son coup d’essai, mais qui pourrait bien s’avérer un coup de maître. Car bien que possédant les atours d’un énième feel good, le livre s’en démarque non seulement par sa profondeur, mais aussi par sa forme.
En effet, comme son titre l’indique, Les lettres d’Esther est un roman épistolaire. Autrement dit un recueil de lettres que vont s’échanger les participants d’un atelier d’écriture animé par ladite Esther. Les participants en question sont Jeanne, retraitée militante ; Samuel, adolescent endeuillé ; Jean, affairiste désabusé ; Juliette, maman dépressive, et Nicolas, son compagnon désemparé.

Chacun choisit deux destinataires parmi les autres, et y va de ses confessions, de ses doutes, de ses convictions par la seule magie de ce moyen de communication certes désuet, mais aussi plus intimiste que les réseaux sociaux. Les échanges s’entrecroisent. On a l’impression qu’on va s’y perdre, qu’on en préfèrera certains plutôt que d’autres, mais non, pas du tout, on se laisse porter, on replonge dans chaque histoire avec facilité, on éprouve de la sympathie pour tous les personnages, on les aime parce qu’ils sont imparfaits, qu’ils ont leurs fêlures et qu’ils nous ressemblent. Il y a beaucoup d’émotions dans ces lettres, de l’humour parfois, de l’amertume aussi. Les joies et les drames de la vie. La famille. Les difficultés relationnelles. La résignation face aux choses qu’on ne peut pas changer. La volonté de changer celles qui peuvent l’être.

Un roman dont on ressort avec une furieuse envie de se trouver un correspondant !

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Coup de ♥ musique : BANANA SKIN SHOES par Badly Drawn Boy

Dix ans sans nouvelles ! Qui attendait encore quelque chose de Damon Gough, ce garçon mal dessiné et mal dégrossi, gros nounours à bonnet qui nous avait offert quelques beaux albums studios mais aussi la bande originale du film Pour un garçon ?
Personne ou presque. Et pourtant, voici un album implacable qui le remet en selle après séparation et galères : une suite infernale de 14 titres sans le moindre moment pour souffler. De la pop qui tue, des mélodies plus fines qu’à l’habitude, des arrangements du même acabit… Un BDB (Badly Drawn Boy) sur-vitaminé qui a placé sa barre bien haut, et dont on apprécie le passage de la désinvolture à l’évidence.

Nous défions quiconque de rester insensible au joyau parmi les gemmes, le swinguant “Tony Wilson said”, démonstration parfaite d’un couplet et d’un refrain divins, dissociés sur la même base rythmique et harmonique.

Étonnamment situé entre le défunt Elliott Smith et Keane, un album concept, inusable, impeccable.
À part la pochette au recto naïf et immonde, un retour parmi les vivants.

La playlist du moment : spéciale “Divas orientales”

Dans un article du 31 mars, le magazine Beaux-Arts attirait l’attention de ses lecteurs sur une future exposition de l’Institut du monde arabe consacrée aux Divas orientales.
Une nouvelle qui tombe à point nommé puisque la Médiathèque de Lattes propose actuellement une grande thématique sur l’Orient.
De là à la playlist spéciale, il n’y avait qu’un pas à franchir. Voici donc notre sélection de 15 Divas orientales, entre recommandations de Beaux-Arts magazine, classiques incontournables et favorites de votre équipe de bibliothécaires.
La majorité des titres présentés est disponible dans nos rayons au secteur Musique.

Pour lancer la playlist, cliquez sur la vidéo ci-dessus.
Pour connaître les détails des morceaux, c’est là-dessous que ça se passe :

01

“Salma ya salama”
Dalida
Tiré de l’album Dalida, 2000


02

“Kelmti horra”
Emel Mathlouthi
Tiré de l’album Kelmti horra, 2012


03

“Ya laure hobbek”
Fairuz
Tiré de l’album Immortal songs, 1993


04

“Ghir enta”
Soaud Massi
Tiré de l’album Deb, 2003


05

“Batwanes beek”
Warda
Tiré de l’album Arabian masters, 1999


06

“Habib galbi”
A-wa
Tiré de l’album Habib galbi, 2016


07

“Ya touyour”
Asmahan
Tiré de l’album Double best, 2013


08

“Dertli”
Azam Ali & Niyaz
Tiré de l’album Sumud, 2012


09

“Temma”
Oum
Tiré de l’album Daba, 2019


10

“Deniz yildizi”
Sezen Aksu
Tiré de l’album Deniz yildizi, 2008


11

“Avec le temps (version arabe)”
Sapho
Tiré de l’album Ferré flamenco, 2006


12

“Hal”
Yasmine Hamdan
Extrait du film Only lovers left alive, 2014


13

“Beautiful tango”
Hindi Zahra
Tiré de l’album Handmade, 2009


14

“Bahlam”
Natacha Atlas
Tiré de l’album Gedida, 1999


15

“Alf leila we leila (short version)”
Oum Kalsoum
1969

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Littérature jeunesse : nos coups de ♥…

1. ALMA, TOME 1 : LE VENT SE LÈVE par Timothée de Fombelle

Timothée de Fombelle est un habitué de nos coups de cœur. Nous avions été emballés par son diptyque Vango, narrant la quête d’identité d’un jeune homme entre-deux-guerres.
La magie opère à nouveau avec sa dernière série Alma. Encore beaucoup de voyages et d’aventures au programme, entre Afrique, France et Caraïbes. Encore un bond dans le temps, en 1786 cette fois-ci. Le tout au service d’un sujet grave : la traite des esclaves.
On retrouve dans ce roman une belle brochette de personnages, du premier aux seconds rôles. Tous sont travaillés et nuancés, comme Timothée de Fombelle sait si bien le faire. Noirs et blancs, héros ou antagonistes, tous sortent du clivage manichéen. Survie et opportunisme dictent leurs motivations plus que n’importe quelle autre valeur morale. Chacun a ses torts et ses raisons.

Trois axes narratifs se dessinent dans ce premier tome : l’un autour d’Alma, jeune africaine vivant avec sa famille dans une vallée isolée du reste du monde, souvenir d’une Afrique édénique et inviolée ; un deuxième autour de Joseph, matelot débrouillard et culotté, manigançant quelque obscure entourloupe sur un certain navire négrier ; le dernier autour d’Amélie, héritière rêvant d’émancipation, et dont le père, armateur à la Rochelle, possède le même certain navire négrier. On guette l’instant où ces trois-là se rencontreront…

Au final, Alma se révèle un subtil mélange entre L’île au Trésor de Stevenson et  Racines d’Alex Haley, entre roman d’aventures à l’ancienne et sensibilisation du jeune lectorat à l’esclavage. Avec en prime, les dessins de François Place, illustrateur et auteur à ses heures perdues, notamment du très étonnant La douane volante que nous vous recommandons également !

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2. L'ICKABOG par J. K. Rowling

Pour ceux qui l’ignoreraient encore, J.K. Rowling n’est autre que la créatrice de la plus célèbre série jeunesse de notre temps : Harry Potter.
Elle s’était juré de ne plus jamais publier d’œuvre à destination du jeune public. Heureusement pour nous, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ! Nous ne vous en dirons pas plus sur la genèse de L’Ickabog, l’auteure s’en charge elle-même au début du livre.

Ce qu’il faut retenir, c’est que L’Ickabog n’a absolument rien à voir avec l’univers d’Harry Potter. Conte allégorique, il se déroule dans le pays imaginaire de Cornucopia. Un pays prospère jusqu’au jour où la couturière du roi Fred meurt à la tâche. Le roi culpabilise. Pour soulager sa conscience, il décide d’accomplir une action d’éclat en faveur du peuple. Pourquoi pas chasser l’Ickabog, ce monstre fabuleux censé vivre dans les marais du nord ? Tout le monde sait qu’il n’existe pas et que le roi ne craint rien dans cette expédition. Sauf que les choses ne vont pas se passer comme prévu…

J.K. Rowling décrit avec une redoutable efficacité et une cruauté glaçante l’escalade de la terreur. Ou comment une nation entière bascule du jour au lendemain dans une dictature répressive et obscurantiste. Les personnages peuvent paraître caricaturaux. Mais ils le sont à dessein, comme dans tout bon conte qui se respecte. Ils incarnent les mauvais penchants de l’âme humaine qui rendent possible une telle horreur : la couardise du roi Fred, la cupidité du conseiller Crachiney, le grégarisme du peuple.

Une formidable lecture à plusieurs niveaux. Les plus jeunes y verront un divertissement à l’intrigue bien ficelée. Les plus âgés apprécieront la satire sociale qui trouve largement son écho dans l’actualité, où manipulation des foules et dérives extrémistes sont plus que jamais à l’ordre du jour.

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3. PROSPER REDDING, TOMES 1 & 2 par Alexandra Bracken

Vous considérez Tim Burton comme un dieu vivant du 7ème art  ? Vous avez usé jusqu’à rupture le DVD d’Hocus Pocus, Les trois sorcières dans votre enfance ? Vous avez dévoré toutes les saisons des Nouvelles aventures de Sabrina disponibles sur Netflix ?
Si vous obtenez au moins un “oui” au questionnaire ci-dessus, les deux tomes de la série Prosper Redding, par l’américaine Alexandra Bracken, sont faits pour vous.

Le sujet ? Prosper, adolescent incompris et mal dans sa peau, habite Redhood, sinistre bourgade voisine de la fameuse Salem. Sa famille descend directement des pionniers ayant fondé la ville au 17e siècle. Elle a acquis pouvoir et richesse au détriment des clans rivaux en pactisant avec le démon Alastor. Ne vous laissez pas berner par l’apparence vulpine et pelucheuse de ce dernier, c’est un vrai pervers !

Bien sûr, Prosper ignore totalement ce versant peu glorieux de l’histoire de sa famille. Jusqu’au jour où son ignoble grand-mère essaie de le sacrifier devant toute sa parentèle réunie. Mais pourquoi Mamie est-elle aussi méchante ? Parce que malgré lui, Prosper est possédé par l’affreux Alastor. Mamie est bien décidée à rompre une fois pour toute le pacte liant le démon à sa famille, quitte à zigouiller sa propre descendance. Commencent alors pour Prosper la fuite, la planque, les interrogations, sous l’autorité d’un oncle débarqué d’on-ne-sait-où et de sa fille Nell, sorcière en herbe…

Ambiance d’Halloween, humour volontiers scatophile et rebondissements à gogos. Sans oublier une visite guidée des enfers dans le deuxième tome… avis aux amateurs de 12 ans et plus !

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Coups de ♥ musicaux : The Black President et The Ginger Beauty…

1. CONFUSION ET GENTLEMAN de Fela Kuti

Décédé en 1997, à l’âge de 58 ans, Fela Anikulapo Kuti est encore considéré aujourd’hui comme l’un des artistes africains ayant la plus forte influence musicale et politique.
À la fin des années 60, pendant que le Zaïre se réveille au panafricanisme avec le guitariste Franco et sa rumba, le Nigéria, lui, voit l’émergence de Fela Kuti, un dandy venant d’une famille nigériane très aisée. Ce dernier cherche un son innovant alliant les musiques populaires de son pays, le jazz et le funk qu’il découvre pendant ses études à Londres et plusieurs voyages à Los Angeles.
À l’époque, c’est bientôt la fin du highlife, musique populaire des années 30 d’origine ghanéenne, et du juju, musique de transe dérivée elle-même des percussions yoruba qui ont fait danser une bonne partie de l’Afrique de l’ouest.
Fela finit par trouver le son. Il sera tribal, rythmé et enivrant.
Cette musique sera indignée et furieuse comme son peuple. Elle s’appellera l’Afrobeat.
À Los Angeles, sa fréquentation du milieu Black Power et des Blacks Panthers lui a insufflé une conscience politique jusqu’alors inhibée.
Dès les années 70 et “le retour aux sources” voulu par plusieurs dirigeants africains, Fela y voit une nouvelle source d’inspiration (rejet du passé des colonies, critique des pouvoirs en place choyés par les occidentaux).
L’Afrobeat devient alors la bande son de la lutte contre la dictature militaire corrompue par les pétrodollars, la bande son du refus du renoncement à se battre (No Agreement , 1977).
Avec Gentlemen  en 1973 et  Confusion  en 1975, Fela signe deux albums symboliques et accessibles pour découvrir une des plus amples et engagées discographies du 20ème siècle.

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2. TALES FROM HOME de Eleanor Tomlinson

Ce visage de porcelaine, ces boucles rousses et ces grands yeux bleus vous disent quelque chose ? Vous avez la sensation de les avoir déjà vus quelque part, mais où ?
Si on vous dit série anglaise en costumes, Cornouailles, fin 18ème siècle, vous penserez peut-être à Poldark, et vous aurez raison !
Car Eleanor Tomlinson n’est autre que la radieuse Demelza de cette série en 5 saisons diffusées sur Netflix et Chérie 25.
Un conseil : si vous ne connaissez pas ce programme, dépêchez-vous de combler vos lacunes, car il vaut le détour.
En revanche, si vous êtes un fan inconsidéré, vous ne pouvez pas passer à côté de l’album Tales from home.
D’une part parce qu’il vous permettra de réentendre la jolie voix d’Eleanor, qui en est l’interprète, et qui a déjà poussé la chansonnette dans quelques épisodes de Poldark.
D’autre part, parce que derrière ce projet, on retrouve Anne Dudley. Laquelle Anne Dudley, membre fondateur du cultissime groupe Art of Noise, reconvertie dans la bande originale de films, n’est ni plus ni moins que la compositrice de Poldark. C’est elle qui a convaincu Eleanor d’enregistrer l’album après l’avoir entendu chanter sur les plateaux de tournage.

Paru en 2018, Tales of home propose donc 12 morceaux mêlant reprises et traditionnels, le tout réorchestré par Anne Dudley à la sauce folklo-romantique qui ne dépaysera pas les aficionados de Poldark. Le but de l’album, comme le confie Eleanor dans le livret du CD, étant d’évoquer les après-midis d’automne à chanter avec ses proches autour du piano familial.
Pari réussi. C’est tout à fait ce qui vient à l’esprit en écoutant l’album : cocooning et lumière orangée crépusculaire ! Quant à la famille, elle est bien présente, puisque Eleanor a convaincu son jeune frère de chanter avec elle sur le titre “The spinning wheel” que nous vous proposons en extrait, ci-dessous :

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Et s’il vous faut une dose supplémentaire de Poldark, essayez-donc la saga littéraire à l’origine de la série, publiée dès 1945 par l’auteur britannique Winston Graham :

Tome 1 : Les falaises de Cornouailles
Tome 2 : Au-delà de la tempête

Coups de ♥ adultes : nos lectures de fin d’année…

Non ! Nous n’avons pas fait que festoyer pendant la coupure de Noël ! Nous avons aussi lu. En témoignent les quelques coups de cœur qui suivent :

 

1. Roman policier : PLUS FORT QU'ELLE par Jacques Expert

Cette nuit-là, dans la banlieue chic de Bordeaux, Cécile, 44 ans, est réveillée par une voix familière. Quelques instants après, elle est précipitée dans l’escalier de marbre de sa maison et tuée sur le coup. Immédiatement, la police s’intéresse à la liaison que son mari entretient, depuis trois ans, avec son assistante, Raphaëlle. Liaison pour laquelle Raphaëlle a tout quitté, y compris ses enfants, métamorphosée par cet amour plus fort qu’elle. Qui a tué l’épouse gênante ? Le mari infidèle ? Sa maîtresse éperdue d’amour ? Les deux ensemble ?
Quelle machination est en route pour que le commandant chargé de l’enquête ne puisse démêler cet imbroglio : crime parfait ou pas vraiment ? Et qui manipule qui ?
C’est la question qu’on se pose jusqu’au dénouement final, car Jacques Expert s’amuse à dérouter son lecteur !
Un thriller psychologique addictif !

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2. Littérature étrangère : LA PAPETERIE TSUBAKI et LA RÉPUBLIQUE DU BONHEUR par Ito Ogawa

Depuis le temps que vous nous pratiquez, vous aurez compris qu’à la Médiathèque de Lattes, on aime particulièrement les romans japonais !
Suffit de voir le nombre de coups de cœur consacrés à des auteurs nippons pour s’en rendre compte.
Parmi eux, il y en a une que l’on apprécie particulièrement : Ito Ogawa. Ses livres sont une ode à la douceur, aux moments partagés, aux choses simples de la vie. On y mange beaucoup et bien, on s’y fait des amis, on y suit le rythme des saisons et des traditions.
Toutes ces réjouissances sont évidemment présentes dans La papeterie Tsubaki, ainsi que dans sa bien-nommée suite La république du bonheur.
Poppo, jeune japonaise d’une vingtaine d’années, nous y raconte le retour dans la ville de Kamakura, qu’elle avait quittée des années plus tôt, suite à une brouille avec sa grand-mère. Une grand-mère qui a remplacé ses parents et l’a éduquée comme sa propre fille. Mais qui était aussi d’une grande sévérité comme en atteste le titre pompeux dont l’afflige Poppo : l’Aînée.
À la mort de l’Aînée, Poppo reprend la papeterie familiale, et propose ses services d’écrivain public. Des clients de tous âges s’adressent à elle pour se déclarer, rompre, compatir, exiger… Poppo, avec son perfectionnisme, sa bienveillance et son écoute, se fait leur porte-parole dans ces moments critiques. L’occasion pour elle de nouer quelques amitiés durables, voire plus si affinités. Mais aussi de se réconcilier avec son propre passé, notamment avec l’ombre de l’Aînée…

Dans une interview accordée au magazine Planète Japon, Ito Ogawa révélait que le métier d’écrivain public n’existait pas dans son pays. Mais elle a su si bien l’intégrer au paysage local, en y ajoutant tout un tas de rituels minutieux fidèles à l’esprit japonais, qu’on n’y voit que du feu.
Sa série, pleine de bons sentiments, fait du bien au moral. On croise les doigts pour qu’un troisième tome soit vite publié !

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3. Documentaire : LES TRIBULATIONS D'UNE CUISINIÈRE ANGLAISE par Margaret Powell

À toutes celles et ceux qui ont aimé les séries Downton Abbey et Maîtres & valets un conseil : lisez ce petit livre qui leur a servi d’inspiration !
Margaret Powell y raconte sa vie de cuisinière, à partir des années 1920, au service de riches familles anglaises. Ecrit dans un style cru et direct, dépouillé de toute fioriture, l’ouvrage évoque les origines modestes de l’auteure, ses hésitations de débutante, ses frustrations face aux inégalités sociales, les petites maniaqueries de ses employeurs successifs ainsi que toute la vie des grandes maisonnées de l’époque vue “d’en bas” (en haut les maîtres, en bas les valets).

Sous la plume sans apprêt de Margaret Powell revit un temps désormais révolu, mais vieux d’à peine un siècle.
C’est anecdotique, plein d’humour, croustillant comme une bouchée à la reine. C’est aussi une chronique sociale où l’on découvre la condition du peuple, sans apitoiement mais avec beaucoup de lucidité et de dérision.
Le tout est porté par la personnalité remarquable de l’auteure, une vraie battante qui n’hésite pas à reprendre ses études à presque 60 ans, alors qu’elle a quitté son emploi et fondé une famille, pour avoir des sujets de conversation avec ses enfants aux côtés de qui elle se sent ignare !
Les années de domesticité ont exacerbé son sentiment d’infériorité mais aussi son désir d’élévation.

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Littérature jeunesse : quand SHERLOCK HOLMES se prend un coup de jeune…

1. LES ENQUÊTES D'ENOLA HOLMES par Nancy Springer

C’est bien connu : la littérature est une source inépuisable d’inspiration pour le cinéma et la télévision. L’arrivée des plateformes VOD n’y change rien. Netflix et consorts l’ont bien compris. Ils ne se privent pas d’exploiter le filon.
Parmi leurs récentes adaptations, il y en a une qui a fait florès : Enola Holmes.
Bien que distrayant et servi par un casting 100% pur british, le film s’éloigne parfois grossièrement de l’œuvre originale inventée par Nancy Springer, pour sacrifier à l’air du temps.

Dans les six livres qui composent la série littéraire, Enola Holmes est bien la sœur du célèbre détective Sherlock, et du moins célèbre gentleman Mycroft. En revanche, ce qu’elle n’est pas, c’est une experte en arts martiaux. Elevée à la campagne, loin de toute société, elle n’entretient pas de complicité particulière avec sa mère. Une des rares choses que toutes les deux partagent, c’est le goût pour les messages codés. Un goût qui se révèle très utile à Enola pour retrouver la trace de sa mère, quand celle-ci disparaît sans crier gare le jour de ses 14 ans. Ainsi que pour échapper à ses frères qui veulent la mettre en pension en découvrant sa situation isolée ! Forcée de fuir, Enola en profite pour s’adonner à la passion familiale : enquêter. Plus particulièrement : retrouver des lords et des ladys disparues… avec qui elle ne flirte pas, contrairement à ce que Netflix veut bien nous faire croire ! Dans sa quête d’indépendance, Enola reste seule jusqu’au bout, comme le laisse présager son prénom, anacyclique de l’anglais “alone”.

Beaucoup plus subtils que la version filmée, magnifiquement écrits et dotés d’un vocabulaire d’une grande richesse pour une œuvre estampillée jeunesse, les livres de Nancy Springer se dévorent les uns à la suite des autres comme des scones à l’heure du thé. Imprégnés d’un irrésistible esprit anglais malgré les origines américaines de l’auteure, émaillés de références culturelles et littéraires d’époque, ils abordent aussi des sujets de société comme la condition féminine au 19ème siècle ou celle des nécessiteux.

Egalement disponibles dans votre médiathèque : Les enquêtes d’Enola Holmes, tomes 1 à 6, adaptation en bandes-dessinées par Serena Blasco

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2. SHERLOCK, LUPIN & MOI par Alessandro Gatti et Pierdomenico Baccalario

Forte de son succès, Enola Holmes a fait des émules !
Cette fois, point de petite sœur sortie de derrière les fagots. Mais un personnage féminin secondaire issu des aventures de Sherlock Holmes : Irene Adler. Pour simplifier, dans l’œuvre originale de Conan Doyle, Irene est à Sherlock ce que Catwoman est à Batman. Une rivale fascinante (voire plus si affinités) qui lui a fait subir l’une de ses plus cuisantes défaites…
Rajeunie sous la plume d’un duo d’auteurs italiens, Irene Adler nous raconte sa toute première rencontre avec Sherlock Holmes. Cela se passe à l’été 1870, dans la ville de Saint-Malo. Irene et Sherlock y séjournent avec leurs familles respectives. Ils ne sont encore que des adolescents. Un troisième larron, et pas des moindres, se joint à eux : Arsène Lupin. Si Irene est une fille à papa nourrissant des désirs d’émancipation, Sherlock fait déjà preuve d’une froide logique à la limite de la sociopathie tandis qu’Arsène affiche des airs de mauvais garçon adepte du déguisement et de la savate.
Comment ce trio infernal pourra-t-il résister à la découverte d’un cadavre sur la plage de Saint-Malo ? Il faudra bien plus que les interdictions des parents ou les intimidations de la pègre locale pour les détourner de ce mystère à résoudre. S’ensuivront d’autres nombreuses enquêtes au fil des 10 tomes parus à ce jour…

Beaucoup moins adulte et aboutie qu’Enola Holmes, cette série néanmoins fort sympathique offre une bonne entrée en matière pour les jeunes lecteurs désireux de s’initier au roman policier. Avec en prime, le 19ème siècle comme décor historique.

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3. Bonus cinéma : LE SECRET DE LA PYRAMIDE par Barry Levinson

Mais les Italiens ne sont pas les premiers à avoir imaginé la jeunesse de Sherlock Holmes !
Arte nous l’a rappelé pendant les fêtes de fin d’année en rediffusant le film de Barry Levinson Young Sherlock Holmes, soit en français Le mystère de la pyramide.
Le film, tout comme ses interprètes, a vieilli depuis sa sortie officielle en 1984. Ses effets spéciaux un peu moins, les hallucinations de la scène d’ouverture faisant toujours sensation. Les personnages sont très bavards en comparaison des dialogues minimalistes caractérisant le cinéma actuel. Mais il y a dans l’œuvre cette légèreté, ce charme aventureux propres aux films jeunesse des eighties.

Pas étonnant quand on sait que Chris Colombus en est le scénariste. L’homme a travaillé sur d’autres titres cultes tels que Les Gremlins, Les Goonies, Maman j’ai raté l’avion… dont on retrouve ici l’atmosphère fantaisiste. Sans parler des deux premiers Harry Potter qu’il a réalisés des années plus tard !
D’ailleurs ce Secret de la Pyramide n’est pas sans évoquer l’univers magique du sorcier anglais. Son héros, le jeune John Watson, petit brun binoclard aux yeux bleus, lui ressemble beaucoup. L’école oxfordienne où il fait ses premiers pas rappelle grandement Poudlard, avec ses professeurs farfelus, ses élèves en uniformes et ses rivaux pédants style Drago Malefoy. C’est là-bas que Watson fait la connaissance de son voisin de chambrée Sherlock Holmes, escogriffe flegmatique et sûr de lui, qui l’embarque dans la résolution de morts mystérieuses liées au gourou d’une secte d’inspiration égyptienne. D’où la pyramide.
Dans cette affaire les deux adolescents sont aidés de la jolie Elizabeth Hardy. Ils forment avec elle un éphémère trio, précurseur du désormais célébrissime Harry-Ron-Hermione.

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Coup de ♥ cinéma : FRANCES HA de Noah Baumbach

Habitué aux vicissitudes des couples modernes (Marriage Story en 2019, Les Berkman se séparent en 2005), le réalisateur Noah Baumbach s’essaie à la chronique de célibataire, chose qu’il avait déjà tentée avec plus ou moins de succès dans Greenberg avec Ben Stiller, deux ans auparavant. Mais là où ce dernier dépeignait un trentenaire irascible et monomaniaque, Frances Ha, tourné dans un superbe noir et blanc nous rappelant le meilleur de Woody Allen, suit une jeune femme (femme-enfant ?), professeur de danse en recherche d’identité qui malgré ses déboires, ses périodes de doutes et de désarroi, à chaque fois, rebondit grâce à sa candeur et son énergie communicative.

Même si Greta Gerwig est la coscénariste du film, cela crève les yeux que le réalisateur a cherché le parfait angle pour rendre son héroïne attachante : une jeune femme volontaire mais indécise qui peine à joindre les deux bouts. Et ça fonctionne ! Comment ne pas tomber amoureux du sourire de Greta Gerwig ? Entre dialogues crus et amitiés sincères, rupture et rencontres inattendues, Noah Baumbach nous plonge dans la vie précaire des jeunes artistes new-yorkais.
La danseuse à la recherche d’un toit, d’un chez-soi est aussi en quête d’un soi, d’une identité et d’un avenir tout au long du film.

Le bel hommage esthétique à la Grosse Pomme mais aussi les différents clins d’œil au cinéma français rajoute un attrait à ce petit film sans prétention et au budget restreint.
Le charme opère.

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Prix littéraires 2020

Que diriez-vous d’un rapide tour d’horizon des derniers prix littéraires disponibles dans votre Médiathèque ?
On s’est dit que ça pourrait vous intéresser, vu qu’avec l’année que l’on vient de passer, on ne sait plus trop lesquels ont été décernés ou pas !
Dans l’ensemble la plupart des jurys a maintenu la tradition, malgré quelques retards de verdict dus aux confinements successifs.
Au final, c’est pas moins de 16 ouvrages primés au cours de l’année 2020 que vos bibliothécaires vous proposent à l’emprunt. Pas mal hein ?
En plus, la majorité est d’ores et déjà disponible. Seuls le Grand Prix de l’Académie Française (La grande épreuve) et le Goncourt des Lycéens (Les impatientes) devront être attendus. Prévus aux achats de février, ils seront vraisemblablement disponibles au printemps.

 

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Playlist spécial Noël 2020

Ho ho ho…

… comme le gros bonhomme en rouge, nous sommes encore dans les temps pour vous aider à passer un bon réveillon (mais si, c’est possible).
Voici donc notre playlist de Noël, à servir entre la dinde (vegan) et les marrons (chauds).

Vous y trouverez uniquement des ingrédients anglo-saxons. Nous essaierons d’être plus francophones l’an prochain (ceci n’est pas une promesse).

Le Canadien Gonzales est notamment mis à l’honneur avec deux titres au piano. Le dernier album du gaillard bourru est l’un de nos coups de cœur de cette fin d’année.

Vous verrez aussi que nous avons privilégié les voix féminines et les ambiances ouatées, aériennes, contemplatives pour ce moment délicieux où le cosmos se remet en place, implacable, attirant à nouveau notre minuscule vaisseau vers l’été et la lumière.

Comme d’habitude, vous pouvez retrouver la majorité des titres à la Médiathèque : ils sont soit déjà dans notre fonds, soit en chemin.

Mais quittons-nous sur un autre mythe. Après la séparation des Vous-Savez-Qui, Lennon & McCartney n’avaient plus grand-chose en commun, hormis leur catalogue inégalé, indestructible et impérissable. Quel lien ténu mais indéfectible pouvait encore relier ces deux frères séparés dans les 70’s ?
Ni le concert pour le Bangladesh, ni la sauce custard, ni même Presley : c’est bien l’esprit de Noël, mais si, qui les poussa à écrire ces deux… merveilles, pour rêver d’une paix sur terre aux hommes de bonne volonté.

Ne les détrompons pas et éloignons-nous doucement, sur la pointe des pieds…

Chhhhhhhhut…

01

“Last Christmas”
Chilly Gonzales
Tiré de l’album A Very Chilly Christmas, 2020


02

“Jingle Bell Rock”
Bobby Helms
Tiré de l’album Jingle Bell Rock, 1970


03

“Chrismastide”
Tori Amos
Tiré de l’album Dream theory in Malaya, 2020


04

“Happy Xmas (War is Over)”
John Lennon
Single, 1971


05

“Good King Wenceslas”
Loreena McKennitt
Tiré de l’album A Winter Garden, 1995


06

“Gabriel’s message”
Sting
Tiré de l’album IIf on a Winter’s Night, 2009


07

“All I Want for Christmas is You”
Chilly Gonzales
Tiré de l’album A Very Chilly Christmas, 2020


08

“Wonderful Christmastime”
Paul McCartney
Single, 1979


09

“Santa Claus is Coming to Town”
Frank Sinatra, Seal
Single, 2017


10

“Have Yourself a Merry Little Christmas”
Tori Amos
Single, 1998


11

“Jesus Christ the Apple Tree”
Jane Sibery
Tiré de l’album Shushan the Palace : Hymns of Earth, 2003


12

“Oiche Chiuin (Silent Night)”
Enya
Tiré de l’album And Winter Came, 2008


13

“White Christmas”
Bing Crosby
Single, 1942

La playlist du moment : spéciale “Comédies musicales”…

Une petite liste de musicals pour se remonter le moral, ça vous dit ?
Mais pourquoi employer le mot anglais musicals ? Parce que c’est plus court que le terme “comédies musicales en film” qui conviendrait. Ces films sont pour la plupart des adaptations de spectacles joués d’abord sur Broadway (ou à Londres, oui il n’y a QUE des anglo-saxons dans cette liste) depuis le passage au film parlant (c’est d’ailleurs le sujet de Chantons sous la pluie). Laissez-vous porter par les images et les voix : parfois les danseurs chantent (Astaire, Jackson, Garland), parfois non (Kerr, Hepburn), mais en tout cas tous dansent ! Ou jouent de la batterie en même temps. Mais vous verrez que même les personnages animés doivent parfois auditionner. Remakes, adaptations de Shakespeare, hommages, reflets d’autres œuvres, contes et légendes, voici l’ADN du monde des musicals, si tendrement surannés mais récemment remis au goût du jour par le film La La Land et la série Smash, entre autres.

Assez parlé. Chantons. Dansons. Décollons !

01

“Somewhere over the rainbow”
Judy Garland
Tiré de Le magicien d’Oz, 1939

02

“Let’s be bad”
Megan Hilty et la troupe
Tiré de Smash, 2013

03

“That’s entertainment”
Fred Astaire, Jack Buchanan, Oscar Levant, Nanette Fabray
Tiré de Tous en scène, 1953

04

“Les auditions”
La troupe
Tiré de Tous en scène (Sing), 2016

05

“Heather on the hill”
Cyd Charisse, Gene Kelly
Tiré de Brigadoon, 1954

06

“Another day of sun”
La troupe
Tiré de La la land, 2016

07

“Somewhere”
Julie Andrews
Tiré de West Side Story, 1961

08

“Make’ em laugh”
Donald O’Connor
Tiré de Chantons sous la pluie, 1952

09

“Shall we dance”
Yul Brynner, Deborah Kerr
Tiré de Le roi et moi, 1956

10

“I could have danced all night”
Audrey Hepburn
Tiré de My fair lady, 1964

11

“This is Halloween”
La troupe
Tiré de L’étrange Noël de Monsieur Jack, 1993

12

“Drum solo”
Fred Astaire
Tiré de Demoiselle en détresse, 1937

13

“I never met a wolf who didn’t like to howl”
Megan Hilty et la troupe
Tiré de Smash, 2013

14

“Ease down the road”
Michael Jackson, Diana Ross
Tiré de The Wiz, 1978

 

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Coup de ♥ DVD : BETTER CALL SAUL

Je vais vous faire une confidence : je n’aime pas les séries télé. Chronophages, opportunistes, exclusives… Après des débuts prometteurs la suite s’avère souvent décevante ; l’intérêt s’émousse, la lassitude s’installe, puis finalement le divorce est consommé. Mais ça, c’était avant. Avant que je ne tombe sur celle qui m’a révélé le charme et l’attrait de la chose : Better call Saul *. Et pourtant, sur le papier, les choses s’annonçaient mal : d’abord parce qu’il s’agit d’un spin-off, et que, de mon point de vue, ce genre de procédé relève souvent de la facilité scénaristique ; ensuite parce que l’intrigue, qui tient en une ligne (boire et déboires de Jimmy McGill alias Saul Goodman, avocat de Walter White dans la séminale Breaking bad *), n’excite pas vraiment la curiosité. Sauf que… Allez savoir pourquoi, la magie opère.

Ou plutôt si, voici pourquoi : une écriture au cordeau, qui ménage moult rebondissements sans sacrifier la vraisemblance de l’intrigue ; un travail sur les personnages d’une grande finesse psychologique, où chaque rôle est délicatement ciselé et parfaitement incarné par son acteur ; une réflexion tout en nuances sur des thèmes aussi universels que la justice, l’amour, la famille, le bien et mal… ; le tout servi par une réalisation virtuose : montage, photographie, musique, rien n’est laissé au hasard.

S’il ne fallait ne retenir qu’un seul moment, qui résumerait à lui seul tout cela : épisode 5, saison 3. Stratégiquement placé au cœur de la série (qui comprend au total 6 saisons de 10 épisodes chacune) et au cœur de la fabrique de la justice (au tribunal), ce chapitre met en scène la confrontation entre Jimmy McGill / Saul Goodman et son frère, Charlie McGill. Ce huis-clos, qui constitue un brillant hommage à un genre phare du cinéma américain, le film de procès, offre 45 min de pure voltige scénaristique…

Vous n’aimez pas les séries ? Appelez donc Saul !

*Que les puristes de la langue française nous pardonnent mais ces titres n’ont pas été traduits

Référence
Better call Saul, avec Bob Odendirk, Jonathan Banks, Rhea Seehorn...
Cote : F BET
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